Société d’agriculture et d’élevage du Charolais
La Société d’agriculture et d’élevage du Charolais toujours aussi dynamique !

Marc Labille
-

La Société d’agriculture et d’élevage du Charolais a connu un bel exercice en 2023-2024. Ses manifestations phares ont bien marché. Un renouveau semble au rendez-vous dans certains cantons tandis que la société continue d’impulser de nouveaux évènements.  

La Société d’agriculture et d’élevage du Charolais toujours aussi dynamique !
Malgré le succès, la société d’agriculture reste prudente car elle sait bien que la vie de ses manifestations dépend des précieuses subventions que lui consentent ses nombreux partenaires.

Le 10 septembre dernier, la Société d’agriculture et d’élevage du Charolais était réunie à Charolles pour son assemblée générale annuelle. L’exercice 2023-2024 s’est conclu par un résultat financier satisfaisant, détaillait le trésorier Frédéric Burtin. Le reflet de manifestations qui ont connu le succès cette année. « On avait peur de voir une baisse d’effectif se poursuivre, mais cela n’a pas été le cas et c’est même reparti à la hausse, ce qui est une bonne chose », se félicitait David Pierre, le président. Au mois de novembre, le concours de reproducteurs charolais a connu une remarquable progression avec 596 bovins contre 457 en 2022. Avec 711 repas servis et 65 animaux reproducteurs commercialisés, le concours de Charolles maintient son statut de rendez-vous le plus attractif du genre à l’échelle nationale. Une notoriété que la société d’agriculture tient à préserver, quitte à évoluer, avec toujours en tête de « fidéliser les acheteurs, car la commercialisation est la clé de nos concours », justifie David Pierre.

Une saison de succès !

Très bon bilan aussi pour le Festival du Bœuf de décembre qui a retrouvé son niveau de fréquentation d’avant Covid : 559 animaux présents ; 3.400 entrées ; plus de 1.900 repas servis en deux jours… « 99 % des bovins de boucherie avaient trouvé preneurs et les prix ont battu des records », rappelait-on. 2023 a aussi permis de tester une nouvelle organisation du concours lui-même. Culardes et génisses sont désormais mélangées au sein d’une même catégorie, ce qui donne moins de travail aux organisateurs et libère des mètres carrés de chapiteau coûteux… Si cette nouvelle formule a quelque peu déstabilisé les acheteurs, elle a permis de mieux valoriser certaines bêtes et la société d’agriculture entend bien reconduire la formule en 2024. Le concours des apprentis bouchers a connu un nouveau succès et le concours des viandes d’excellence aussi.

La journée de l’élevage tient bon

Depuis huit ans, la société d’agriculture organise à la fin de l’hiver une journée de l’élevage avec l’association des éleveurs charolais d’entre Saône-et-Loire. La dernière a eu lieu au mois de mars dernier. À cette date, la demande en animaux reproducteurs et de boucherie est bien là, mais la manifestation peine à décoller, confiait David Pierre. Malgré une fréquentation encore « discrète », les organisateurs persistent dans cette journée de l’élevage dont le budget atteint l’équilibre malgré tout.

L’intercantonal essaime…

La société d’agriculture soutient également le concours intercantonal, un évènement qui tourne chaque année dans les cantons de l’arrondissement. En 2023, c’est le canton de Paray-Digoin qui a organisé cet intercantonal dans le cadre de la foire-expo de Digoin début septembre. Porté par une équipe particulièrement motivée, ce rendez-vous agricole a réuni 83 bovins et 48 ovins qui ont ravi un public nombreux. Fort de ce succès, le collectif a reconduit la manifestation cette année et 120 animaux étaient à nouveau présents à Digoin début septembre. Pour la société d’agriculture, c’est une fierté que de voir de telles dynamiques impulsées dans la foulée du concours intercantonal. Le même renouveau s’est produit à Toulon il y a deux ans, faisait valoir David Pierre.

