Qualinea
Qualinea : ensemble, on résiste mieux

Marc Labille
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Premier ODG mutualisé entre plusieurs signes de qualité en Bourgogne Franche-Comté et Auvergne Rhône-Alpes, l’association Qualinéa va avoir 10 ans. A l’heure où les SIQO souffrent, les fondateurs de Qualinéa ne regrettent vraiment pas leur choix.

Qualinea : ensemble, on résiste mieux
Qualinea est l’Organisme de Défense et de Gestion commun à 16 labels rouges et 5 IGP en volailles, viande bovine et ovine. Il s’agit des Volailles Fermières de l’Ain, de Bourgogne, du Charolais, de l’Association Charolais Label Rouge et de l’IGP Charolais de Bourgogne.

L’association Qualinea a vu le jour en 2015 à l’initiative des syndicats des Volailles fermières de l’Ain, de Bourgogne et du Charolais, et de l’Association Charolais label Rouge. Elle constitue le premier Organisme de Défense et de Gestion (ODG) multiproduits en Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes. L’ODG est un collectif de producteurs et de transformateurs dont les missions sont d’élaborer des cahiers des charges des signes officiels de qualité (SIQO), de les faire vivre et d’en assurer les contrôles et la promotion. En créant Qualinea, les Volailles Fermières de l’Ain, de Bourgogne, du Charolais, et l’Association Charolais label Rouge ont voulu mutualiser les compétences et les moyens de sorte à optimiser les coûts de fonctionnement et parler d’une même voix aux autorités. En 2023, l’association était rejointe par l’IGP Charolais de Bourgogne qui partageait ce même objectif. Qualinea compte aujourd’hui 16 cahiers des charges label Rouge (viandes bovine, ovine et volailles) et cinq cahiers des charges IGP (volailles et viande bovine). En assemblée générale, les adhérents se répartissent en quatre sections : volaille, bœuf label Rouge, bœuf, IGP et agneau.

Baisses de volumes de –4 à –22 %

En 2023, tous les signes de qualités représentés par Qualinéa ont connu des baisses d’activité significatives (de -4 % pour la volaille de Bourgogne jusqu’à –22 % pour le Tendre Agneau label Rouge). « La plupart des SIQO souffrent », confirme le président de Qualinea, Didier Perichon. Une baisse de volumes qui entame « leur capacité à assurer la promotion de leurs produits », s’inquiétait-il. Cette crise confirme que la création de Qualinea était « une bonne idée, car elle nous permettra de mieux résister durant cette période difficile », estimait le président.

Retour au prix et à la viande d’import…

Ce dernier déplorait toutefois la situation des signes de qualité aujourd’hui. Des démarches pourtant plébiscitées en leur temps par les consommateurs, auxquels les ODG ont su adapter leurs cahiers des charges, assurer la traçabilité… Des concitoyens « qui se revendiquaient prêts à mettre le prix », tous se déclarant adeptes du “mangez-en moins, mais mangez-en mieux“. Puis, les ÉGAlim sont venues « propulser les labels Rouges ; des lois ont été adoptées pour intégrer les SIQO dans les cantines… Et puis, Covid, guerre en Ukraine, inflation… Résultat : les consommateurs achètent le meilleur prix et vont au restaurant manger de la viande d’import… », se désolait Didier Périchon.

Cruel dilemme

Dans un contexte où les prix à la production se sont améliorés, les filières de qualité se retrouvent face à un cruel dilemme : si elles maintiennent les plus-values, alors les consommateurs se détournent de leurs produits et si elles les réduisent, alors ce sont les producteurs qui se désengagent… Le président de Qualinea rappelait pourtant que les SIQO avaient toujours été « un moteur dans les périodes de crise sanitaires ». Il s’interrogeait aussi sur cette mode du « local », dont « chacun a sa propre définition alors que l’IGP est pourtant la réponse idéale ». Il appelait enfin à « une vraie reconnaissance (des SIQO) dans les plans d’alimentation de la région ».