Préserver la qualité des fourrages récoltés
Zoom sur la luzerne et le trèfle violet
Avec des prix de concentrés azotés à la hausse depuis 2008, la récolte
de fourrage de très haute qualité est de plus en plus recherchée. Parmi
les différentes sources de protéines apportées sous forme de fourrage
aux ruminants, la luzerne constitue le fourrage le plus riche en azote,
suivie de près par le trèfle violet…
de fourrage de très haute qualité est de plus en plus recherchée. Parmi
les différentes sources de protéines apportées sous forme de fourrage
aux ruminants, la luzerne constitue le fourrage le plus riche en azote,
suivie de près par le trèfle violet…

Un rappel de la dynamique de séchage des fourrages au champ permet d’adapter les pratiques en conséquence, dans le cas précis de la luzerne ici, et plus largement pour les prairies de fauche riches en légumineuses. Le séchage s’effectue en trois phases successives (voir schéma).
1) Durant la première phase de séchage (de 20 % MS en vert à 45 à 50% MS), la perte d’eau du fourrage est très rapide et se fait essentiellement parce que les stomates des feuilles sont encore ouverts.
Dès lors, il convient de privilégier la fauche du fourrage dès la disparition de la rosée pour une exposition maximale aux rayons du soleil, dès le premier jour. Mieux vaut utiliser une faucheuse rotative classique laissant le fourrage à plat plutôt qu’une faucheuse conditionneuse à fléaux qui, en plus d’accentuer les pertes, replace le fourrage en andains sur bon nombre de modèles. Les faucheuses les plus adaptées à la récolte des légumineuses restent bien sûr les conditionneuses à rouleaux, mais elles sont très peu utilisées.
Le fanage est à raisonner en fonction de la quantité de fourrage fauché. Il est souvent inutile sur des troisième et quatrième coupes en raison de rendements faibles. Le fanage doit être de moins en moins agressif et de plus en plus matinal… au fur et à mesure que le foin sèche et se fragilise. C’est ce poste qui est responsable des pertes les plus significatives, jusqu’à 20 à 30 % du volume initial.
2) Le séchage ralentit durant la deuxième phase (jusqu’à 65 à 70 % MS) et ce sont essentiellement les tiges qui doivent perdre de l’eau.
Le conditionnement lors de la fauche (prioritairement par des rouleaux ou brosses) et l’aération maximale des andains aident à atteindre la dernière étape du séchage.
Andainer le matin dans la rosée, toujours de manière peu agressive, tant que les feuilles sont encore réhumidifiées et peu fragiles.
3) La vitesse de dessiccation lors de la troisième phase (70 % à 85 % MS) est la plus lente et dépend essentiellement de l’aération de l’andain.
Si les conditions de séchage sont vraiment défavorables, privilégier le pré-andainage en constituant d’abord de petits andains et en les regroupant au dernier moment avant le pressage.
Presser le matin de préférence dès que la rosée s’est retirée. Les pertes sont les plus faibles en récoltant de gros andains avec les presses à balles rondes à chambre variable ; le temps de rotation dans la chambre est alors limité. Le liage filet est indispensable pour ne pas gâcher toutes les précautions mises en œuvre en amont pour récolter du fourrage de haute qualité.
Ensilage, enrubannage ou foin ?
En cours de récolte et à la conservation, des précautions particulières doivent être mises en œuvre pour préserver au maximum la qualité des fourrages à base de légumineuses. Ainsi, la luzerne et le trèfle violet sont moins adaptés que d’autres espèces fourragères à la conservation par ensilage du fait de leur composition chimique. Elles possèdent en effet de faibles teneurs en sucres et des teneurs élevées en protéines, calcium… empêchant la mise en place rapide de la fermentation lactique en silo (surtout dans le cas de la luzerne). Les cultiver en association avec des graminées plus riches en sucres solubles ou les mélanger lors de la première coupe au printemps avec des graminées sont deux solutions à privilégier pour sécuriser leur conservation en ensilage.
