Les brèves du 27 octobre 2023

Mis en ligne par Cédric Michelin
-

Voici les brèves du 27 octobre 2023

Les brèves du 27 octobre 2023

Pesticides : traiter l’eau contre les métabolites coûterait 5 à 12 Md€ (collectivités)

Équiper toutes les collectivités d’osmose inverse pour traiter les métabolites de pesticides dans l’eau coûterait « environ 12 milliards d’euros » (Md€), selon Régis Taisne, chef du département Cycle de l’eau de la Fédération nationale des collectivités concédantes et régies (FNCCR). Il estime qu’il faudrait « un tiers à la moitié » de ce budget – soit 4 à 6 Md€ – pour les équiper en charbons actifs, une alternative à l’osmose inverse (voir notre enquête dans Agra Presse hebdo). Dans le cas du métabolite de chlorothalonil R471811 présent en excès dans un tiers des masses d’eau, les charbons actifs peuvent être efficaces si le dépassement de la limite de qualité (fixée à 0,1 µg/L) n’est pas trop élevé. « Pour des valeurs relativement faibles jusqu’à 0,5 ou 0,7 µg/L dans les eaux brutes, le charbon actif peut fonctionner même s’il faut le renouveler assez souvent. Mais si vous dépassez 1 µg/L, ça ne marche plus », estime le directeur général d’Eaux de Vienne Yves Kocher. Un constat partagé par le syndicat Atlantic’eau (Loire-Atlantique). « Plus la connaissance va s’améliorer, plus on va détecter des polluants. Il y a urgence à préparer l’opinion publique au fait qu’on n’arrivera plus à atteindre les normes », assure son vice-président Mickaël Derangeon.

 

Pouvoir d’achat : le Sénat adopte le projet de loi pour avancer les négociations commerciales

Le Sénat a adopté, le 26 octobre, le projet de loi visant à anticiper les négociations commerciales dans la grande distribution. Le texte, qui ira en commission mixte paritaire, est sensiblement le même que celui voté par les sénateurs de la commission des Affaires économiques le 18 octobre. La date butoir est fixée au 15 janvier pour les PME et le 31 janvier pour les entreprises dont le groupe réalise plus de 350 M€ de chiffre d’affaires en France. L’outre-mer est exclu des négociations anticipées, car les sénateurs ont retenu qu’une telle mesure viendrait en contradiction avec les dispositifs spécifiques pour contenir l’inflation dans ces départements. Dans un communiqué du même jour, la Coopération agricole (LCA) appelait les sénateurs à « mieux prendre en compte les spécificités des entreprises en lien avec la production agricole française », alertant sur les risques liés à ce projet de loi « préparé dans la précipitation ». « En accélérant les négociations dans un objectif de déflation, il peut fragiliser les dispositifs légaux qui protègent actuellement les filières agricoles », affirme LCA. Les amendements visant à exclure les coopératives ou certaines filières (lait et porc) n’ont pas été retenus.

 

Pac : les éco-régimes « n’encouragent pas les agriculteurs à changer les pratiques » (étude)

Dans une étude présentée au congrès de l’Association européenne des économistes agricoles à Rennes, début septembre, des chercheurs de l’Inrae affirment que la déclinaison française de la Pac « ne sera pas ambitieuse sur le plan environnemental ». Et de viser en particulier les éco-régimes, qui « n’encouragent pas les agriculteurs à changer leurs pratiques agricoles ». En effet, selon leurs simulations, effectuées sur un réseau de 4700 exploitations (hors viticulture, arboriculture, horticulture), 99,9 % d’entre elles atteindraient au moins le niveau de base, et 84,9 % le niveau supérieur. Les exploitations spécialisées dans l’élevage atteindraient plus facilement le niveau supérieur (91,4 % pour l’élevage laitier, 98,9 % pour l’élevage ovin/caprin, et 99,1 % pour l’élevage bovin) que les fermes diversifiées, en polyculture ou en polyculture-élevage (79,6 %) ou que les fermes spécialisées dans les cultures végétales (66,2 % pour les grandes cultures, 69,5 % pour les céréales et oléoprotéagineux). Les chercheurs ajoutent que le différentiel de 20 €/ha entre les niveaux de base et supérieur « apparaît trop faible pour encourager les exploitations de céréales-oléoprotéagineux atteignant le niveau de base à changer leurs pratiques ».

