OFB
Ce n’est pas le pistolet mais « l’attitude » et le « militantisme »
Le cortège prenait ensuite la direction de Mont-Saint-Vincent, pour l’élevage de Julien et Nicolas Chardeau.
Le cortège prenait ensuite la direction de Mont-Saint-Vincent, pour l’élevage de Julien et Nicolas Chardeau. Nicolas s’est installé avec son oncle en 2006 dans l’exploitation familiale. En prévision du départ en retraite de Pierre, Julien s’est installé en 2013 dans le nouveau Gaec, comptant aujourd’hui 160 vêlages, « tout en insémination », et une trentaine d’hectares de cultures qu’ils essayent d’optimiser pour tendre vers « l’autonomie » alimentaire et en paille. Reste que 80 % de leurs surfaces sont des prairies naturelles « riches en pierres de granit ». La vraie richesse est d’avoir de « très bonnes sources » d’eau. Avec l’aide du Département et de la Communauté urbaine Creusot-Montceau, le Gaec s’est doté d’un système de traitement de l’eau de source. Résultat, ils n’ont pas besoin de l’eau de ville, « que l’eau de source qui est propre », assure Julien, qui sait de quoi il parle, lui le président du GDS. « Nos bêtes ne sont pas parasitées et ont de l’eau de qualité et en quantité, ce qui fait le bien-être de nos animaux, qui sont moins malades », se félicite-t-il. Les deux frères ont investi dans un surpresseur pour « augmenter le débit l’hiver car dans le bâtiment, on manquait de pression et de débit, après avoir agrandi le bâtiment et augmenter le nombre de bovins. Et on sait que les vaches ont besoin d’eau pour bien ruminer et retourner vite vers leur veau », complétait Nicolas. Un surpresseur en partie subventionné par la CUCM, un fait rare pour une communauté urbaine comme ne le laisse pas présager le sublime panorama depuis l’exploitation. D’autant plus que la Région BFC qui a la compétence agricole n’a pas donné son aval à cette aide. « Je n’ai pas l’intention de m’arrêter », disait de but en blanc, David Marti au préfet, avant d’expliquer pourquoi. « Ces acteurs sont essentiels et il faut trouver un moyen de les aider et je pense aller encore au-delà », affirmait David Marti. Pour Bernard Lacour, la seule loi qui prévaut est celle « qui sert au mieux les intérêts des territoires, surtout avec une approche environnementale, et ce jusqu’au niveau départemental ». Le préfet et ses services semblaient d’accord pour qu’un échelon n’empêche pas les autres d’agir comme bloque actuellement la loi NOTRe.
Le sujet rebondissait sur l’environnement et plus particulièrement sur l’Office de la Biodiversité. Le Préfet reconnaissait que l’OFB était devenu un sigle « péjoratif », en raison notamment du port du pistolet, nécessaire dans leurs missions « de nuit et de braconnage » notamment. Mais pour un contrôle d’un cours d’eau, questionnaient les agriculteurs. « On n’est pas des bandits ». Le maire de Mont-Saint-Vincent, Jean Girardon exprimait tout haut le problème qui concerne aussi les maires : « on a l’impression d’avoir en face de nous des militants, avec des idées personnelles qu’ils veulent imposer », bien loin donc de leur fonction publique au service de tous. Un membre de la préfecture faisait d’ailleurs remarquer, que les gendarmes sont aussi armés mais tout est une question d’attitude. Est-ce que les agents de l’OFB sont aussi perdus dans la profusion de règles contradictoires à faire respecter ? Parlant des « beuchons, bouchures, buissons », bref des haies en patois charolais, plaisantait pour détendre l’atmosphère Julien, qui interroge régulièrement la DDT, « qui me renseigne très bien », sur ce qu’il a droit ou non de faire. « Je n’ai pas le droit de tailler pour protéger une ligne électrique à certains moments, par contre, si j’ai l’autorisation de la mairie dans un virage routier… », mutlipliant les dérogations, « loin d’être une simplification » et du bon sens surtout qui ne pardonne donc « aucun zèle » administratif en plus. Le président de la FDSEA, Christian Bajard espère que le Préfet pour « reprendre le dessus » sur l’OFB, si le Gouvernement lui en donne le pouvoir. Surtout, il demandait que les « contrôles soient proportionnés », quels qu’ils soient, afin d’éviter ces « irritants ». « C’est trente ans d’accumulations, d’incompréhension, d’incohérences… » qu’il faut résoudre en quinze jours, mettait-il la barre haute, sachant que le loup est la « goutte qui a fait déborder le vase », alors qu’en soit les agriculteurs « ne sont pas contre l’environnement, c’est surtout le rythme qui ne va pas ». La transition n’est pas la révolution et inversement. Le préfet promettait donc d’avancer de façon « pragmatique » sur la simplification et autres actions « efficaces ».