RAPPORT
Les métiers agricoles, leviers d’insertion professionnelle

En mars 2023, le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) a dressé un rapport sur l’insertion par l’activité économique dans les secteurs de l’agriculture, du paysage et de l’agroalimentaire.

Les métiers agricoles, leviers d’insertion professionnelle
Le maraîchage est un métier accueillant pour de nombreux salariés en réinsertion. ©aleksandarlittlewolf_Freepik

Et le constat est sans appel : les métiers agricoles, forestiers et de l’industrie agroalimentaire sont des leviers d’insertion professionnelle pour les personnes éloignées de l’emploi. En effet, une entrée sur cinq dans l’insertion par l’activité économique (IAE) concerne des métiers dans le champ du ministère de l’Agriculture. Ainsi, en 2021, 63 357 salariés en insertion ont effectué au moins un contrat dans un métier agricole. Cette même année, toujours selon le rapport, sur 182 700 entrées totales en structures IAE, 34 800 ont concerné les métiers agricoles, soit 19 % des entrées et 21 % des équivalents temps plein totaux sur la France entière. Le secteur est en seconde position après le secteur des services à la personne et aux collectivités.

Les espaces verts en tête

Les domaines les plus largement représentés sont les espaces naturels et les espaces verts avec 70 % des contrats et les productions végétales, dont l’horticulture et le maraîchage qui représentent près de 8 000 contrats sur les 12 562 du secteur. Dans le détail, les espaces naturels et espaces verts ont comptabilisé, en 2021, 45 002 salariés en insertion qui ont effectué au moins un contrat dans ces métiers ; les productions végétales 12 562 ; la polyculture, l’élevage et le soin aux animaux 2 400 ; les métiers de la forêt 153 et les industries agroalimentaires 3 240. Les salariés des métiers agricoles sont très majoritairement des hommes (82 %). La majorité a entre 26 et 49 ans. Si les rapporteurs n’ont pas pu objectiver la situation des métiers exercés à l’issue du parcours d’insertion faute de données disponibles, ils affirment que les personnes entendues dans le cadre de l’enquête sont unanimes : « Les bénéficiaires ne poursuivent que rarement dans le secteur agricole après leur parcours en structures IAE ; celui-ci leur sert principalement à remettre le pied à l’étrier en exerçant une activité propice à l’insertion. Il semblerait que ce soit moins le cas pour les métiers du paysage et des espaces verts, où après la sortie du dispositif IAE, un certain nombre de salariés trouve un emploi dans ce même secteur ». La principale raison évoquée est la méconnaissance réciproque des différentes parties (publics bénéficiaires par les employeurs et métiers par les bénéficiaires).

M.-C. S.-B.

Source : Rapport n° 22047 du CGAAER : « L’insertion par l’activité économique dans les secteurs de l’agriculture, du paysage et de l’agroalimentaire »