 

Budget de l’État 2024: avant un nouveau 49-3, la commission des Finances abonde l’agriculture de 200 M€

Après la commission des Affaires économiques il y a quelques jours, qui abondait le budget du ministère de l’Agriculture de 50 millions d’euros (M€) au profit de la filière laitière, les députés de la commission des Finances ont été plus loin, le 25 octobre, en octroyant près de 200 M€ supplémentaires au monde agricole, au travers de plusieurs amendements à la partie dépenses du projet de loi de finances (PLF) pour 2024. Leur destinée paraît très aléatoire dans la perspective d’un nouveau recours du gouvernement au 49-3. Le premier texte concerne les légumineuses. Sur proposition du groupe LFI-Nupes, les députés ont adopté un renforcement de 100 M€ des « investissements en direction de la culture de légumineuses à grain ». Vient ensuite le vin : pour 60 M€, le rapporteur de la majorité, Jean-René Cazeneuve (Gers), a fait adopter un abondement de plusieurs crédits, dont la gestion des risques, en faveur des « agriculteurs, et notamment les vignerons, du sud-ouest de la France ». Un autre député de la majorité, venu de Haute-Savoie, a quant à lui fait adopter un « nouveau mécanisme d’avance de trésorerie pour les bergers embauchés par les éleveurs », à 30 M€. Viennent ensuite 5 M€ pour la filière châtaigne, un dispositif « Territoires Zéro Faim » (aide alimentaire) soutenu par les socialistes et un amendement d’appel à 1 € symbolique pour la filière d’abattage à la ferme, venu du camp écologiste.

 

Irrigation : le CGAAER évoque le scénario de restrictions pour la viticulture ou le maïs

Dans un rapport sur l’adaptation de l’agriculture au changement climatique paru le 24 octobre, le CGAAER (ministère de l’Agriculture) prend des accents plus graves qu’à l’accoutumée. Il y livre des résultats « ni exhaustifs, ni conclusifs », mais « qui ont au moins le mérite d’être dits explicitement et d’ouvrir un débat sur des questions de fond qui nécessitent d’être mises en lumière, au risque de gêner ». Parmi les sujets difficiles mis sur la table, on retrouve les usages de l’irrigation. Pour le CGAAER, le secteur agricole doit « s’inscrire dans une logique de sobriété, qui pourrait se traduire, par la force des choses, par une irrigation mieux ciblée et/ou réservée en priorité à certains usages et/ou territoires ». Et de citer l’exemple suivant : « privilégier des cultures nourricières à la viticulture ou au maïs irrigué dans le Sud-Ouest ». À défaut d’adaptations rapides, le CGAAER alerte : « La situation espagnole, qui pourrait préfigurer ce qui risque d’advenir en France dans la moitié sud, nous montre qu’il ne faut pas attendre qu’il soit trop tard pour remettre en question un modèle qui conduit à une impasse. »

 

Réserves d’eau : en Charente, une plainte déposée après une dégradation par lacération

Dans un communiqué du 25 octobre, la chambre d’agriculture de la Charente* rapporte la dégradation d’une réserve d’eau de substitution par lacération de la bâche dans le village de Tusson (Charente), survenue « ces derniers jours ». « Cette réserve […] est intégrée au territoire depuis treize ans et sécurisait les cultures et les élevages de six exploitations », soutient le communiqué. Et de s’interroger sur la raison qu’il y aurait à « priver d’accès à l’eau une agricultrice récemment installée en agriculture biologique » ou encore « un jeune agriculteur, qui développe des plantations d’asperges, de pomme de terre et autres légumes vendus dans le département ». Selon le quotidien régional Charente Libre (article payant), une plainte a été déposée par l’association syndicale autorisée (ASA) de l’Aume-Couture, gestionnaire de cette réserve. La préfète de la Charente a, quant à elle, condamné « avec la plus grande fermeté cet acte de malveillance ». Même ton du côté d’Alain Rousset, président du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine et du Comité de bassin, pour qui ces « gestes de destruction » ne font que « fragiliser des agriculteurs qui ont besoin de cette retenue pour maintenir leurs activités ». La chambre d’agriculture de la Charente appelle l’État à « mobiliser tous les moyens nécessaires pour retrouver et condamner les auteurs ».
*Aux côtés de la FNSEA, des JA, de l’Association des irrigants de Poitou-Charentes (Aquanide 16) et de l’ASA de l’Aume-Couture