Un bâtiment à toiture photovoltaïque

Bien que le succès soit au rendez-vous et les finances équilibrées, la société d’agriculture ne fanfaronne pas. Car elle sait bien que la vie de ses manifestations dépend des précieuses subventions que lui consentent ses nombreux partenaires. Et la structure associative est aussi amenée à investir pour loger son matériel. Ainsi s’apprête-t-elle à faire construire un bâtiment pour mettre à l’abri des auges et des parquets de concours. Un terrain a été acquis auprès de la municipalité pour l’euro symbolique. Un bâtiment d’une surface de 550 mètres carrés devrait y voir le jour. Recouvert de panneaux photovoltaïques, il devrait en partie s’autofinancer pour un montant d’investissement d’environ 250.000 euros. Une partie de ce bâtiment sera louée ce qui garantira un revenu supplémentaire à la société. Les travaux sont prévus pour 2025.

Vers le 30e anniversaire du Festival !

Cet été, la société d’agriculture s’est rapprochée de l’Organisme de sélection du Mouton Charollais pour organiser une vente de bovins reproducteurs dans le cadre du concours national de Moutons Charollais. Cette vente prend le relais de l’ancienne foire d’octobre qui était en déclin. La ville de Charolles s’est tournée vers la société d’agriculture pour imaginer une suite à cette foire défunte. La première édition de cette vente a donc eu lieu le 2 août dernier. 35 taureaux charolais étaient exposés. Un peu déçus par des acheteurs qui n’étaient pas vraiment au rendez-vous, les organisateurs espèrent bien faire mieux pour la prochaine édition.

Cet automne, le prochain concours de reproducteurs HBC aura lieu les 8 et 9 novembre et le Festival du Bœuf ouvrira ses portes les 30 novembre et 1er décembre. Ce sera le 30e anniversaire de cette manifestation phare de la société d’agriculture. Cette dernière ne manquera pas de marquer le coup, s’attendant une fois de plus à recevoir un public nombreux. 35 centres de formations sont candidats pour participer au fameux concours de vitrines des apprentis bouchers qui ne compte que 25 places ! Un festival qui s’annonce une fois de plus très prometteur !

L’audit territorial du Grand Charolais livre ses premières conclusions…

Étienne Perradin et Gaël Pellenz de la chambre d’agriculture de Saône-et-Loire sont venus présenter l’audit territorial en cours sur le Grand Charolais. Depuis janvier dernier, les acteurs du territoire sont invités à plancher ensemble sur les thèmes de l’attractivité, de la transmission, du bocage, de l’énergie. Des groupes de travail ont été constitués, au sein desquels participent des agriculteurs. La première partie de cet audit collectif a fait ressortir des atouts et des faiblesses du territoire. Au rang des atouts : la richesse de cette région bocagère, des systèmes d’élevage performants, la biodiversité, l’aspect puits de carbone, un pôle agricole allaitant, un maillage de commerces, un tissu associatif, des signes de qualité… Au chapitre des faiblesses : le morcellement du foncier avec une multitude de propriétaires, des capitaux d’exploitation élevés, le manque de main-d’œuvre, une communication peu performante des produits à l’extérieur du territoire, le renouvellement des arbres, un problème de logement… Les groupes de travail ont pointé des opportunités : une mobilisation importante des organisations agricoles et des politiques, un paysage vertueux, le rôle de l’agriculture bien perçu, des outils de production présents, etc. Ils ont aussi listé des menaces : le changement climatique, l’opinion publique, le pouvoir d’achat, une population vieillissante, l’arrivée d’investisseurs… Pour chaque thématique, les groupes retiennent deux ou trois actions clés à mettre en place. Parmi ces premières actions : accompagner les exploitations pour développer et diversifier leurs productions ; travailler sur les débouchés et garantir des marchés (par exemple la restauration collective) ; créer des liens cédants/repreneurs ; améliorer la connaissance des départs et l’image du métier ; etc. L’audit doit durer 18 mois.