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Gaec Barge-Fédérici à Vaudebarrier

Des gains multiples grâce à des clôtures plus fiables

Soucieux d’optimiser l’organisation de leur travail, les associés du Gaec Barge-Fédérici remplacent progressivement leurs clôtures traditionnelles par des clôtures électriques fixes haut de gamme. Un investissement qui porte ses fruits avec beaucoup de temps de gagné, de la sécurité doublée de sérénité.

Par Marc Labille
Des gains multiples grâce à des clôtures plus fiables
Pour Thibault Fédérici, les clôtures électriques fixes font gagner du temps tant pour la pose et l’entretien que pour la gestion des lots dans le parcellaire.

À Vaudebarrier, Thibault Fédérici et Alexandre Barge font vêler 160 charolaises chaque année. La moitié des mâles sont valorisés en reproducteurs et tous les autres animaux vendus sont engraissés (jeunes bovins, vaches de réforme, génisses). Malgré l’aide d’un salarié à mi-temps, les deux jeunes associés sont bien occupés sur cette structure qui produit aussi ses céréales, du méteil et du maïs fourrage. « En hiver, ça va », confie Thibault Fédérici qui explique que la ferme est « bien équipée en bâtiments et en matériel ». Il faut dire que l’aspect impeccable des lieux laisse deviner une organisation particulièrement bien pensée et rigoureuse. Mais en été, les associés estiment peiner davantage dans leur travail quotidien et Thibault de citer « les sceaux d’aliments à porter chaque jour aux prés, les problèmes de dos, les heures des rations à respecter… ». Pour améliorer les choses, le Gaec va consulter un nutritionniste pour, confie Thibault, « faire évoluer nos complémentations au pré, de sorte à améliorer l’efficience de nos rations tout en améliorant la vivabilité de notre exploitation ». Une réflexion qui touche aussi le parcellaire, les assolements…

En finir avec les pertes de temps

Soucieux d’optimiser l’organisation de leur travail, les deux associés ont aussi revu la conception de leurs clôtures. Thibault a été séduit par le système de clôture électrique fixe que lui proposait son groupement Feder. Il y voyait une solution pour en finir avec les pertes de temps liées aux clôtures de fils barbelés qui vieillissent mal dans la durée.

La conversion aux clôtures électriques fixes se fait progressivement sur l’exploitation. « Nous privilégions les endroits les plus stratégiques ; les clôtures les plus abîmées ou anciennes », fait valoir l’éleveur qui indique s’être « formé » à la pose de ces clôtures d’un nouveau genre. Un technicien de Feder est venu assurer cette initiation sur la ferme le temps d’une demi-journée. Le système de clôture en question fait appel à un matériel et une mise en œuvre spécifique. Un soin tout particulier est porté à la bonne conductivité de la clôture, fait valoir Thibault. La jonction entre deux fils ne se fait plus avec deux boucles ne permettant qu’un seul point de contact pour le courant électrique. À la place, « on fait des nœuds plats permettant d’avoir des épissures serrées avec au moins six points de contact. On utilise aussi des boulons d’assemblage », détaille l’éleveur. Au niveau des barrières, un fil enterré assure la continuité de l’électrification même lorsque la poignée est ouverte.

Une clôture posée dans les règles

Chaque tronçon de fil est muni d’un ressort augmentant la résistance de la clôture aux chutes d’arbres, passage de gibier, etc. Ces ressorts sont associés à des tendeurs rotatifs très efficaces.

Les isolateurs sont également singuliers avec un profil plat à deux vis pour une fixation solide sur les piquets et des isolateurs en porcelaine plus résistants à la longue que le plastique, fait valoir Thibault.

Le Gaec utilise des piquets de 1,80 à 2 m de haut espacés d’une douzaine de mètres l’un de l’autre. Le long des haies, les clôtures électriques ne comptent qu’un seul fil placé à 90 cm du sol. À cette hauteur, les bovins peuvent brouter l’herbe se trouvant sous la clôture, fait valoir Thibault. Pour les clôtures sans haie, les associés posent deux fils, l’un à 60 cm et l’autre à 90 cm environ.

Électrificateurs sous contrôle

Le Gaec dispose de trois électrificateurs sur secteur pour alimenter le réseau de nouvelles clôtures. Les associés ont opté pour les modèles les plus puissants de sorte à en avoir moins à surveiller, fait valoir Thibault. Ces appareils sont accompagnés d’une télécommande qui permet de les éteindre à distance. Ces télécommandes sont constamment dans le véhicule de la ferme. Ces électrificateurs sont placés à des endroits stratégiques de l’exploitation. L’un d’eux est installé dans le parc de contention qui trône au cœur de la zone la plus fréquentée de la ferme. « Il faut qu’on le voie bien. C’est l’une des premières choses que l’on contrôle chaque jour », fait remarquer l’éleveur qui aperçoit les voyants lumineux de l’appareil depuis sa maison.

Lots de vaches et taureaux bien gardés

L’adoption de ce nouveau type de clôture a généré « un gain de temps réel dans plein de domaines », fait valoir Thibault. Le bénéfice concerne d’abord l’entretien, souligne l’éleveur. Avec des clôtures traditionnelles en barbelés, il fallait compter un bon mois de travail pour tout reprendre chaque année. Avec les clôtures électriques fixes, une journée suffit aujourd’hui, se félicite l’éleveur. Les associés gagnent aussi du temps pour la mise en place. En dépit d’une technique de pose exigeante, il faut beaucoup moins de temps que pour une clôture à 3 fils barbelés et des piquets espacés de 4 - 5 mètres. Ce qui mobilise le plus les associés, c’est le démontage complet des anciennes clôtures. Mais c’est « pour éviter tout risque de mise à la masse ou de corps étranger provoqués par le passage du broyeur », indique Thibault. L’apport de ces clôtures électriques est aussi appréciable dans l’organisation du parcellaire, ajoute-t-il. Grâce à ces séparations plus fiables que des clôtures ordinaires, les éleveurs n’ont pas à se soucier de la compatibilité des lots d’animaux entre eux. « On peut mettre un lot de vaches avec taureau de chaque côté ». C’est aussi une sécurité supplémentaire sur le plan sanitaire vis-à-vis du voisinage, complète Thibault.