FRSEA
Syndicalisme : Une assemblée générale pleine d'échos régionaux
Même si l'une des thématiques retenues pour la dernière AG de la FRSEA Bourgogne-Franche-Comté portait sur les nouvelles tendances de consommation alimentaire, il y fut beaucoup question des tensions avec le Conseil régional sur le dossier de la gestion des aides européennes à l'agriculture.
Il y a parfois, comme ça, des thèmes qui débordent. Si, lors de son assemblée générale du 18 octobre, organisée chez Dijon Céréales, à Longvic, la FRSEA de Bourgogne-Franche-Comté (BFC) avait choisi de consacrer une table-ronde aux nouvelles tendances de consommation alimentaire, force est de reconnaître que, dans les têtes, un autre sujet s’était invité. Ce jour-là, ce qui animait les conversations et les échanges, c’était plutôt la rupture du dialogue entre les représentants du monde agricole et le Conseil régional de BFC. Nous en avons déjà parlé et une vidéo de Christophe Chambon, le président de la FRSEA BFC, sur la question, est visible sur notre site agri71.fr : le transfert aux services de la collectivité régionale de la gestion des fonds Feader et de l’instruction et du paiement des dossiers installation, modernisation, investissement, PCAE se passe mal et entraîne de lourds retards. Ils ont pour conséquence de repousser de nombreux investissements dans les exploitations, voir de les annuler et, par extension, de mettre aussi en difficulté des entreprises du bâtiment ou des travaux publics qui auraient pu être mobilisées sur ces chantiers. Des cédants ont également reporté leurs transmissions ou cessions. Constat est fait aujourd’hui d’une situation de blocage, avec environ 4.000 dossiers en souffrance, malgré le renfort des services des DDT qui en ont repris une partie à leur charge.
Exaspération palpable
L’exaspération sur ce dossier était palpable, notamment de la part de Florent Point, président de JA BFC : « Nous avons dû passer la vitesse supérieure pour exprimer l’exaspération du monde agricole sur le terrain. Depuis 15 mois, on est constructifs avec le Conseil régional, mais malgré beaucoup de réunions, les promesses faites sont loin d’être tenues. Il y a malgré tout quelques avancées notamment sur le montant de la DJA mais ce n’est pas suffisant. Cette dotation doit rester un outil au service du politique : on ne doit pas faire des installations au détriment de la qualité. Sur les investissements, nous avons un manque de réponse du Conseil régional. Comment accompagner les jeunes dans ces conditions ? Il faut pouvoir travailler sereinement avec les chambres d’agriculture qui peuvent, elles aussi, aider à la finalisation des dossiers d’aide ».
Christian Morel, vice-président de la Région en charge de l’agriculture, présent à l’assemblée générale convenait que la relation avec le monde agricole traversait actuellement des moments difficiles « mais, nous continuons à travailler ensemble. Dans le mois qui vient, nous allons établir des contrats public-public avec les chambres d’agriculture pour accélérer sur la gestion des dossiers en attente. Je précise aussi que le fonds de solidarité de la Région prend en charge les intérêts de prêts à court terme portant sur le PDF 3 et sur le PDF 4, tous les agriculteurs qui ont déposé leur accusé de réception auront leur paiement pour la fin du mois ».
Un discours qui se voulait rassurant, mais qui semble n’avoir plus tellement de prise sur des agriculteurs qui en ont trop entendu ces derniers mois. Christian Decerle, le président de la chambre régionale d’agriculture de BFC, dressait lui aussi le constat d’une dégradation de la relation de confiance avec la Région. « Il y a, disait-il, un risque de démobilisation d’agriculteurs, mais aussi du réseau de techniciens de chambre. Il y a une unanimité de toutes les chambres d’agriculture départementales pour aider au traitement de ces dossiers. Il faut mobiliser les compétences là où elles existent… ». Et ces compétences sont clairement absentes à la Région pour l’heure.