Concours général Charolais
Le taureau Redoutable décroche le Grand Chelem à Paris !
S’ils n’étaient que quatre charolais à défendre les couleurs de la Saône-et-Loire au concours général de la race Paris, les éleveurs du berceau historique se sont sacrément bien défendus !
Deux ans après le double sacre de Néroli (Gaec de la Condemine) et de Juline (Gaec de Maublanc), la Saône-et-Loire est à nouveau montée sur le podium du concours général grâce à Redoutable élu champion mâle 2024. Ce taureau est la co-propriété de Rosanne Lemaître et de Loïc Pipponiau. Résidant à Laizy, les deux époux exploitent deux sites correspondant aux anciennes fermes de leurs parents, dans la Nièvre pour Rosanne et en Saône-et-Loire pour Loïc. D’ici un an, les deux structures ne devraient plus faire qu’une avec la création d’un Gaec entre époux. Unis dans la vie, Rosanne et Loïc sont animés de la même passion de l’élevage et de la sélection charolaise. Il y a tout juste un an, ils avaient participé pour la première fois au Salon de l’agriculture avec Redoutable qui avait obtenu un troisième prix. Six mois plus tard, le taureau décrochait le titre de grand champion au concours national de la race dans le Cher. Sur cette magnifique lancée, il terminait la saison avec le super prix d’honneur à Moulins. De retour à Paris en ce début d’année, le voilà sacré champion du concours général, une récompense ultime qui lui vaut l’équivalent du Grand Chelem version compétition bovine.
Un parcours sans faute !
C’est un parcours sans faute pour ce reproducteur de bientôt 4 ans né au Gaec Cadoux dans l’Yonne. Du côté du père, il a pour origine Hugoboss (Rizet) et du côté de sa mère, Redoutable descend de Noblesse (Cadoux) et de Pacha. « C’est un taureau qui a toujours évolué dans le bon sens », confie Loïc Pipponiau. À Paris, sa puissance était magnifiée par un joli pelage d’hiver préservé. Dos, arrière-main, qualités de race : ce sont ces gros points de force qui ont fait la différence. Cerise sur le gâteau pour l’éleveur : « ce n’est pas une bête à chagrin », confie Loïc qui veut parler de la robustesse de cet animal jamais malade et qui s’est développé sans histoire.
« Rester humble ! »
48 heures après la victoire, le couple d’éleveurs n’en revenait toujours pas. Il faut dire que ce dimanche de concours général a été fort en émotion pour les familles Pipponiau et Lemaître. D’un naturel anxieux, Loïc avoue ne pas avoir vraiment profité de l’instant. Ce n’est qu’après coup, qu’il commence tout doucement à réaliser tout le chemin parcouru. Un an en arrière en effet, l’éleveur de Laizy avait encore des animaux non inscrits. Et si la famille Lemaitre pratique l’inscription au Herd-Book depuis plusieurs générations, la famille Pipponiau était plus connue pour ses participations aux concours non reconnus avec un goût prononcé pour les bêtes fines en viande. Un passé de labeur qui permet à Loïc de garder la tête froide et de rester humble.
Pourtant, avoir un champion à Paris qui est aussi le taureau le plus lourd du salon décoré du ruban bleu blanc rouge propulse immédiatement dans la lumière. Loïc apprécie les nombreuses félicitations reçues de ses collègues. Il s’est également prêté au jeu des interviews, prises de photos souvenir et rencontres inattendues avec quelques célébrités… Mais au bout de trois jours passés à Paris, ses vaches lui manquaient déjà !
Encore un premier prix pour Scorpion
Le concours général charolais a rassemblé 41 bovins le dimanche, lendemain de l’ouverture. Outre Redoutable, il y avait aussi Scorpion, un taureau co-propriété de Frédéric Borne (EARL du Grand Monetois, Écuisses) et de Julien Demongeot de la Haute-Saône. Ce fils de Nevers (Micaud) a remporté un premier prix comme il l’avait déjà fait au même endroit en 2023. Il était le grand prix d’honneur du concours de Gueugnon en automne dernier. Deux autres taureaux ont défendu les couleurs de la Saône-et-Loire à Paris. Avec Serpentin, Julien Pluchaud de Saint-Vincent-Bragny a remporté un quatrième prix. Même récompense pour Plus Fort, un taureau détenu par Hugues Aumeunier de Dompierre-les-Ormes. Comme chaque année, une présentation de femelles bouchères label rouge complétait le podium. Des femelles de viande originaires pour beaucoup de Saône-et-Loire.