Accès au contenu
CONJONCTURE

La FCO perturbe le marché des veaux laitiers

Les restrictions d’exportations dues à la fièvre catarrhale ovine (FCO) aggravent la baisse saisonnière des cours des veaux laitiers. Une chute des prix injustifiée aux yeux des éleveurs.

La FCO perturbe le marché des veaux laitiers
En semaine 41 (du 7 octobre), les veaux mâles laitiers de 45-50 kg se vendaient 70 euros par tête. ©Cniel

Entre rebond des naissances en août et restrictions à l’export en raison de la fièvre catarrhale ovine (FCO), le marché des veaux laitiers se grippe et les prix chutent, selon le bulletin Tendances publié par l’Idele le 21 octobre. Après plusieurs semaines de suspension des cotations nationales, « le cours du veau mâle laitier de 45-50 kg a ainsi perdu 9 € en quatre semaines, note l’Institut de l’élevage. À 70 € par tête en semaine 41 (du 7 octobre), il reste toutefois supérieur aux niveaux des trois dernières années ». L’afflux d’animaux est dû à « un décalage des naissances de juin », explique l’Idele. « Avant l’été, le nombre de naissances avait connu une baisse significative à cause de problèmes de fertilité du troupeau à l’automne 2023. » D’où un rattrapage prononcé deux mois plus tard, avec + 11,5 % de naissances sur un an au mois d’août (soit un total de 320 000 veaux laitiers). Ce mouvement coïncide avec un engorgement lié aux restrictions d’exportation dues à la FCO, aggravant la baisse saisonnière des cours des veaux. Pour pouvoir être exportés, les petits veaux laitiers doivent présenter un test PCR négatif pour la FCO ; les animaux positifs (autour de 60 % des cas) ne peuvent être écoulés que sur le marché français. Toutefois, l’export « ne représente que 25 % des veaux français », rappelle la FDSEA du Cantal dans un communiqué le 21 octobre. « Le nombre de veaux positifs n’est pas suffisamment conséquent pour faire fluctuer le marché intérieur et justifier une baisse des prix », estime le syndicat, qui dénonce des tentatives dans ce sens.

« Pratiques abusives » dans le Cantal

La FDSEA du Cantal pointe aussi « les pratiques abusives de certains opérateurs qui ramènent les veaux positifs au sein des exploitations », ce qui fait courir un risque sanitaire majeur pour les élevages. Et le syndicat d’exhorter : « En aucun cas les éleveurs ne doivent accepter de reprendre un veau sur leur exploitation ». Au Sommet de l’élevage début octobre, Yohann Barbe, le président de la Fédération nationale des producteurs laitiers (FNPL), notait que « le marché des veaux de huit jours avait repris des couleurs ». Mais, « aujourd’hui, on casse sa valeur ». Au niveau national, la FNSEA souhaite fluidifier les mouvements des veaux laitiers. Alors que ces animaux partent des élevages chaque mardi, la FNPL demande qu’ils « soient testés dès le dimanche », ce qui laisserait du temps pour que leur destination (export ou marché national) soit « adaptée en fonction du résultat ».

Y.G