INAPORC
Un plan de bataille pour assurer la reprise des exploitations porcines

Après deux ans de travail, l’interprofession porcine Inaporc a présenté sa démarche de responsabilité sociétale. Au menu : renouvellement des générations des éleveurs, transition vers les bâtiments « maternité liberté » et réduction des GES.

Un plan de bataille pour assurer la reprise des exploitations porcines
Un tiers des éleveurs porcins français ont plus de 55 ans, et ils détiennent environ 40 % du cheptel. © SC

Dans le cadre de sa démarche de responsabilité sociétale, qu’elle a présentée en assemblée générale le 12 juin, l’interprofession porcine Inaporc s’est fixé l’objectif que « 100 % des élevages transmissibles soient repris d’ici 2035 ». Dans ce but, elle créera en 2025 un diagnostic de transmissibilité des élevages porcins, et identifiera les leviers financiers potentiels à la transmission des exploitations. « Une exploitation transmissible, c’est une exploitation qui permet à son repreneur de vivre correctement de son métier », a expliqué David Riou, coprésident du groupe RSO à Inaporc, lors d’une conférence de presse le 11 juin. « Beaucoup d’éleveurs n’ont pas investi ces dernières années, rappelle cet éleveur finistérien. Certains élevages ne pourront pas être repris si les bâtiments sont trop vieillissants. » Interrogée sur les formes d’installation à privilégier (individuel, sociétaire, reprise à l‘identique, etc.), la directrice d’Inaporc, Anne Richard, ne met « aucun frein à aucune forme de reprise ». De son côté, David Riou, estime que « l’élevage de demain, ce sera trois personnes, pour un bon équilibre entre travail et vie personnelle ». Un tiers des éleveurs porcins français ont plus de 55 ans, et ils détiennent environ 40 % du cheptel.

100 % des nouveaux bâtiments en maternité liberté

Afin « d’agir pour la bientraitance animale », l’interprofession porcine vise un objectif de 50 % de truies élevées dans des bâtiments équipés de cases dites « maternité liberté ». Dès l’année prochaine, sa démarche de responsabilité sociétale prévoit que « 100 % des nouveaux bâtiments devront inclure la mise en liberté des truies dans leur conception ». Sur les quelque 879 000 truies élevées en France (chiffre 2023), 8 à 10 % le sont aujourd’hui dans de tels bâtiments, selon la directrice adjointe d’Inaporc Caroline Tailleur. Les autres truies sont en cage avant et après la mise-bas. Selon la responsable d’Inaporc, l’institut technique Ifip a estimé que l’objectif de la filière nécessitera d’investir au moins 1 Md€ dans les élevages (2 Md€ pour l’ensemble des truies françaises). Esquissée en février, la démarche de responsabilité sociétale d’Inaporc comprend cinq axes : souveraineté alimentaire, attractivité des métiers, environnement, sécurité sanitaire, bientraitance animale. Parmi les autres objectifs emblématiques à horizon 2035, elle vise le maintien de l’autosuffisance en viande porcine de la France, une réduction de 25 % des émissions de GES de la filière (par rapport à 2015), ou encore une baisse équivalente pour l’ammoniac en élevage.

Y.G