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AG de la FDSEA de Saône-et-Loire

Avant, après et aux côtés de l’agriculture

Après avoir fait un large tour de l’actualité des sections et des filières agricoles (lire en page 3), l’AG de la FDSEA n’en n’oubliait pas de donner la parole à celles et ceux qui œuvrent à l’image du métier, son attractivité et sa vie à la retraite bien méritée.

Par Cédric Michelin
Avant, après et aux côtés de l’agriculture

Présidente de la commission des Agricultrices de Saône-et-Loire, Hélène Doussot a –comme ses consœurs– « à cœur de communiquer » vers le grand public et vers les scolaires. Une marque de fabrique tout comme l’opération des Fermes ouvertes « avec 1.500 enfants reçus », en faisant une des plus importantes opérations de communication. Car les enfants sont des éponges et des ambassadeurs de l’agriculture à jamais. Hélène Doussot remerciait d’ailleurs tous les agriculteurs « qui expliquent leur métier avec passion », donnant rendez-vous fin mai au Gaec de la Gravaise à Montbellet, où trois classes seront « chouchoutées » afin que les « bout’choux préparent un spectacle sur un thème », un peu à l’image des agricultrices qui ont interprété une pièce de théâtre, bien nommé « Nanas des champs » et qui plaide pour « que les femmes s’intègrent et se fassent reconnaître dans toutes les organisations ».

Renouvellement des générations

Le président de JA71, Maxime Bonnot prend le relais, lui sur la partie renouvellement des générations, visant toujours « un installé pour un départ », afin de ne plus perdre d’agriculteurs dans le département. Il vise la barre des 100 installations aidées. Le point accueil-installation ne désemplit pas, preuve que l’agriculture attire toujours. Les JA aussi avec une augmentation des adhérents. Les dossiers à défendre sont nombreux et le principal est toujours la gestion par le conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, « pitoyable, désastreuse, honteuse » des fonds Feader, qui concerne aussi la modernisation des exploitations. S’adressant une nouvelle fois aux élus régionaux (absents), « il faut se réveiller, la profession ne portera plus votre calendrier », alors que des doutes se font maintenant jour sur la prochaine programmation (RDR4). Maxime Bonnot annonçant une nouvelle mobilisation à Dijon « si ça ne bouge pas très vite » à la Région.

Des retraites dans l'impasse ?

Avec la FDSEA, JA a fait liste commune aux dernières élections chambre d’Agriculture. Ayant remporté l’élection à la majorité, le nouveau président de la chambre, Luc Jeannin endosse ses nouvelles responsabilités avec une « équipe renouvelée à 75 %, avec des jeunes et moins jeunes ». Peu importe l’âge, « on ne s’installe pas paysan pour être riche mais il nous faut de la visibilité et de la viabilité ». Il faut finalement bien toutes les organisations, représentées au sein de la chambre, pour s’atteler à cette tâche ardue.

Ce n’était pas forcément plus facile avant. Les anciens en témoignent souvent. Pour la présidente de la section des anciens exploitants, Danièle Jaillet le combat continue aussi. À l’été 2024, les opposants à l’agriculture ont cherché à « restreindre le vote des retraités » aux élections chambre. Une façon d’affaiblir la profession alors que le combat pour des retraites dignes n’est pas terminé. Ayant obtenu un calcul sur les 25 meilleures années, comme pour les salariés du privé (mais pas des fonctionnaires), la retraite devrait s’en trouver améliorée par rapport au calcul sur une carrière complète. « Votés en 2022, adoptés en 2023, en 2025 les décrets ne sont pas encore signés », critiquait-elle. Sans compter que la MSA « n’a pas les historiques des revenus avant 2016 », faisant que la bataille continue pour des retraites à 85 % du Smic minimum, « conformément aux promesses du président de la République ». Elle n’en n’oublie pas non plus « l’injustice autour de la baisse des pensions de réversion », qui sera à l'ordre du jour le 14 avril, lors de l’AG à Saint-Bonnet-de-Joux.

Rien n’est réglé

Le préfet ne faisait pas d’annonce mas « saluait l’honorable Dame de la FDSEA » pour ses 80 ans. Néanmoins, « l’époque a changé », lui qui avec la DDT est chargé de faire appliquer les lois, préférant pour son efficacité, « la finesse et pas la provocation », comprendre peut-être celle d’autres syndicats ou non-syndiqués.

Le président de la FDSEA, Christian Bajard ne pouvait pas conclure autrement que rappeler tous les « cris d’alarme et tout le mal-être exprimé l’an dernier », déplorant « l’empilement de questions qui n’ont plus de sens » et un monde agricole qui « ne voit pas le bout du tunnel » ou la concrétisation des promesses. Heureusement, la FDSEA reste une grande famille qui « n’oppose pas les systèmes » et qui « accompagne tous les entrepreneurs au maximum ». Et de conclure sur les priorités syndicales de 2025 : « on continuera de s’occuper du foncier, en faisant attention à son utilisation » comme sur l’agrivoltaïsme ; « on continuera à réclamer une simplification administrative » ; « on doit avancer vite sur la fiscalité » de crise notamment et continuer de suivre tous les dossiers locaux, départementaux et régionaux, comme le déclassement des communes du Clunisois pour l’ICHN ou les aides Feader…

AG FDSEA