SYNDICALISME
À la veille du Sommet de l'Élevage, FNSEA-JA réclament de l'action
Rendez-vous éminemment politique, le Sommet de l'Élevage offre un écho inégalé aux revendications professionnelles. Alors que les épizooties éprouvent actuellement les éleveurs, les élus du réseau FNSEA-JA attendent un accompagnement sans faille de l'État.
À la veille du Sommet de l'Élevage, les responsables professionnels d'Auvergne Rhône-Alpes et du Massif central, dont certains ont des responsabilités à l’échelle nationale, ont balayé, à l'occasion d'une conférence de presse, organisée, vendredi 27 septembre, les sujets du moment en premier lieu desquels, la question sanitaire. L’épidémie de FCO qui s’est abattue au cœur de l’été dans les élevages, ovins en particulier, est un séisme selon Michèle Boudoin, présidente de la Fédération nationale ovine. L’éleveuse a elle-même perdu près de 80 de ses brebis en trois semaines : « On a connu la FCO dans les années 2000 et 2010, mais c'est sans commune mesure avec ce que les éleveurs traversent aujourd'hui. C'est un variant violent. 90 % des brebis atteintes meurent dans des souffrances inimaginables. À ce stade, les pertes par exploitation varient de 20 à 60 % ».
FCO : Des vaccins disponibles, gratuits et administrables en une dose
Pour enrayer la maladie, la vaccination s’impose c’est pourquoi les professionnels réclament de disposer de vaccins, administrables en une dose et gratuits. Plus globalement, ils militent en faveur d’une vraie stratégie européenne sur les maladies vectorielles avec la création d’une banque d’antigènes. Une banque qui faisait pourtant partie du plan élevage, annoncé en grande pompe par Bruno Lemaire en personne l’an dernier au Sommet de l’Élevage. Force est de constater que sur ce sujet comme sur d’autres, comme la mesure fiscale, rien n’a abouti.
Concrétiser le plan élevage annoncé l’an dernier
« Depuis le dernier Sommet et nos mobilisations de l’hiver, 90 % des sujets n'ont pas été traités. Il y a urgence car notre élevage est en train de décliner. Nous attendons donc du Gouvernement qu’il agisse pour redonner un cap clair aux agriculteurs », insiste Patrick Bénézit, président de la Copamac (organisations syndicales du Massif central) et de la Fédération nationale bovine. Un sentiment partagé par David Chauve, secrétaire général de la FRSEA Auvergne Rhône-Alpes : « Les agriculteurs mobilisés depuis le mois de février, et après avoir vécu une année climatique compliquée, veulent bien faire preuve de patience, mais les réponses doivent être données rapidement. Des engagements avaient été pris au printemps par le précédent Gouvernement, ils doivent se concrétiser. Il ne serait pas acceptable que les débats reprennent de zéro car il y a déjà matière à prendre des mesures ». Sur la conjoncture, les responsables martèlent la nécessité d’une application pleine et entière de la loi Ega, et la prise en compte des indicateurs de prix de revient de référence. « On n’installera pas de jeunes sans leur donner de perspectives de rentabilité », insiste le président des JA Auvergne Rhône Alpes, Jocelyn Dubost.
Lactalis : les producteurs touchés mais pas coulés
Si la récente annonce de Lactalis de réduire de 8 % sa collecte laitière en France d'ici 2030 est évidemment un coup dur pour les producteurs, Stéphane Joandel, président de la section régionale laitière et secrétaire général de la FNPL ne veut pas céder à l’abattement : « On va être à leurs côtés pour réagir. Le marché laitier est favorable. On a d'autres grands groupes qui sont très offensifs, qui veulent jouer la carte du lait français, Sodiaal, par exemple. L’attitude d’un groupe, quand bien même est-il leader dans son secteur, ne doit pas entraîner le démantèlement de toute une filière ».
La ministre de l'Agriculture attendue au Sommet de l'Élevage jeudi 3 octobre
Point par point, tous ces sujets seront exposés à Annie Genevard, nouvelle ministre de l’Agriculture, attendue au Sommet, le jeudi 3 octobre au matin.
Jocelyn Dubost, président des JA Auvergne Rhône-Alpes
« On touche les limites de la politique court-termiste de nos gouvernants. Dans la situation financière de notre pays, on gagnerait à avoir une vraie politique de recherche, de bon sens… Une vraie politique ambitieuse pour redonner de l’espoir et des horizons aux agriculteurs ainsi qu’à leur filière. Une politique de l'anticipation plutôt que de la réaction ».