FCO
La propagation du sérotype 3 s’accélère, quatre nouveaux départements touchés
Le nombre de foyers du nouveau sérotype 3 de la fièvre catarrhale ovine (FCO-3) a plus que triplé en une semaine : la France en compte désormais 190, selon le dernier bilan du ministère de l’Agriculture publié le 23 août (contre 61 au 16 août). La maladie a gagné quatre nouveaux départements dans le nord-est : Haute-Marne, Meurthe-et-Moselle, Meuse et Pas-de-Calais.
Autant de territoires qui étaient déjà dans la zone réglementée de 150 km autour des foyers, où sont restreints les mouvements d’animaux sensibles (ovins, bovins et caprins). « On fait face à une explosion des cas, mais toujours à proximité des premiers foyers (...) dans une zone qui s'élargit peu », a indiqué le ministère de l'Agriculture. La vaccination volontaire contre ce nouveau sérotype, arrivé début août en France, a démarré le 12 août, avec 6,4 millions de doses pour les six régions du nord-est (lire ci-dessous). La propagation de la FCO-3 s'accélère aussi dans les autres pays européens confrontés depuis plusieurs mois à la maladie : plus de 3.800 cas aux Pays-Bas, presque autant en Allemagne et environ 500 en Belgique. Dans le sud de la France, c'est un autre sérotype, la FCO-8 (présente depuis 2007 dans l'Hexagone), qui fait des ravages, avec plusieurs centaines de foyers et plus de 4.000 ovins morts en Ariège, dans l'Aude et les Pyrénées-Orientales.
Pas de nouvelles doses de vaccins FCO-3
Lors d’un brief à la presse le 23 août, le cabinet du ministre de l’Agriculture a exclu toute commande immédiate de nouvelles doses de vaccins contre le sérotype 3 de la fièvre catarrhale ovine (FCO-3). « Rien n’empêche d’en rediscuter dans l’avenir, pour l’instant nous surveillons de près l’évolution de la maladie », explique-t-on dans l’entourage de Marc Fesneau. Élu en charge du dossier sanitaire à la FNO (éleveurs d’ovins, FNSEA), Emmanuel Fontaine a estimé qu'« il faudrait élargir la zone de vaccination et commander environ deux millions de doses supplémentaires » pour les ovins. La vaccination volontaire contre la FCO-3 a démarré le 12 août, avec un total de 6,4 millions de doses qui seront prises en charge pour les six régions du nord-est (5,3 millions pour les bovins et 1,1 million pour les ovins). Les pouvoirs publics ont passé deux commandes, l’une début juillet dès l’homologation des vaccins, puis une seconde, début août qui sera livrée « dans les prochaines semaines ». Sur celles déjà livrées, les vétérinaires ont commandé 94% des doses disponibles pour les ovins et 82% pour les bovins, selon la Rue de Varenne. « Il reste donc toujours des doses disponibles » pour les bovins et ovins, selon le ministère, qui précise attendre « encore 250.000 doses pour les ovins et 1,3 million pour les bovins », déjà commandées par l’État.
La FNSEA insiste, le ministère se défend
Dans un communiqué du 23 août, les JA, la FNSEA et ses associations spécialisées d’éleveurs de ruminants* appellent une nouvelle fois l’État à « commander en masse et [à] prendre en charge des doses de vaccin » pour la maladie hémorragique épizootique (MHE), ainsi que pour les deux sérotypes de la fièvre catarrhale ovine (FCO-3 et FCO-8). « Seul l’État peut aujourd’hui déclencher auprès des laboratoires la production de ces vaccins en large quantité et avec un délai minimal de livraison », justifient les syndicats. Les seuls vaccins pris en charge actuellement sont ceux contre la FCO-3, sérotype émergent en France depuis début août, et seulement dans la « zone de vaccination volontaire » (six régions du nord-est). Comme l’a expliqué le cabinet du ministre de l’Agriculture à la presse le 23 août, cette stratégie vise à « freiner autant que faire se peut la progression de cette maladie et à protéger au maximum nos éleveurs ». Et de rappeler que la France est « le premier et le seul pays [européen] à prendre en charge la vaccination à 100% » contre la FCO-3. Une stratégie qui n’a pas été retenue pour la FCO-8, arrivée en France en 2007 et désormais endémique, ou pour la MHE, arrivée en septembre 2023, a expliqué en substance l’entourage de Marc Fesneau.
* FNB (bovins viande), Fnec (chèvres), FNO (ovins) et FNPL (producteurs de lait)