Environnement
Une fourmi qui fait grandir les plantes
Dans l'association mutualiste tripartite entre une plante, une fourmi et
un champignon, suralimenter des fourmis déclenche une production plus
importante de feuilles, de fleurs et de fruits de la part de la plante
hôte. Ces résultats démontrent l'intérêt de caractériser l'ensemble des
bénéfices perçus par les partenaires et mettent en avant l'importance
des échanges nutritifs dans les mutualismes dits « de protection » entre
plantes et fourmis. Ils ont été obtenus dans le cadre d'une étude
conduite en Guyane française par des chercheurs du CNRS, de l'IRD, du
Cirad et de l'Université Paul Sabatier de Toulouse. Ils sont publiés en
mars 2013 dans la revue Plos One.
un champignon, suralimenter des fourmis déclenche une production plus
importante de feuilles, de fleurs et de fruits de la part de la plante
hôte. Ces résultats démontrent l'intérêt de caractériser l'ensemble des
bénéfices perçus par les partenaires et mettent en avant l'importance
des échanges nutritifs dans les mutualismes dits « de protection » entre
plantes et fourmis. Ils ont été obtenus dans le cadre d'une étude
conduite en Guyane française par des chercheurs du CNRS, de l'IRD, du
Cirad et de l'Université Paul Sabatier de Toulouse. Ils sont publiés en
mars 2013 dans la revue Plos One.

Hirtella physophora est une plante tropicale myrmécophyte : elle abrite, au sein de poches foliaires, une espèce de fourmis du genre Allomerus. Cette association met en œuvre un mutualisme tripartite qui permet à la plante d'être protégée des insectes phytophages. Les fourmis capturent ces grosses proies dans des pièges qu'elles élaborent à la surface de la plante, à partir d'un champignon ascomycète.
Des travaux de cette équipe avaient déjà permis de démontrer que le champignon joue un rôle dans les transferts d'éléments minéraux depuis les déchets des fourmis vers la plante. La fourmi permet ainsi à la plante d'absorber des nutriments et favorise la croissance de celle-ci. On parle de myrmécotrophie.
Dans une expérience pilotée en Guyane française par Alain Dejean, chercheur à l'UMR Ecofog, l'équipe de chercheurs a entrepris de suralimenter des fourmis du genre Allomerus pendant neuf mois avec des insectes préalablement capturés. Le site choisi pour cette expérience était le haut d'une colline dans la forêt primaire près de la station scientifique de terrain de Petit-Saut, Sinnamary.
Ils ont alors observé, d'une part, une surproduction de reines ailées et, d'autre part, une croissance augmentée au niveau de la plante. De nouvelles feuilles sont apparues à la base desquelles des poches ont permis de loger les reines ailées fraîchement produites, avant qu'elles ne s'envolent pour fonder de nouvelles colonies. Cette étude montre aussi que ce processus de suralimentation des fourmis a été accompagné d'une augmentation du nombre de fleurs et de fruits sur la plante ; de plus, proportionnellement, davantage de fleurs ont donné des fruits. Les nutriments reçus par la plante, qui proviennent des déchets issus de l'alimentation des fourmis, ont favorisé cette croissance et cette capacité reproductive, sans que leur production n'implique de coût pour les fourmis.
Cette étude illustre l'importance de la myrmécotrophie dans les mutualismes plantes-fourmis, particulièrement en milieu tropical où les sols sont généralement pauvres.
Des travaux de cette équipe avaient déjà permis de démontrer que le champignon joue un rôle dans les transferts d'éléments minéraux depuis les déchets des fourmis vers la plante. La fourmi permet ainsi à la plante d'absorber des nutriments et favorise la croissance de celle-ci. On parle de myrmécotrophie.
Dans une expérience pilotée en Guyane française par Alain Dejean, chercheur à l'UMR Ecofog, l'équipe de chercheurs a entrepris de suralimenter des fourmis du genre Allomerus pendant neuf mois avec des insectes préalablement capturés. Le site choisi pour cette expérience était le haut d'une colline dans la forêt primaire près de la station scientifique de terrain de Petit-Saut, Sinnamary.
Ils ont alors observé, d'une part, une surproduction de reines ailées et, d'autre part, une croissance augmentée au niveau de la plante. De nouvelles feuilles sont apparues à la base desquelles des poches ont permis de loger les reines ailées fraîchement produites, avant qu'elles ne s'envolent pour fonder de nouvelles colonies. Cette étude montre aussi que ce processus de suralimentation des fourmis a été accompagné d'une augmentation du nombre de fleurs et de fruits sur la plante ; de plus, proportionnellement, davantage de fleurs ont donné des fruits. Les nutriments reçus par la plante, qui proviennent des déchets issus de l'alimentation des fourmis, ont favorisé cette croissance et cette capacité reproductive, sans que leur production n'implique de coût pour les fourmis.
Cette étude illustre l'importance de la myrmécotrophie dans les mutualismes plantes-fourmis, particulièrement en milieu tropical où les sols sont généralement pauvres.