Santé au travail
Des routines qui préservent le bien-être et la santé au travail

Marc Labille
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En élevage, nombre d’éleveuses et d’éleveurs souffrent dans leur corps, la faute entre autres, à des tâches quotidiennes répétitives et physiques. En pointe dans la prévention des risques au travail, la MSA Bourgogne déploie une nouvelle approche qui s’appuie sur la mise en place de gestes routines permettant de se sentir mieux au travail. 

Des routines qui préservent le bien-être et la santé au travail
Lors du salon de l’élevage organisé par Bourgogne du Sud, Florian Aimasso, spécialiste de la prévention a répondu aux questions d’éleveuses et d’éleveurs désireux d’améliorer leur bien-être lors des tâches quotidiennes en élevage.

À l’occasion du salon de l’élevage organisé par Bourgogne du sud fin septembre, le service santé sécurité au travail de la MSA Bourgogne présentait une nouvelle approche de la prévention en élevage. Partant du principe que le capital essentiel de l’exploitation, c’est l’humain, la MSA Bourgogne a voulu intégrer le bien-être dans sa prévention avec ce slogan « bien dans son corps, bien dans sa tête, bien dans sa vie… ». Nombre d’éleveurs et d’éleveuses ont « mal dans leur corps » au travail, confiait Michel Dubois du service santé sécurité au travail. Pour prévenir ce mal-être, la MSA a fait appel à Florian Aimasso, d’Atome QVT, société spécialisée dans la prévention santé et le bien-être au travail.

Astuces simples et reproductibles

L’idée proposée par la MSA et son prestataire est de « construire des routines » à mettre en place au quotidien pour « allier forme et travail ». Il s’agit de « petites choses » : gestes, habitudes, séances qui soient à la fois « simples et reproductibles », argumente Florian Aimasso. Quatre tâches liées à l’élevage ont été ciblées : la conduite du tracteur, le port de charge, le déplacement de balles rondes, la repousse de fourrage.

Concernant la conduite du tracteur, il est par exemple recommandé de s’échauffer les doigts et les mains avant de monter dans la cabine. Assis aux commandes du tracteur, les préventeurs incitent à réaliser des exercices : rotation des épaules, s’auto-grandir dix fois en expirant, alterner bas du dos arrondi – bas du dos creusé… Au volant, il est recommandé de desserrer les mains et de varier la position des bras.

L’échauffement divise par 5 le risque de blessure

« L’échauffement divise par 5 le risque de blessure », affirme la MSA qui le recommande avant chaque port de charge. Pour saisir une charge lourde ou la reposer, il faut garder le dos le plus droit possible et ce sont les genoux qui doivent fléchir. L’expiration accompagne l’effort de même que la posture d’auto-agrandissement. Pendant le port de la charge, la respiration doit être adaptée et il est recommandé d’alterner et de varier les positions durant le trajet.

L’art de bien pousser les balles rondes…

Les mêmes recettes s’appliquent au maniement des balles rondes. Avant de les faire rouler, un échauffement préalable est conseillé. Des gestes amples avec les bras font l’affaire. Arrivé près de la balle à faire rouler, les préventeurs suggèrent de réaliser 10 pompes en inclinaison contre la balle avant de la pousser. Une fois chaud, il s’agit de « pousser la botte ronde avec les pieds pour engager le bassin en variant la distance avec la balle ». Il faut profiter de l’inertie de la balle en mouvement. Comme pour tout effort, la respiration est en conséquence. En mode « marche afghane », le rythme de respiration est égal à la vitesse de marche. Il convient aussi d’alterner les muscles sollicités en variant la position des mains.

Et de repousser les fourrages

Le même genre de règles s’applique pour la repousse du fourrage à la fourche ou au balai. Échauffement avant de commencer en effectuant des rotations du buste, du bassin, des bras. Il est recommandé de travailler « en flexion articulaire permanente ». Les mouvements de balai ou de fourche doivent privilégier une rotation des membres inférieurs et du tronc plutôt que des bras. Il faut changer de côté à mi-parcours et varier la position des mains pour alterner les muscles sollicités. Pour chacune de ces tâches, des étirements sont recommandés à la fin de l’effort.

Une bonne hygiène de vie

Dans tous les cas, le principe est de mettre en place une seule habitude à la fois et de la ritualiser chaque jour avec une durée et une fréquence adaptées. Cette démarche s’accompagne de bonnes pratiques et d’hygiène de vie. L’hydratation est une donnée importante : « il faut penser à boire ! », recommandent les conseillers en prévention. Un à deux verres d’eau au réveil et 3 litres d’eau par jour. Le petit déjeuner doit être copieux et complet. Les échauffements sont importants pour éviter gênes et douleurs. La respiration a aussi ses vertus, de même que les étirements voire des auto-massages. Au quotidien, le respect des horaires et des temps de pause fait partie de la prévention. Le bien-être au travail tient aussi au respect d’un temps pour soi et en famille. Enfin, se former aide à optimiser ses habitudes de travail.

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