TÉMOIGNAGE
Reprendre confiance en soi en travaillant dans la nature

Avec son atelier de maraîchage diversifié, l’association Les ateliers de la bruyère, située en Haute-Loire, tente de redonner le goût du travail à des personnes en difficulté. Un pari réussi pour Géraldine Cournut, 47 ans, qui a découvert la joie de travailler la terre.

Reprendre confiance en soi en travaillant dans la nature
Depuis le mois de mars 2023, Géraldine Cournut travaille 19 heures par semaine afin d’apprendre le maraîchage diversifié en plein champ et sous serre. ©Les ateliers de la bruyère

« Trois années à ne rien faire. Vous savez certainement ce que c’est, la dépression, je n’ai pas besoin d’énumérer… » Malgré la dureté de ces mots, la voix de Géraldine Cournut est calme, comme apaisée. Depuis le mois de mars 2023, l’Altiligérienne de 47 ans a intégré les chantiers d’insertion des Ateliers de la bruyère. Située à Langeac et à Saugues, au cœur de la Haute-Loire, cette association créée il y a une trentaine d’années permet aux personnes les plus exclues d’accéder à l’emploi. Le fonctionnement est simple. Les bénéficiaires, qui sont sous contrat à durée déterminée d’insertion (CDDI) d’une durée de 4 mois renouvelable pendant une durée maximale de deux ans, peuvent travailler au sein de trois activités : transformation de la laine, maraîchage diversifié et transformation de légumes ou entretien des espaces verts et démolition.

Du maraîchage à l’entretien des espaces verts

Pour Géraldine, qui était sans emploi à la suite d’une maladie invalidante, intégrer l’atelier de maraîchage à raison de 19 heures par semaine a été un soulagement. « J’ai averti dès le départ les encadrants que je faisais des crises d’angoisse, mais tous ont été très à l’écoute, ils prennent vraiment le temps pour chaque personne. J’avais un gros manque de confiance en moi, mais au fil du temps, j’ai pu m’ouvrir aux autres et j’en vois désormais les résultats. » Travailler les cultures en plein champ et sous serre a permis à la quadragénaire de se redécouvrir. Mettre les mains dans le sol, qu’il pleuve ou que le soleil rayonne, c’est en réalité tout ce qu’elle recherchait. « J’ai toujours travaillé dans la restauration et la vente, je n’avais donc aucune base en maraîchage et le travail en extérieur, seulement un stage chez un paysagiste que j’avais beaucoup apprécié… Finalement, travailler sous toutes les météos possibles, ce n’est pas un problème pour moi, tant que je suis dehors. » Cette attirance pour les métiers manuels et l’extérieur, Géraldine a même pu la confirmer lors d’un second stage réalisé au cours de son contrat. « Puisque nous sommes amenés à trouver du travail, nous pouvons effectuer ces expériences en entreprise ou en collectivité territoriale, afin de tester les secteurs d’activité qui nous plaisent, explique la salariée. Dans mon cas, ce fut un stage effectué dans une mairie, pour l’entretien des espaces verts. » Une expérience réussie, qui a motivé l’Altiligérienne à passer une formation supplémentaire d’une semaine au Puy-en-Velay. « J’ai alors appris le taillage des haies, à monter à un arbre et aussi à manier une tronçonneuse… À mon âge, je n’aurais jamais pensé changer complètement de direction », confie celle qui espère ardemment trouver un emploi dans ce domaine qu’elle apprécie dorénavant tant.

Léa Rochon