Gaec Demeule à Rigny-sur-Arroux
A Rigny-sur-Arroux, le Gaec Demeule a pu parfaire son équipement en bâtiments d'élevage grâce au solaire
Grâce à un bâtiment solaire hébergé sur sa ferme, le Gaec Demeule a pu s’équiper d’un parc de contention, de trois cases de jeunes animaux ainsi que d’un stockage qui lui manquaient.
À Rigny-sur-Arroux, le Gaec Demeule est à la tête d’un troupeau charolais de 185 vêlages. Fin 2017, Thomas Demeule s’est installé sur la ferme avec ses parents Fabienne et Laurent. Le Gaec investissait alors dans une nouvelle stabulation de cent places. L’exploitation était déjà équipée pour la contention. Le premier couloir avait vu le jour dès 1976, se souvient Laurent et un parc datant des années 80 continuait d’être utilisé. Le remplacement de cet outil vieillissant n’était pas prévu de sitôt. Mais l’opportunité d’accueillir une centrale photovoltaïque sur la ferme a précipité le projet avec la possibilité d’abriter, à peu de frais, un nouveau parc de contention. La structure du bâtiment et sa toiture photovoltaïque appartiennent à la société qui exploite la centrale solaire de 200 kWc. Le Gaec et la société sont liés par un bail emphytéotique. À la fin du bail, la famille Demeule deviendra propriétaire de l’ensemble. L’entreprise finance la construction d’un bâtiment standard et tout ce qui sort de ce standard (profondeur des fondations, longueur de raccordement, modifications du bâtiment…) est à la charge de l’agriculteur hébergeur.
Bâtiment gratuit, adaptations payantes
Thomas et Laurent ont effectué le terrassement. Au montage du bâtiment, ils ont pu choisir quelques options à leurs frais. Des chéneaux (noues) ont ainsi été ajoutés en toiture et une réhausse globale d’un mètre de hauteur a rendu l’édifice plus commode pour stocker de la paille ou du matériel. Les associés ont également fait ajouter un auvent de 3 m sur le long pan ouvert.
L’édifice est un double bâtiment d’une longueur totale de 75 m par 12 m de large + 3m de auvent. Livré muni de sa seule toiture photovoltaïque, c’est aux éleveurs d’aménager l’espace à leur guise. Thomas et Laurent ont prévu de poser un bardage sur le long pan nord et le pignon ouest.
Dix travées de 7,50 m
Les poteaux soutenant les fermes sont espacés les uns des autres de 7,50 m délimitant ainsi 10 travées de 7,50 m. Trois travées abritent la contention ; trois autres sont occupées par trois cases pour jeunes bovins et les quatre dernières travées abriteront du stockage de paille et du matériel. « Ce sont des surfaces de bâtiment qui nous manquaient », font valoir les associés. Les 45 places de jeunes bovins supplémentaires vont permettre d’alourdir un peu plus les broutards, explique Laurent. Ces animaux pourront d’ailleurs être aisément pesés dans le parc de contention voisin des cases.
Les trois cases sont équipées de barres au garrot, réglables en hauteur, de 5 + 2,50 m. Au fond du bâtiment, sur le long pan nord fermé, les associés ont monté un mur en agglos banchés qui longe les cases de bovins et le couloir de contention. Ce mur est surmonté d’un bardage ajouré par des plaques de translucides. De part et d’autre de la barre au garrot, le sol de l’aire d’alimentation est bétonné, tant à l’intérieur des cases que côté couloir d’alimentation. Ce dernier est abrité par le auvent. Au final, le Gaec dispose pour ses jeunes bêtes de cases spacieuses, bien aérées et très lumineuses.
Contention, pesée, tri, embarquement…
Profitant de la même clarté, la zone dédiée au parc de contention est entièrement bétonnée. Les associés se sont équipés d’un couloir de contention de 7,50 m et d’une cage de contention équipée pour la pesée. Ils ont aménagé plusieurs cases de tri ainsi qu’un parc d’attente et un parc rotatif. Ce parc en forme de camembert, à paroi poussante sans retour, alimente au choix l’entrée du couloir de contention ou un quai de chargement.
Thomas a réalisé lui-même le plan de ce parc avant d’en confier le montage du dossier à son groupement Feder. Pour alimenter la réflexion, les associés sont allés voir d’autres installations existantes et ils ont étudié plusieurs devis de constructeurs, rencontrés pour certains au Sommet de l’Élevage.
Couloir de contention à largeur variable
Le parc de contention est composé de deux modules qui se succèdent, séparés d’une porte coulissante. La partie avant est équipée d’une porte cornadis pour immobiliser le premier animal. Les associés n’ont pas opté pour des systèmes à portes automatiques, car ils n’auraient pas été adaptés à des bêtes cornues, expliquent-ils. Une porte latérale permet aux éleveurs d’entrer derrière la bête immobilisée. Cela sert notamment pour la tonte. Sur le côté du couloir, plusieurs plates-formes permettent aux éleveurs de pouvoir intervenir à la bonne hauteur. La largeur de ce couloir est réglable hydrauliquement. Elle peut ainsi s’adapter à la taille des bovins, de 40 à 90 cm de largeur, font valoir Thomas et Laurent qui peuvent y faire passer des veaux de 250 kg jusqu’aux taureaux adultes.
Efficace, simple et robuste
Le couloir débouche sur une porte de tri. De là, les bêtes vont, soit à la bascule si elles doivent être pesées ou prises, soit dans un parc d’attente. Thomas et Laurent se sont équipés d’une cage de contention avec pesée. Elle est réglable en largeur et est équipée d’un lève-tête. L’ensemble en acier galvanisé est solidement fixé dans le sol ; les poteaux scellés en profondeur dans le béton ; la bascule et le couloir fixés avec de robustes tiges filetées. Deux prises électriques servent à alimenter tondeuse et autres appareils. Un robinet d’eau a également été installé.
« Nous voulions un parc efficace, mais simple, avec pas trop de barrières. Nous voulions aussi qu’il dure le plus longtemps possible. Nous avons réalisé tout le montage de A à Z. Cela représente deux mois de travail », confient Thomas et Laurent.
Trois fois moins de temps pour la pesée !
Avec ce nouvel outil, les associés effectuent la pesée, le tri, la tonte, le parage, le traitement des animaux… Ainsi peuvent-ils tondre 100 vaches, leurs 90 laitonnes et 90 broutards, 40 génisses de 2 ans… Le gain de temps est important, en particulier pour la pesée qui prend un tiers du temps passé auparavant. En effet, les associés devaient alors aller chercher une bascule utilisée en Cuma, qu’ils devaient ensuite installer, puis laver après utilisation et remmener. Le parc réduit significativement la pénibilité et il améliore grandement la sécurité lors des manipulations de bovins, fait valoir Laurent. Bien conçu, il permet une manipulation des animaux en toute sérénité. La luminosité du bâtiment facilite aussi l’avancement des bovins, font valoir les intéressés.
Le montant total de l’investissement s’élève à près de 100.000 € avec une subvention attendue de 40 %. Le début de ce projet remonte à mars 2021 et le Gaec avait signé les devis avant la flambée des prix des matières premières. Le terrassement a débuté en janvier 2022 et le montage du bâtiment est intervenu un an plus tard pour une mise en service seulement début 2024. La demande de subvention (Programme de Développement Rural/Feader) a été faite en septembre 2021 et le paiement devrait intervenir en 2024.