 

Agriculture « familiale » : la France en queue de peloton dans l’Union européenne

Contrairement à une idée bien souvent véhiculée, la France n’est pas un champion des fermes dites « familiales » en UE. Selon une analyse publiée le 24 octobre par Eurostat, portant sur 24 pays de l’Union, c’est même plutôt l’inverse (voir ce graphique). 93 % des exploitations agricoles de l’UE peuvent être classées comme des fermes familiales, c’est-à-dire des exploitations sous gestion familiale et où 50 % ou plus de la main-d’œuvre agricole est assurée par des travailleurs familiaux. Ces exploitations familiales représentaient, selon les chiffres analysés qui datent de 2020, au moins 80 % de toutes les exploitations agricoles dans tous les pays de l’UE, à l’exception de deux pays : l’Estonie (65 %) et la France (58 %). Les exploitations « non familiales » étant globalement plus grandes que les familiales (en particulier dans des pays comme la République tchèque, la Slovaquie, la Bulgarie ou la Lettonie), celles-ci, avec seulement 7 % du nombre de fermes, représentent 39 % de la surface agricole utile, environ 22 % de la population active agricole et 44 % de production agricole de l’UE. Les données de l’Espagne, de la Slovénie et de la Lituanie n’ont pas été intégrées à l’étude, car jugées non comparables.

 

FCO : Pays-Bas, Allemagne et Belgique demandent des moyens et des flexibilités

Les ministres allemand, néerlandais et belge ont conjointement tiré la sonnette d’alarme, le 23 octobre en marge de la réunion du Conseil Agriculture à Luxembourg, face à l’épidémie de fièvre catarrhale ovine (FCO) qui affecte leurs pays. Les trois ministres, Cem Ozdemir (Allemagne), Piet Adema (Pays-Bas) et David Clarinval (Belgique), ont indiqué que leurs instituts de recherche allaient coopérer et ont lancé un appel à l’industrie pharmaceutique pour développer rapidement un vaccin. Les Pays-Bas sont particulièrement affectés par une épizootie de FCO de sérotype 3, avec 2 500 exploitations touchées depuis le début de l’année, selon le ministre Piet Adema. La maladie s’étend en Allemagne et en Belgique, où un premier cas a été découvert chez un mouton dans la province d’Anvers mi-octobre (alors que le pays était considéré comme indemne depuis quelques mois). « Malheureusement, le problème ne se limite pas aux frontières nationales et nécessite donc une approche européenne », a souligné le ministre néerlandais. Les trois pays estiment que la Commission européenne doit mettre en place rapidement les flexibilités administratives nécessaires pour faciliter l’exportation d’animaux vivants sains.

 

Sucres ajoutés : le gouvernement ne retient pas les taxes votées par les députés

Le gouvernement a écarté les deux amendements adoptés en commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale qui visaient à créer une taxe sur les produits transformés sucrés et à relever la taxe dite « soda » dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2024, après le déclenchement de l’article 49-3 lors de l’examen en séance publique. Ces deux mesures sont absentes du texte qui sera transmis au Sénat. Elles avaient été défendues par l’un des rapporteurs du texte, le député Modem et médecin Cyrille Isaac-Sibille. Ce dernier estimait que la création d’une taxe sur les sucres ajoutés dans les produits alimentaires transformés permettrait « d’inciter les industriels à diminuer les quantités de sucres ajoutés à ces produits ». Il plaidait également pour une hausse de la taxe sur les boissons sucrées, dite « taxe soda », dont les effets ont été limités sur la baisse de consommation de sucre des Français. Cette dernière a baissé de moins d’un gramme par jour depuis la création de la taxe en 2012. En Grande-Bretagne, une taxation plus importante a permis de réduire la consommation des ménages de 30 g par semaine, tout en incitant les transformateurs britanniques à ajouter moins de sucres dans leurs boissons, argue le député.

