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Surveillance renforcée du réseau castor

Suite aux barrages des castors, les agents de l’OFB se sont barrés

Les réseaux FDSEA et Jeunes Agriculteurs se sont mobilisés ce lundi 14 avril à Autun pour soutenir un éleveur, Frédéric Brochot, en proie à un suivi renforcé de son exploitation agricole depuis son intervention sur un barrage de castors dans l’unique but d’empêcher l’inondation de ses parcelles de cultures.

Par Service syndical FDSEA
Suite aux barrages des castors, les agents de l’OFB se sont barrés

Une soixantaine d’éleveurs du secteur Autunois et CUCM étaient présents pour le soutenir et venir échanger avec les agents en charge du Réseau castor, à savoir l’OFB (Office Français de la Biodiversité) et la SHNA (Société d’Histoire Naturelle de l’autunois). Quelle ne fut pas leur déception et leur frustration ! Les agents ne se sont pas présentés au siège de l’exploitation, ils ont simplement été aperçus près des cours d’eau, mais n’ont pas daigné venir échanger avec Frédéric Brochot. Une attitude perçue comme un manque de respect, qui n’a fait qu’alimenter l’exaspération sur le terrain, renforçant encore le côté symbolique de ce dossier.

« Je suis désolé de vous avoir fait vous déplacer pour rien », a déclaré Frédéric Brochot, amer.
« On n’est pas venus pour rien… mais ils ne sont quand même pas très vaillants pour venir échanger », ont répondu plusieurs agriculteurs avec amertume, eux qui ont bon nombre de questions.

Incompréhension dans les rangs agricoles

« On ne rentre pas dans une exploitation sans se présenter à l’agriculteur » s’inquiètent les personnes présentes. L’objectif de ces agriculteurs était bien d’apporter leur soutien à Frédéric Brochot, éleveur charolais à Autun et vice-président de la commission agricole du conseil Départemental, dont l’exploitation agricole fait l’objet d’un suivi très renforcé par rapport à la gestion du castor. Ils souhaitaient aussi faire part de leurs inquiétudes face à la prolifération des dégâts occasionnés par les castors. FDSEA et JA interpellant régulièrement préfet et élus à ce sujet. L’éleveur d’Autun avait été averti la semaine précédente d’une visite de terrain par les membres du réseau Castor (OFB et SHNA) pour vérifier « comment le castor réagit face à la perte d’habitat » suite au démontage des barrages et «  voir où sont les castors actuellement, leurs gîtes et s’ils reconstruisent des barrages ».

Des risques sanitaires et économiques bien réels

« Ce que l’on veut, ce sont des solutions pour protéger nos outils de production » martèle Frédéric Brochot. En effet, ces barrages créent des « eaux stagnantes qui nous posent à la fois des problèmes sanitaires, car cette stagnation est favorable aux vecteurs de maladies telles que la FCO et la MHE, on se pose également des questions sur la leptospirose et des problèmes économiques bien entendu quand ces barrages entrainent l’inondation de nos cultures ou prairies ».

Un dialogue rompu, des inquiétudes persistantes

« Les agents n’ont pas lieu d’avoir peur de nous » échangent plusieurs. « Peur ou hypocrisie ? » s’interroge Benoit Regnault, secrétaire général adjoint à la FDSEA 71. « Si on est là, c’est que les dégâts de castors augmentent dans notre secteur » s’inquiète un éleveur présent. « Aujourd’hui c’est moi qui suis concerné, demain ça sera peut-être d’autres » craint Frédéric Brochot qui suspecte que son intervention en tant que représentant du Département lors d’un comité loup en 2023 à charge contre l’OFB n’ait suscité cette surveillance renforcée. L’affaire avait été médiatisée suite à son audition en juin 2024 pour « destruction d’habitats d’espèces protégées » et son jugement le janvier 2025 au Tribunal du Creusot, qui l’avait vu innocenté, où plusieurs agriculteurs étaient déjà venus le soutenir dans cette difficile épreuve.

Ce manque de dialogue n’est pas de nature à apaiser les esprits dans ce secteur où les agriculteurs s’inquiètent de plus en plus des dégâts croissants causés par la présence du castor.

 

 

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