Tournesol
Envisager des leviers face au changement climatique

Berty Robert
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La chambre d'agriculture de Côte-d'Or  organisait, avec Terres Inovia, une rencontre Innov'Action centrée sur les actions possibles afin de conduire au mieux les cultures de tournesol dans le contexte de changement climatique.

Envisager des leviers face au changement climatique
La rencontre Innov'Action de la chambre d'agriculture de Côte-d'Or, axée sur le tournesol, aura permis un tour d'horizon assez large des leviers à mettre en place dans le contexte de changement climatique.

C'est la SCEA des Vignottes, à Pichanges, au nord-est de Dijon, chez Roland et Sébastien Prudhon, qui a servi de cadre à la dernière rencontre Innov'Action organisée le 14 juin par la chambre d'agriculture de Côte-d'Or, en partenariat avec Terres Inovia. Elle était centrée sur la culture de tournesol et sur les leviers possibles à activer face au changement climatique. Au programme étaient abordés les thèmes des couverts intercultures avant tournesol, les choix variétaux les plus pertinents et l'intérêt du recours aux biostimulants. Les expérimentations présentées avaient été mises en place selon un protocole propre à Terres Inovia, sur une parcelle ayant précédemment accueilli du blé et avec une grosse pluviométrie, cette année (entre 60 et 80 mm/mois). Concernant les essais variétaux, ils ont porté sur huit variétés, (P63HH165-TS Standard, P63HH165-TS Premium, P63HH167, P63HE186, P63 HE143, P63HE189, P64HE188,  P64HE133) dont une avec deux traitements de semence et d'autres, tolérantes aux herbicides. Le traitement de semence, comme le soulignait Cédric Garraud (semencier Pioneer) se justifiait notamment face à la problématique croissante du mildiou, qui entraîne un nanisme de la plante. L'expérimentation permettait aussi de vérifier les atouts variétaux en termes de précocité et de désherbage.

Les nombreux services des couverts interculture

Du côté de l'usage des biostimulants, la pratique est encore assez marginale : seules 6 % des surfaces en tournesol plantées en France en ont reçu en 2023, mais ce marché peut croître rapidement, là encore, dans le contexte de changement climatique. Ces biostimulants permettent notamment à la plante d'absorber plus d'éléments minéraux ce qui peut générer plus de biomasse sur la culture. Deux biostimulants ont été utilisés sur la parcelle expérimentale de Pichanges : le Valéa Max de chez UPL et l'Elisun-a de chez ElicitPlant. Le Valéa Max s'est traduit par une hausse du nombre de graines au m2, d'environ 10 %. Quant à l'Elisun-a, des effets très positifs ont été notés sur le développement racinaire qu'il génère. Troisième thème abordé lors de cette rencontre : les couverts avant implantation du tournesol. Une pratique encouragée par l'évolution de la réglementation environnementale puisque ces couverts sont aussi porteurs de services écosystémiques :

– ils stimulent l'activité biologique,

– ils améliorent la structure des sols,

– ils restituent de l'azote,

– ils réduisent la lixiviation du nitrate (Cultures intermédiaires pièges à nitrate – Cipan),

– ils limitent l'érosion du sol,

– ils fournissent des ressources aux auxiliaires de cultures.

Sur l'essai tournesol de Pichanges, deux objectifs étaient visés : restituer de l'azote et structurer le sol. L'intervenant de Terres Inovia présent conseillait de constituer son couvert interculture en jouant sur la complémentarité des espèces. « Les légumineuses, insistait-il, permettent aussi une libération et donc une restitution d'azote plus importante ». Pour confirmer cela, il faut noter que les bandes de couverts intercultures expérimentées à Pichanges et constituées à 50 % de légumineuses sont celles qui ont donné les meilleurs résultats. Conseil est donné de détruire le couvert, au minimum, deux mois avant l'implantation du tournesol et de conduire ces couverts comme une culture classique.

 

Les résultats de plusieurs essais variétaux étaient à découvrir à cette occasion.