 

Affichage nutritionnel : le CGAAER préconise de prendre en compte l’ultra-transformation

Dans un rapport rendu public le 25 octobre, le CGAAER (ministère de l’Agriculture) recommande de prendre en compte « l’évolution des connaissances scientifiques sur les liens entre nutrition et santé », et notamment les conséquences de l’ultra-transformation, dans l’affichage proposé par le Nutri-Score. Cette prise en compte « apparaît comme un facteur essentiel de pertinence, de crédibilité et d’acceptabilité du Nutri-Score par les acteurs professionnels et les consommateurs », indiquent les auteurs. Les produits ultra-transformés sont de plus en plus consommés, or une étude de l’Inserm-Eren a démontré des « liens de corrélation associant consommation de ces aliments et conséquences potentielles sur la santé », rappellent les inspecteurs. Les ingrédients composant ces produits sont « issus du "cracking" de produits agricoles de base et contiennent souvent de nombreux additifs », explique le rapport. La présence d’additifs fait partie des éléments devant être pris en compte dans l’information apportée par le Nutri-Score, estime également le CGAAER. Le rapport cite, par exemple, l’aspartame qui vient d’être reconnu comme « cancérigène probable » par le Centre international de recherche sur le cancer.

 

Influenza aviaire : de premiers cas en Antarctique menacent les oiseaux sauvages

Plusieurs cas d’influenza aviaire ont été confirmés sur des labbes bruns (Catharacta antarctica) à Bird Island, en Géorgie du sud, un territoire britannique d’outre-mer à mi-chemin entre l’Amérique du sud et l’Antarctique, a-t-on appris le 23 octobre. « Il est probable que [la maladie] ait été introduite par les labbes revenant de leur migration en Argentine », où de nombreux foyers d’influenza sont recensés, avance le British Antarctic Survey (BAS, chercheurs britanniques) dans un communiqué. Cette contamination « pourrait avoir des implications sérieuses pour les colonies abondantes d’oiseaux marins », préviennent les scientifiques. Bird Island abrite « l’une des colonies d’oiseaux marins les plus surveillées au monde » (albatros, pétrels géants, manchots). « Les programmes de visite et scientifiques continuent avec des mesures de biosécurité renforcées », indique le BAS. « La majorité du travail de terrain impliquant des manipulations d’animaux a été suspendue », mais pas l’observation des oiseaux. Comme le rappelle le BAS, l’épizootie actuelle d’influenza a « provoqué la mort de nombreux oiseaux marins dans l’hémisphère nord, au sud de l’Afrique, autour des océans Atlantique et Pacifique et à travers l’Amérique du sud ».

 

Porc : enquête ouverte contre un élevage de la Marne dénoncé par L214

Le parquet de Châlons-en-Champagne a ouvert une enquête contre un élevage porcin de Corbeil (Marne), visé par une plainte de l’association de défense des animaux L214, a annoncé le 25 octobre la procureure à l’AFP, confirmant une information du journal L’Union. Cette enquête, ouverte pour « sévices graves sur animal captif » et « maltraitance animale par personne exploitant un élevage », a été confiée à la brigade de recherche de Vitry-le-François, a précisé la procureure Annick Browne. L214 avait déposé plainte début octobre contre cet élevage et dévoilé une vidéo, tournée selon l’association entre mai et septembre 2023, montrant notamment des castrations à vif de porcelets (pratique interdite depuis début 2022). La vidéo montre aussi des dépouilles de porcelets écrasées par leur mère, des cadavres destinés à l’équarrissage colonisés par des asticots, et des porcelets mis à mort en étant « claqués » contre un sol en béton. Un contrôle effectué le 5 octobre dans cet élevage porcin avait « conclu à l’absence d’écarts » avec la réglementation, mais l’élevage avait « reconnu avoir procédé à la castration à vif des porcelets courant 2022 et jusqu’en août 2023 », avait annoncé la préfecture de la Marne, lui demandant de « remédier durablement » à cette pratique.

 

Bananes : des entreprises israéliennes développent des variétés résistantes à la cercosporiose

Deux sociétés israéliennes ont développé avec succès des variétés de bananes résistantes à la cercosporiose noire, explique l’ambassade d’Israël en Belgique et Luxembourg sur son site web. Evogene et la société de biotechnologie Rahan Meristem (qui travaille avec la filière banane antillaise) ont réussi à tester sur le terrain plusieurs types de bananes avec une tolérance et une résistance à la cercosporiose noire, la maladie la plus dommageable pour les plantations de bananes. Dans le cadre d’essais dans le champ de culture de Rahan Meristem, les bananes avec des gènes découverts par Evogene (technologie Athletetm) ont montré un taux d’infection inférieur à celui des cultures de bananes qui ne contiennent pas ce type de gènes. Le président d’Evogene, Ofer Haviv, explique : « Notre travail conjoint avec Rahan Meristem est l’une des premières collaborations dans le domaine biotique ». Les moyens traditionnels de lutte contre la cercosporiose noire impliquent l’utilisation de fongicides. Outre l’impact sur les coûts de production, la réglementation – surtout européenne – limite drastiquement, voire interdit, ce type de produits. « La maladie a la capacité de réduire les rendements de 35 à 50 %, ce qui provoque un impact énorme pour les producteurs dans les principaux pays producteurs d’Amérique centrale, les Caraïbes, l’Afrique et l’Extrême-Orient », explique Ron Dinar, p.-d.g. de Rahan Meristem.

