Les semences françaises peinent à s’exporter
La France est leader dans l’exportation de semences végétales, mais le secteur semencier rencontre des points de fragilité qui profitent dangereusement à ses concurrents : le crédit-impôt-recherche n’est pas sécurisé, l’accès à l’irrigation n’est pas garanti et surtout l’administration assimile de façon croissante les semences traitées à des produits phytopharmaceutiques, ce qui discrédite l’offre française à l’extérieur.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : la France réalise bon an mal an 3,5 à 3,9 milliards d’€ (Md€), dont 55 % à l’export. Elle est le premier exportateur mondial de semences de grandes cultures et le deuxième pour les semences potagères, un atout de souveraineté tant pour son alimentation que pour son influence dans le monde. « En 2022-2023, la filière a dégagé un excédent commercial d’1,2 Md€, avec une croissance de 8 % de la balance commerciale semencière », a indiqué l’Union française des semenciers (UFS). Pourtant, la filière semencière est confrontée à des menaces pouvant entamer son leadership mondial, et éroder l’attractivité du métier d’agriculteur-multiplicateur, où se pose la question du renouvellement des générations. Les agriculteurs-multiplicateurs « sont environ 16.000, contre 17.000 il y a trois ans. On perd régulièrement des effectifs », a rappel&e...
La suite est réservée à nos abonnés.