CONFÉRENCE
Oxyane : « L’agriculture autrement »

Le 13 février dernier, le groupe coopératif agricole Oxyane a tenu une conférence à l’Isara (école d’ingénieurs agronomes) à Lyon. L’occasion d’aborder le sujet de la transition agroécologique à travers ses enjeux, et les différents leviers à actionner pour les agriculteurs.

Oxyane : « L’agriculture autrement »
Damien Ferrand, directeur agronomie et innovation du groupe coopératif Oxyane. ©Linkedin

Le groupe Oxyane, composé de 7 000 agriculteurs actifs en élevage et en productions végétales, accompagne ses membres sur le chemin de l’agroécologie. « L’agriculture entre dans un nouveau mouvement. Elle a eu ses heures de gloire, a nourri la population, mais maintenant tout devient plus compliqué. Il faut changer les modèles », a avancé Damien Ferrand, directeur agronomie et innovation du groupe coopératif. D’un côté, l’État et les stratégies RSE de l’industrie agroalimentaire dirigent l’agriculture vers la neutralité carbone, avec un objectif de réduction de 70 % de l’empreinte carbone à l’horizon 2050. Côté consommateurs, ils souhaitent une juste rémunération des producteurs et davantage de traçabilité. Les politiques publiques vont également dans le sens de l’agroécologie : écorégimes de la Pac 2023-2027, MAEC (mesures agroenvironnementales et climatiques), PAEC (projets agro-environnementaux et climatiques), le développement des labels (HVE, AB) … Les agriculteurs ont donc tout intérêt à mettre en place des stratégies en ce sens, tout en maintenant leur production.

Les leviers

L’agriculture produit des gaz à effet de serre : dioxyde de carbone (13 %), méthane (45 %), et protoxyde d’azote (42 %).  « Si on ne change rien en termes d’émissions de GES, d’ici 2100, la température moyenne sur Terre pourrait augmenter de cinq degrés », a indiqué Damien Ferrand. Pour cela, la réduction des intrants est un levier important. Et pour conserver sa rentabilité, plusieurs pistes sont à explorer. Parmi elles : le sol. Certaines pratiques, telles que la mise en place de couverts, la réduction ou la suppression du travail du sol ou encore l’apport régulier de matière organique permettent d’améliorer son fonctionnement, et donc de réduire la facture d’intrants tout en gagnant en production. Du côté de la gestion de la biodiversité, Oxyane invite à créer des infrastructures de paysage : haies, lisières, construction de mares, création de prairies humides, bandes enherbées ou prairies permanentes qui sont autant de moyens de conserver ou voir apparaître une biodiversité riche et valorisante. Par ailleurs, l’autonomie alimentaire (autonomie fourragère et protéique des élevages) et la résilience économique d’une exploitation (diversification, sécurisation des débouchés) sont des leviers indispensables pour maintenir la rentabilité d’une exploitation face à l’explosion des coûts.

 

Charlotte Bayon