De plus, leurs caractéristiques morphologiques, avec des feuilles devenant rapidement cassantes en séchant 1,5 à 2 fois plus vite que les tiges, rendent ces espèces très difficiles à sécher au champ. Au-delà de 60-65 % MS plante entière, les pertes deviennent très significatives et peuvent atteindre 20 à 30 % du volume initial. Le séchage du foin en grange et l’enrubannage constituent deux autres modes de récolte pour stocker du trèfle violet, sa récolte en foin étant extrêmement difficile. En revanche, pour la luzerne, la récolte en foin peut être privilégiée pour valoriser les coupes de début juin à fin août.
1) Durant la première phase de séchage (de 20 % MS en vert à 45 à 50% MS), la perte d’eau du fourrage est très rapide et se fait essentiellement parce que les stomates des feuilles sont encore ouverts.
Dès lors, il convient de privilégier la fauche du fourrage dès la disparition de la rosée pour une exposition maximale aux rayons du soleil, dès le premier jour. Mieux vaut utiliser une faucheuse rotative classique laissant le fourrage à plat plutôt qu’une faucheuse conditionneuse à fléaux qui, en plus d’accentuer les pertes, replace le fourrage en andains sur bon nombre de modèles. Les faucheuses les plus adaptées à la récolte des légumineuses restent bien sûr les conditionneuses à rouleaux, mais elles sont très peu utilisées.
Le fanage est à raisonner en fonction de la quantité de fourrage fauché. Il est souvent inutile sur des troisième et quatrième coupes en raison de rendements faibles. Le fanage doit être de moins en moins agressif et de plus en plus matinal… au fur et à mesure que le foin sèche et se fragilise. C’est ce poste qui est responsable des pertes les plus significatives, jusqu’à 20 à 30 % du volume initial.
2) Le séchage ralentit durant la deuxième phase (jusqu’à 65 à 70 % MS) et ce sont essentiellement les tiges qui doivent perdre de l’eau.
Le conditionnement lors de la fauche (prioritairement par des rouleaux ou brosses) et l’aération maximale des andains aident à atteindre la dernière étape du séchage.
Andainer le matin dans la rosée, toujours de manière peu agressive, tant que les feuilles sont encore réhumidifiées et peu fragiles.
3) La vitesse de dessiccation lors de la troisième phase (70 % à 85 % MS) est la plus lente et dépend essentiellement de l’aération de l’andain.
Si les conditions de séchage sont vraiment défavorables, privilégier le pré-andainage en constituant d’abord de petits andains et en les regroupant au dernier moment avant le pressage.
Presser le matin de préférence dès que la rosée s’est retirée. Les pertes sont les plus faibles en récoltant de gros andains avec les presses à balles rondes à chambre variable ; le temps de rotation dans la chambre est alors limité. Le liage filet est indispensable pour ne pas gâcher toutes les précautions mises en œuvre en amont pour récolter du fourrage de haute qualité.
Ensilage, enrubannage ou foin ?
En cours de récolte et à la conservation, des précautions particulières doivent être mises en œuvre pour préserver au maximum la qualité des fourrages à base de légumineuses. Ainsi, la luzerne et le trèfle violet sont moins adaptés que d’autres espèces fourragères à la conservation par ensilage du fait de leur composition chimique. Elles possèdent en effet de faibles teneurs en sucres et des teneurs élevées en protéines, calcium… empêchant la mise en place rapide de la fermentation lactique en silo (surtout dans le cas de la luzerne). Les cultiver en association avec des graminées plus riches en sucres solubles ou les mélanger lors de la première coupe au printemps avec des graminées sont deux solutions à privilégier pour sécuriser leur conservation en ensilage.
De plus, leurs caractéristiques morphologiques, avec des feuilles devenant rapidement cassantes en séchant 1,5 à 2 fois plus vite que les tiges, rendent ces espèces très difficiles à sécher au champ. Au-delà de 60-65 % MS plante entière, les pertes deviennent très significatives et peuvent atteindre 20 à 30 % du volume initial. Le séchage du foin en grange et l’enrubannage constituent deux autres modes de récolte pour stocker du trèfle violet, sa récolte en foin étant extrêmement difficile. En revanche, pour la luzerne, la récolte en foin peut être privilégiée pour valoriser les coupes de début juin à fin août.