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MHE, FCO

Livraisons de vaccins attendues prochainement

Plusieurs tranches de vaccins contre la MHE et la FCO – dont des nouveaux produits – vont être livrées dans les prochaines semaines, selon GDS France. Les premières d’entre elles serviront essentiellement à satisfaire des précommandes déjà passées par les éleveurs.

Par Cédric Michelin
Livraisons de vaccins attendues prochainement

Alors que la mise à l’herbe a pu démarrer dans certaines zones, et quelques semaines avant le pic d’activité des moucherons culicoïdes, vecteurs de la FCO et de la MHE, c’est la course contre la montre pour protéger les animaux. Dans un contexte de tensions d’approvisionnement sur les vaccins, plusieurs livraisons sont prévues dans les prochaines semaines. Concernant la fièvre catarrhale ovine, une livraison de doses de Bluevac 4-8 (CZ Vaccines) contre les sérotypes 4 et 8 est attendue « d’ici fin avril », annonce GDS France (fédération nationale des Groupements de défense sanitaire) le 19 mars. Les éleveurs peuvent précommander ce vaccin, qui n’était « pas mis sur le marché français » jusque-là. Il s’agira du troisième vaccin bivalent contre la FCO, avec le Syvazul 4-8 (Syva) et le BTV Pur 4-8 (Boehringer Ingelheim).

Plusieurs autres livraisons sont attendues au cours du printemps. Pour le Syvazul 4-8, trois tranches sont prévues, « début avril, puis courant juin, puis d’ici août », selon GDS France. Les deux premières tranches sont déjà intégralement précommandées. « Pour avoir accès à de nouvelles doses de Syvazul 4-8, il faudra attendre fin juin. Il convient cependant de les précommander dès à présent », prévient Emmanuel Garin, vétérinaire épidémiologiste à GDS France. Concernant le Bluevac 8 (et non 4-8), après une livraison la semaine dernière (du 10 mars), 500.000 doses doivent arriver « d’ici fin avril » (déjà toutes précommandées), puis une nouvelle tranche « d’ici fin mai, début juin ».

« Les laboratoires se sont mobilisés »

Emmanuel Garin insiste sur la nécessité pour les éleveurs d’anticiper leurs commandes. « Collectivement, on a l’habitude en France de commander les médicaments vétérinaires trois à quatre semaines à l’avance. Pour les vaccins, il faut plutôt compter généralement quatre à six mois ». Par ailleurs, les précommandes donnent de la visibilité aux fabricants, ce qui leur a permis de « renforcer la mise à disposition de vaccins » dans l’Hexagone. M. Garin note que les laboratoires « se sont mobilisés pour ramener des vaccins sur le marché français, avec des volumes supérieurs à ce qui était prévu en début d’année ».

Autre nouveauté, concernant la FCO-3 cette fois : le vaccin Bluevac 3 (CZ Vaccines) a obtenu une autorisation de mise sur le marché (AMM), selon GDS France. « Il sera disponible sur le marché français courant juin », précise l’organisation professionnelle. Ce produit avait déjà décroché une autorisation temporaire d’utilisation (ATU). L’obtention de l’AMM facilitera sa mise à disposition, car il devrait devenir accessible via les programmes sanitaires d’élevage (PSE), ainsi que via les centrales d’achat. Par ailleurs, l’AMM permet aussi son utilisation chez les caprins grâce au principe de la « cascade ». Plus largement, les vaccins contre la FCO-3 sont produits « en flux continu », rappelle Emmanuel Garin, ils sont donc moins sujets aux tensions d’approvisionnement, hormis des « délais de livraison pouvant atteindre parfois quelques jours ».

Ces derniers mois ont été marqués par une forte résurgence de la FCO en France, alors que cette maladie était plutôt sous contrôle ces dernières années. Apparu dans l’Hexagone en août 2024, en provenance du nord de l’Europe, le sérotype 3 a provoqué plus de 10.000 foyers (selon le dernier bilan au 13 mars), essentiellement dans le nord et l’est. Le sérotype 8, lui, a causé plus de 16.000 cas à la même date, surtout dans la moitié sud. Il s’agit là d’une nouvelle souche de FCO-8, plus virulente et apparue à l’été 2023 dans le Massif central.

Quant à la FCO-4, elle sévit en Corse. La vaccination contre ces sérotypes est à la charge des éleveurs. Enfin, Agnès Pannier-Runacher a annoncé une campagne de vaccination préventive contre le sérotype 1 (présent en Espagne). Le ministère de l’Agriculture n’a pas encore confirmé officiellement cette information.

Plus de 1,5 million de doses contre la MHE

Par ailleurs, quatre livraisons de vaccins Hepizovac contre la maladie hémorragique épizootique (MHE) sont attendues dans les prochaines semaines, pour un total dépassant largement les 1,5 million de doses, toujours selon GDS France. D’après un document de l’organisation professionnelle, une première tranche de 800.000 doses est prévue fin mars, suivie d’une autre de 700.000 doses « mi ou fin avril ». Ces deux tranches serviront avant tout à satisfaire des précommandes déjà passées par les éleveurs. Pour accéder à de nouvelles doses, il faudra attendre les tranches suivantes, « courant mai » et « courant juin ».

Détectée en France en septembre 2023, la MHE a provoqué 3.837 foyers entre le 1er juin 2024 et le 13 mars 2025, principalement dans le Sud-Ouest et l’Ouest. Cette maladie a fait l’objet d’une campagne de vaccination publique de deux millions de doses, achevée le 31 janvier, dans une bande tampon le long de la zone régulée. La vaccination est désormais à la charge des éleveurs.