 

Blé/maïs : les cours en baisse face à une offre abondante et d’importants stocks

Les cours mondiaux des céréales sont restés à la baisse en ce début de semaine. Une tendance alimentée par une offre abondante de blé en mer Noire, d’importants stocks américains de maïs, mais aussi les premières pluies dans l’hémisphère sud. Sur le marché européen, le prix du blé oscille légèrement autour de 235 €/t avec une échéance en décembre, la plus rapprochée, au gré des frémissements de la demande, sans variation d’ampleur. « Nous avons eu une vague d’optimisme avec des annonces d’achats chinois et des rumeurs quant à de possibles importations d’Inde qui ont entraîné un léger rebond des prix. Mais en l’absence de nouveaux éléments et face à une demande faible, tout est retombé », explique Sébastien Poncelet, analyste spécialiste des céréales au cabinet Agritel (Argus Media) à l’AFP. Plus encore que le blé, le maïs est dans une dynamique de repli, sous la pression de la nouvelle récolte qui va venir s’ajouter à des stocks importants. « Les cours baissent parce qu’il y a trop de maïs » sur le marché, souligne Jon Sheve, de Superior Feed Ingredients, à l’AFP. Et d’ajouter qu’aux États-Unis, « nous allons terminer avec deux millions de boisseaux de stocks supplémentaires » par rapport au début de la campagne (environ 53 Mt). M. Sheve estime que le cours du grain jaune « devrait descendre sous 4 $ le boisseau » (environ 25 kg). Le 24 octobre, le contrat de décembre a terminé à 4,84 $ le boisseau.

 

Vin : une faible récolte européenne propulse la France en tête (syndicat)

Les organisations et coopératives agricoles de l’UE (Copa-Cogeca) ont indiqué le 25 octobre une baisse de la production viticole européenne (-7 % sur un an), qui propulse la France à la première place. Totalisant moins de 150 Mhl de vin cette année, la vendange dans l’UE est en diminution de 5,5 % par rapport à la moyenne quinquennale, selon un communiqué. Deux tendances se dégagent chez les principaux pays producteurs entre 2022 et 2023 : d’un côté, la France (+1,5 %) et le Portugal (+8,6 %) voient leur récolte augmenter ; de l’autre, l’Italie (-11,9 %), l’Espagne (-14,4 %) et l’Allemagne (-2,1 %) reculent. D’autres pays ont aussi connu des aléas climatiques, notamment l’Autriche (-6 %), la Grèce (-23 %), la Croatie (-31 %) et la Slovaquie (-20 %). Pour la première fois en sept ans, l’Italie (43,9 Mhl) n’est plus numéro un, à cause des fortes pluies au printemps et du mildiou. L’Espagne (30,8 Mhl) a subi alternativement la sécheresse puis trop d’eau et enfin la canicule. Concernant la France (45 Mhl), Anne Haller (Vignerons coopérateurs) a nuancé le tableau : le Sud, touché par la sécheresse, apparaît « déficitaire », le Nord « excédentaire ». Mis à part le cognac et sa « très bonne récolte », la production nationale de vin tranquille est « plutôt en diminution », selon elle.

 

Machinisme : la FNCuma nomme Héléna Blanc au poste de directrice générale

La FNCuma (coopératives d’utilisation de matériel agricole) annonce la prise de fonctions le 16 octobre d’Héléna Blanc en tant que directrice générale. Elle succède à Jérôme Monteil, qui a passé neuf ans à ce poste jusqu’en janvier dernier. Âgée de 44 ans, Héléna Blanc compte vingt années d’expérience chez Cerfrance, dont huit comme d.g. de la branche régionale des Savoie. Sa nomination à la FNCuma comprend la direction générale de France Cuma numérique, spécialiste des outils informatiques, et du média Entraid’.