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Le camping à la ferme : un prolongement de l’activité agricole

Quand certains camping-caristes recherchent le calme et la pleine nature, des agriculteurs, eux, en ont à revendre. C’est au cœur des campings à la ferme que ces derniers se rencontrent. L’occasion pour les uns de passer un séjour simple et convivial, pour les autres, de faire (re)découvrir leurs métiers.

Le camping à la ferme : un prolongement de l’activité agricole
Séjourner dans un camping à la ferme permet aux visiteurs de (re)découvrir le quotidien des agriculteurs hôtes. ©Julien Issartel

C’est loin du tumulte de la ville, à Saint-Georges-d'Aurac (Haute-Loire), que la ferme-camping Les Baies Sauvages accueille des voyageurs au cœur de son exploitation de vaches laitières. Pour Julien Issartel, agriculteur, c’est le moyen de valoriser une partie de son terrain et de partager sa passion avec les visiteurs.

Une réglementation stricte

« Notre camping est ouvert depuis 1994, nous avons pris la suite familiale. C’est un beau terrain prévu à cet effet, les locaux sont payés, nous n’avons plus d’investissement à faire », explique Julien Issartel. Un camping de six emplacements, dont une caravane à louer, le reste des places étant destiné aux vans et aux camping-cars. « C’est la réglementation du camping à la ferme qui détermine le nombre d’emplacements que l’on a le droit de mettre à disposition », précise l’agriculteur. En effet, la loi régit de manière stricte l’exploitation de terrain agricole à vocation touristique : aussi appelé « terrain déclaré », le camping à la ferme (terme non réglementaire) est un terrain aménagé sur une exploitation agricole en activité, à proximité immédiate de l’habitation de l’exploitant. Ce dernier doit s’assurer que les règles et documents d’urbanismes permettent l’installation d’une telle infrastructure. Selon l’espace dont dispose l’agriculteur, le nombre d’emplacements est limité à six, soit vingt personnes au maximum. Avec presque cent hectares à son actif, Julien Issartel bénéficie donc de l’autorisation de proposer ces six emplacements, à côté desquels il a fait installer des sanitaires (lavabos, douches, toilettes). « Nous avons également une grande salle à disposition des visiteurs, pour qu’ils puissent manger à l’abri ou jouer avec leurs enfants », explique-t-il. Un avantage pour les clients, qui n’est cependant pas obligatoire à mettre en place par l’hôte.

Moins de touristes mais plus de visiteurs

« La fréquentation des campings à la ferme a beaucoup baissé dans les années 2000, au profit des grands campings publics, avec des toboggans, des piscines… Mais on a remarqué qu’après la crise sanitaire, les campings fermiers ont connu un certain regain. Les gens souhaitaient se ressourcer dans de grands espaces, au plus proche de la nature », constate l’agriculteur. Son exploitation compte actuellement 40 vaches laitières et une vingtaine de vaches allaitantes, un cadre simple qui séduit une certaine catégorie de personnes. Si la majorité des visiteurs ont plus de 50 ans, le camping voit également séjourner de jeunes familles, mais très peu d’étrangers. « Avant on voyait beaucoup de touristes étrangers, notamment hollandais. Désormais ce n’est plus le cas, mais on a beaucoup de nuitées de passage », explique Julien Issartel. Le camping se trouve en zone montagneuse, propice aux randonnées, mais également à proximité de l’Allier et ses sports aquatiques, ou des villes de Brioude et du Puy-en-Velay. « C’est un avantage, les gens visitent les musées, les châteaux aux alentours, puis s’éloignent de la ville pour passer la nuit dans notre camping. Certains tombent sur nos panneaux dressés en bord de route et s’arrêtent », ajoute le propriétaire. Un complément de revenu certes modeste pour l’agriculteur, mais important pour ce dernier. « Nous aimons beaucoup le contact avec les gens, c’est toujours un plaisir de discuter, faire connaissance et de faire découvrir nos métiers », conclut-il.

Charlotte Bayon