Don du sang
« Les évènements sociétaux peuvent détourner l’attention des donneurs »
En période estivale comme le reste de l’année, le don du sang est primordial pour continuer à sauver les vies de patients dans le besoin.
Dans notre région, ce sont 2.580 donneurs de sang, 524 donneurs de plasma et 80 donneurs de plaquettes par semaine, ce qui nous permet d’être suffisants pour répondre aux besoins locaux. De ce fait, nous sommes en capacité de réorienter les collectes de sang à d’autres régions qui ne sont pas autosuffisantes. Malgré cela, les dons fluctuent en fonction d’évènements sociétaux (vacances, fêtes de fin d’année, élections, Jeux Olympiques), ce qui implique une régulation du stock. Christophe Barisien, médecin et directeur de collecte et production à l’Établissement français du sang de Bourgogne-Franche-Comté (EFS), partage : « on lance régulièrement des appels au don en amont des périodes compliquées », comme cela est le cas pour l’été 2024.
Un besoin de mobilisation pour l’été 2024
Cet été, la France est sportivement active : Jeux Olympiques (JO), l’Euro, Tour de France… Et même les élections politiques peuvent influer sur les dons. Ces évènements sociétaux peuvent mettre en difficulté l’EFS dans ses collectes de produits sanguins et « détourner l’attention des donneurs », appuie le Dr Barisien. « L’afflux de population, la difficulté de déplacement des citoyens [durant les JO], on prévoit une diminution de 20 % des prélèvements en Île-de-France ». Sauf qu’en parallèle, les besoins en produits sanguins ne sont pas en diminution : accidents, accouchements, chirurgies, cancer, maladie de sang et autres, il n’y a pas de saisonnalité. Heureusement, la solidarité existe au sein de l’EFS : une région en déficit de produits sanguins peut bénéficier de ceux d’une région en excédent à ce niveau-là.
Petit rappel sur les dons sanguin
Pour donner son sang, il faut être âgé entre 18 et 71 ans, peser au moins 50 kilos, avoir mangé et être hydraté. Un certain nombre de critères médicaux et d’habitudes de vie sont à respecter dans le but de protéger le donneur et le receveur. Il est nécessaire d’être en relative bonne santé, sans maladie chronique ou évolutive. Cela veut dire qu’une personne vivant avec certains problèmes de santé peut donner son sang ! Le docteur cite « les maladies comme le diabète traité par voie orale, l’hypertension, le cholestérol ou l’asthme équilibrés par un traitement permettent de donner son sang ».
Ces éléments sont abordés en entretien, réalisé par un infirmier ou médecin, afin de questionner le donneur sur son aptitude à réaliser un don en toute sécurité. Il est possible sur le site Internet de l’EFS de réaliser un questionnaire pré-don afin de tester son éligibilité sans se déplacer. Viennent ensuite la phase de prélèvement, et la phase de repos. 20 minutes sont obligatoires afin de réhydrater le corps par voie orale et de surveiller le donneur : la quantité de sang a baissé dans l’organisme et peut être à l’origine d’effets indésirables sans gravité (baisse de tension, sensation de malaise) qui surviennent pendant le don ou immédiatement après. Un homme peut donner son sang six fois par an contre quatre fois pour une femme.
Les besoins en BFC
Comme évoqué précédemment, la région BFC est en autosuffisance pour le don du sang. Mais il existe d’autres dons, le plasma et les plaquettes. Le médecin partage « l’EFS est dans une politique d’augmentation du don de plasma. Il y a une alternance possible entre le don de sang et le don de plasma ». Ce fameux plasma est nécessaire pour la fabrication de médicaments. À ce jour, la France n’est pas autosuffisante et s’adresse à des laboratoires pharmaceutiques étrangers. « Depuis trois ans, l’EFS s’engage à augmenter les dons de plasma pour gagner en souveraineté sanitaire ». Le don de plasma peut se faire toutes les deux semaines, car ce constituant du sang se renouvelle rapidement. Ce don (entre l’entretien, le prélèvement et la phase de repos) dure 1 h 30.
Les plaquettes peuvent se donner tous les mois. La durée du don est également d’1 h 30. Elles permettent d’arrêter les saignements et sont indispensables pour la cicatrisation et la cessation des hémorragies. « Aujourd’hui, on arrive à re-orienter un nombre de donneurs suffisant pour le don de plaquettes [en BFC] », témoigne Dr Barisien.
Où ?
Il y a deux maisons du don en Saône-et-Loire : à Chalon et à Mâcon. Il existe ensuite des points de collectes mobiles en zones rurales. Les informations sont disponibles sur le site Internet de l’EFS ou sur l’application.
Plus d’informations sur : https://dondesang.efs.sante.fr/