Reconquérir la souveraineté
La consommation de poulet augmente régulièrement. Mais les producteurs français peinent à satisfaire la demande. Le marché veut « le poulet du quotidien », du produit standard. Or, croyant bien faire, les volaillers français ont délaissé ce segment pour une viande haut de gamme, plus onéreuse, concurrencée aujourd’hui par les importations. Pour reconquérir ces parts de marché, la filière de la volaille française veut construire des poulaillers adaptés mais doit lutter contre les vents contraires.
Les conseilleurs ne sont pas toujours les payeurs. Les acteurs de la filière volaille française peuvent méditer cet adage. Alors que depuis des années, on leur demande de monter en gamme, vers le Label rouge ou le bio, l’inflation post-Covid et la guerre en Ukraine ont poussé les consommateurs vers le poulet standard. C’est aujourd’hui la deuxième viande consommée en France, après la viande de porc. En cinq ans, sa consommation a augmenté de 25 %, tirée par la restauration hors domicile qui oublie bien souvent d’indiquer l’origine. Une volaille sur deux est ainsi importée, non seulement en provenance de nos partenaires européens, Pologne et Espagne, mais aussi de pays tiers, Brésil, Thaïlande, Ukraine, qui ne respectent pas les normes demandées par le consommateur européen. Pour contrer ces importations, l’interprofession de la volaille de chair (Anvol) préconise de construire 400 nouveaux poulaillers sur cinq ans, soit un par an et par département, de façon à produire 160.000 tonnes de poulet, le ci...
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