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Cave de Lugny

Avoir une « vie agréable »

La cave de Lugny a mis en place un "Groupe transmission" pour réfléchir à
des solutions attractives pour aider les jeunes à s’installer. Car,
notre département n’est pas « aussi catastrophique » que certains
veulent le laisser croire et « cela fait du bien » de l’entendre,
expliquait Marc Sangoy, le président. Témoignages.
Par Publié par Cédric Michelin
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La preuve avec deux jeunes coopérateurs, Fanny et Michaël. Honneur aux dames, Fanny Chervet Grozellier s’est installée sur 4,7 ha sur Saint-Gengoux-de-Scissé et Bissy-la-Mâconnaise. Elle a choisi de s’installer avec la cave de Lugny « car c’était plus simple et représentait moins d’investissements ». Un modèle « moins contraignant » également. La jeune femme aspirant à une « qualité de vie avec une sécurité économique ». Pour autant, elle aide volontiers « quand elle en a envie » sa coopérative pour la représenter sur des événements. La sécurité d’être rémunérée après les vendanges lui a aussi permis d’obtenir des financements « plus facilement » avec les banques. « Le plus dur donc est de trouver les vignes – au moins 4 ha - dans le bon timing, c’est-à-dire l’année de l’installation, et ce pour avoir les aides de l’Europe, sinon là, les banques ne suivent pas trop ». Avec l’accompagnement technique des autres coopérateurs et la possibilité d’adhérer à des Cuma pour du matériel performant, les besoins en trésorerie au départ sont moindres. Les banques sont rassurées « même si elles demandent des garants, ce qui n’est pas toujours évident ».
Installé en 2008 à Lugny, lui aussi sur 4 ha, Michaël Magot en exploite aujourd’hui 13 ha. S’il était d’accord sur les propos de sa consœur, il rajoutait que la cave apporte une certaine forme de « simplification administrative ». Lui aussi mettait en avant ce confort de vie : « une fois vendangé, on a presque plus qu’à baisser les fils, sans passer tous ses week-ends en salon ou à attendre le client ». Et ce tout en ayant pourtant une « sécurité avec des apports financiers tout au long de l’année ». Les banques apprécient et les propriétaires de vignes aussi visiblement car « ils savent qu’ils seront payés et ils rechignent moins à donner leurs vignes ». Alors qu’il a intégré le conseil d’administration, Michaël trouve également beaucoup de « satisfaction » lorsqu’il tient « son produit fini au caveau le dimanche ».
C’est pour toutes ces raisons et bien d’autres que les caves coopératives sont « d’agréables » prolongations des exploitations…


Formations à la carte



Responsable du service Emploi & Paie à la FDSEA de Saône-et-Loire, Cécile Parent rappelait qu’en la matière « chaque jour, il faut se démener pour défendre les conventions » avec de nouveaux problèmes. Le syndicat d’Homme est le seul à pouvoir négocier les accords en Saône-et-Loire dont les salaires viticoles, via ses élus à la commission Main d’œuvre. Le but étant toujours de défendre les intérêt de la profession et de mener des action en lien avec l'emploi afin d’avoir toujours du personnel « formé mais à un coût maîtrisé ». Ce ne sont pas les seules négociations en commission mixte avec les représentants des salariés évidemment. En Saône-et-Loire, les négociations se passent bien. Les grilles pour les vendanges sont par exemple déjà connues pour 2015. Mais avant, « il a fallu se battre pour sauver et garder le contrat vendange », expliquait Cécile Parent qui reconnaît qu’il n’y aura « plus d’exonérations » de charges sociales salariales, mais que les exonérations patronales ainsi que le contrat vendanges sont toujours en vigueur.








Autre « cheval de bataille », le compte pénibilité qui est entré en vigueur le 1er janvier 2015. Seuls sont concernés les salariés dépassant les seuils annuel et notamment les 900 heures annuelles de travail répétitif principal facteur concernant la viticulture. La FDSEA veut simplifier ce compte pénibilité et va rencontrer pour cela le député Christophe Sirugue qui a été chargé de cette mission par le Gouvernement.








Et elle pourra avancer ses arguments en matière d’emploi. La section Main d’œuvre veut en effet mettre en place des actions courtes qualifiantes s’adressant à des demandeurs d’emploi. « C’est vous, vignerons, qui construirez leur programme de formation », motivait Cécile Parent. Les exploitants auront ainsi le loisir de « sélectionner et accompagner des personnes motivées » que les chefs d’exploitation souhaitent voir former à certaines "tâches" viticoles. Du sur-mesure donc…