Activités physiques et sportives
Sport des villes et sport des champs

En 2020, 65 % des Français de plus de 15 ans pratiquent régulièrement une activité sportive. Cette pratique est légèrement plus fréquente dans les villes (67 %) qu’en milieu rural (60 %).

Sport des villes et sport des champs

La pratique du sport en milieu rural est légèrement plus faible à la campagne qu’à la ville. Selon l’Insep*, 60 % des ruraux ont une pratique sportive régulière contre 67 % des urbains. Malgré cette différence, ruraux et urbains pratiquent les mêmes sports. Le top 5 des activités sportives les plus pratiquées est la même, que l’on soit en ville ou à la campagne : 1) marche, balade, course et athlétisme ; 2) activités aquatiques et nautiques ; 3) activités de la forme et de la gymnastique ; 4) sports de cycles ; sports de raquettes, de précision ou de cible. Cela peut surprendre, mais les sports collectifs (football, rugby, handball, basket,…) n’arrivent qu’en 7e position (et même en 8e, de peu, en zone rurale). En effet, les sports collectifs sont pratiqués par 15 % des ruraux (et 18 % des urbains). En milieu rural, c’est la catégorie "équitation, chasse, pêche" qui est 6e (16 %). C’est également la catégorie où l’écart de pratiques est le plus important avec la ville (9 % de pratiquants).

32 pour 10.000 en zone rurale

« Les raisons de pratiquer ou non un sport sont principalement les mêmes dans l’urbain et le rural ; néanmoins, le coût de la pratique sportive est un frein spécifique dans l’urbain, tandis que le contact avec la nature est une motivation propre au rural », constate l’Insep. S’il n’y a globalement peu d’écart de pratiques selon les grandes catégories retenues, il y a des différences plus fortes à l’intérieur de ces catégories. Ainsi, le jogging est pratiqué par 24 % des urbains, contre 14 % des ruraux ; la musculation et le fitness le sont également davantage en milieu urbain. À l’inverse, l’équitation, la chasse et la pêche sont près de deux fois plus pratiquées dans les territoires ruraux. Les sports de cycles et ceux de raquettes, de précision ou de cible sont davantage pratiqués par les habitants des territoires ruraux, tandis que les sports collectifs le sont un peu plus dans l’urbain. « Les caractéristiques des territoires, leur topographie et les installations qui y sont présentes, qui diffèrent fortement, expliquent en partie ces différences ».

« Les cadres de pratique sportive s’adaptent aux lieux et aux équipements disponibles L’encadrement de la pratique (notamment dans des structures privées ou via des associations et clubs sportifs) ainsi que le lieu de pratique (en ville, en milieu naturel, dans une installation sportive, à domicile ou sur le lieu de travail ou d’études) varient selon la zone de résidence », ajoute l’Institut. De manière générale, la pratique encadrée (par un coach, un éducateur, en structure privée ou en club ou association) est plus représentée parmi les sportifs réguliers de l’urbain (47 %) que ceux du rural (42 %). La répartition des clubs sportifs explique, en partie, cette situation. On en compte en moyenne 32 pour 10.000 habitants en zone rurale contre 18 pour 10.000 habitants en milieu urbain. Il en va de même pour la répartition des équipements sportifs, allant de 25 pour 10.000 habitants dans l’urbain à 83 dans le rural. Ainsi, la superficie des territoires ruraux permet la construction de davantage d’équipements. Par ailleurs, la pratique de sports nature (randonnées, escalades, VTT…) est évidemment facilitée à la campagne.

 

* Institut national du sport, de l’expertise et de la performance, enquête réalisée avec l’Insee « France, portrait social », édition 2022.

Le sport au service de l’agriculture

Le sport au service de l’agriculture

« Une nécessité et une thérapie ». En peu de mots, Joël Limouzin, ancien vice-président de la FNSEA, résume sa passion pour le trail. Cette course à pied consiste à courir sur des sentiers, en plaine ou en montagne, sur des chemins variés et non bitumés. Contrairement à la course sur route, le trail implique souvent des montées et des descentes abruptes ou encore des terrains accidentés. Ce n’est que sur le tard vers l’âge de 45 ans, que l’actuel jeune retraité agricole de 63 ans a redécouvert le sport. « À environ 45 ans, je remarquais que je vieillissais un peu vite. Mes articulations étaient moins souples. Il me fallait trouver une activité compatible avec toutes mes vies : familiale, professionnelle, personnelle, syndicale ». Il commence à courir 5 kms, puis 10, puis 20. « Les distances se sont allongées ». Elles se mesurent maintenant de 150 à 180 km… « Le plus compliqué, c’est libérer du temps. Il faut s’organiser », avoue Cathy Faivre-Pierret, présidente de la Commission nationale des agricultrices de la FNSEA et FRSEA BFC. Avant les réunions à la FNSEA, les deux comparses se sont souvent levés à 05h du matin et sont allés courir vers la butte Montmartre. « On faisait le point sur les dossiers en cours », indique-t-elle. Cette pratique sportive leur a permis « de tout entendre après dans les réunions », comme si le fait de courir leur offrait une nouvelle « capacité d’écoute et de réflexion. On n’est moins sur la crispation », analyse Joël Limouzin, heureux de pouvoir s’adonner à son sport favori tous les week-ends… ou presque. « Il faut tenir compte de la famille et ne pas tout sacrifier sur l’autel du trail », souligne-t-il. Même son de cloche pour Cathy Faivre-Pierret qui insiste sur la nécessaire complémentarité avec la famille. « Joël et moi avons de la chance d’avoir des conjoints qui partagent nos passions et nous soutiennent », insiste-t-elle. Les familles Limouzin et Faivre-Pierret ont d’ailleurs accompagné à l’été 2023 Joël et Cathy lors d’un trail de 57 km. « Mon mari a aussi couru et le fait de savoir notre famille à nos côtés, ça nous libère de la charge mentale ».

De plus en plus de sports deviennent mixtes, avec parfois des nuances dans les classements. En course à pied, hommes et femmes courent, dans les épreuves officielles, des marathons, avec un classement hommes et un classement femmes à l’arrivée. Les grands tournois de tennis (Roland-Garros, Wimbledon…) consacrent des doubles-mixtes. À la pétanque, il n’est pas rare de voir des équipes composées d’hommes et de femmes. En voile, pour le Vendée Globe, la Route du Rhum et autres célèbres compétitions, nombreuses sont les femmes à y participer et à les gagner. Le seul sport olympique qui permette aux hommes et aux femmes de concourir ensemble est l’équitation. Et ce depuis 1964.