Depuis que la Saône-et-Loire fait partie des départements classés comme front de la prédation par des loups, les attaques sont incessantes quasiment. 2024 ne fait malheureusement pas exception à la règle et les éleveurs de tout le département travaillent avec la boule au ventre de retrouver leurs animaux déchiqueter chaque matin.

Les loups tuent sans répit

Les éleveurs ne peuvent s’y résoudre et ne cessent de demander une régulation du prédateur plus efficace. Or, en 2024, plusieurs associations pro-loups ont « mis la pression » sur les autorités publiques et la Saône-et-Loire serait « sous la surveillance » de ces soi-disant écologistes qui se moquent du bien-être animal. Ces derniers se permettant même d’obtenir un article dans le journal quotidien départemental, le JSL titrant même un article, daté du 3 septembre : « Une association se dit prête à prendre en charge le loup blessé de Morey », donnant la parole sans forme de contradiction ou remise en question de la faisabilité ou du but rechercher. Comment les bénévoles de One Voice comptent-ils l’attraper ? Et après l’avoir soigné, où comptent-ils le placer, voire le relâcher ? puisque cette association promeut le fait que le loup doit vivre partout chez lui.

C’est donc peut dire que tous les élus et salariés agricoles qui donnent de leur temps sur son dossier sont « déçus » pour leurs consœurs et confrères qui souffrent de perdre des animaux, à la suite d’attaques ou aux traumatismes et pertes liés. La profession agricole – FDSEA, JA et chambre d’Agriculture en tête – continue donc de mettre la pression sur les services préfectoraux pour « simplifier » l’obtention des tirs de protection, dit de défense simple. Cependant, les éleveurs sont dépités de constater qu’en plein malheur, les services administratifs sont de plus en plus « pointilleux » sur les mesures de protection qui doivent être mises en place obligatoirement avant. Dans la réalité, gérer de tels drames n’est pas chose aisée lorsqu’il faut en plus rajouter toute cette procédure ubuesque. La profession a fait de multiples réunions, dont une en août avec le préfet référent Célet, avec l’appui de la Fédération nationale ovine et son président Claude Fond. Ainsi, la brigade loup est venue deux fois cet été en Saône-et-Loire et des binômes éleveurs-chasseurs ont tout fait pour repérer le loup qui sévissait. Même avec tous ces spécialistes du loup et des territoires locaux, le loup n’a jamais été observé. Le seul côté positif à retenir est de voir la « mobilisation » qui se fait de plus en plus forte, avec des habitants ruraux qui s’inquiètent de le savoir rôder près des habitations, surtout les nuits.

Même si l’Office français de la Biodiversité ne communique pas sur le nombre de « loup non exclu » dans le département à un moment donné, les comptages de la profession laissent craindre plusieurs loups, outre le loup blessé, d’autres attaques près de Maltat (se baladant aussi dans la Nièvre) ou de Cuisery avec des suspicions au même moment à la Chapelle-de-Bragny. Lors du bilan fait par la chambre d’Agriculture le 8 août à Saint-Bérain-sur-Dheune, 86 ovins tués, 5 bovins et une chèvre parmi les 60 constats de l’OFB en « loup non exclu ». Auxquels, il faut rajouter les blessés (45 moutons) et un chiffre incalculable en pertes indirectes. La profession ne peut que déplorer l’équivalent d’une exploitation entière décimée par les loups encore cette année. Insupportable à l’heure où la profession cherche à attirer de nouveaux jeunes éleveurs.

La bataille ne s’arrête pas aux frontières de la Saône-et-Loire et la FNSEA attend du nouveau Gouvernement à venir que les promesses faites lors des manifestations hivernales soient tenues, pour revoir le statut qui protège le loup en Europe. Une promesse de revenir sur ce statut qu’avait également faite Ursula von der Leyen lorsqu’elle était candidate à sa propre réélection à la présidence de la Commission européenne.

En attendant, les éleveurs et leurs familles souffrent humainement, financièrement et moralement. La MSA et l’association Agrisolidarité sont à leur écoute, tout comme le reste des professions agricoles.