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Département

« Nous avons une agriculture qui sait innover »

Le Président du Conseil Général de Saône-et-Loire a accueilli le Premier
Ministre, Manuel Valls, mais aussi le Ministre de l'Agriculture,
Stéphane Le Foll, sur le stand de la Saône-et-Loire. L'occasion pour lui de promouvoir son département… Rémi Chaintron,
s'est ensuite confié, dans une une interview à notre partenaire creusot-infos.
Par Publié par Cédric Michelin
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En quoi consiste votre présence ce lundi au Salon de l'Agriculture de Paris ?
« Durant deux jours, dimanche et lundi, c'est la journée Saône-et-Loire sur le stand Bourgogne, donc nous sommes venus promouvoir nos produits, nos producteurs, nos chefs, notamment Frédéric Navez, de la Maison du Charolais. Les 37 AOC et AOP de notre département sont présentes. Nous avons par exemple une soupe gauloise préparée dans le Morvan, l'AOP Volaille de Bresse, l'AOC Bœuf de Charolles, etc. Evidemment, nous avons beaucoup aussi d'AOC "liquides" avec nos nombreux crus.
Cela nous permet, au-delà des produits, de faire la promotion de notre territoire en disant aux visiteurs "regardez, on mange bien en Saône-et-Loire, on y vit bien, venez faire un tour !"
»

Quel est votre état des lieux de l'agriculture en Saône-et-Loire ?
« On est un grand département d'élevage ! Vous savez qu'il y a plus de bovins en Saône-et-Loire que d'habitants ! Avec 650 000 bovins, c'est le premier cheptel de France. Nous avons une agriculture très forte et très diversifiée, qui, à l'image de sa chambre d'agriculture, sait innover. Cette recherche d'une qualité toujours meilleure correspond à des décennies de travail, et même des siècles de savoir-faire sur certaines AOP/AOC. Notre chance, c'est d'avoir une agriculture qui a su se développer tout en respectant l'environnement et le cadre de vie. La Saône-et-Loire est un très beau département qui a aussi été modelé par son agriculture, par sa vigne, par se bocages, etc.
L'agriculture du 71 est en crise, bien évidemment, comme ailleurs. Elle vit une période difficile, notamment avec l'embargo russe, mais nos produits sont de plus en plus reconnus dans le monde, et c'est à nous, collectivités, de les accompagner. On l'a fait il y a quelques semaines au Salon International de la Restauration et de l'Hôtellerie à Lyon, et on le refait ici, à Paris. On doit promouvoir ceux qui font le boulot
».

Le Conseil Général gère un certain nombre d'aides aux agriculteurs, sur quoi se focalisent ces aides ?
« L'agriculture, c'est l'affaire de la Politique Agricole Commune (PAC), qui cadre les aides que l'on peut apporter. Il faut toujours attendre l'autorisation de Bruxelles… Donc nous, on aide surtout les outils de production. On a notamment des subventions pour l'installation des jeunes agriculteurs, des aides à la modernisation des bâtiments d'élevage, etc. On accompagne également le projet de ferme de Jalogny, qui est extrêmement innovant pour l'agriculture de demain.
On construit un nouveau laboratoire départemental d'analyses agricoles qui permet aux agriculteurs de bénéficier d'un laboratoire public à des tarifs bien moins élevés que les labos privés. Cela nous permettra d'être encore plus performants, en terme de sécurité alimentaire et en terme de développement. Nous développons également au maximum les "circuits courts" vers les cantines de nos collèges.
Mais il faut bien se rendre compte que le budget de la PAC, sur le département, doit être d'environ 180 millions d'euros, alors que le Conseil Général ne peut consacrer que quelques dizaines de millions à l'agriculture. On n'est pas dans la même échelle
».

Vous avez croisé le Premier Ministre Manuel Valls ce matin sur le salon. Que vous êtes vous dit ?
« On n'a pas eu le temps de se dire grand chose. Quand on veut vraiment se parler, on le fait dans d'autres instances. Mais j'ai eu son oreille il y a quelques temps car je lui ai demandé de participer à la modernisation de la ferme de Jalogny : le Conseil Général met 250 000 euros dans ce projet, et Manuel Valls m'a promis 300 000 euros de subventions exceptionnelles.
L'argent se fait de plus en plus rare, mais on sait la débloquer lorsqu'il s'agit d'un vrai projet de territoire, porté par la chambre d'agriculture, et qui va bénéficier à toute l'agriculture, à toutes les filières. Avec des projets de poules pondeuses, ou d'apiculture, on peut faire vivre des familles entières, alors il ne faut pas hésiter !
»