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Élevage allaitant Charolais-Brionnais

Quel avenir pour le marché au cadran ?

Faut-il un projet d’expansion comme l’espère la Société anonyme d’économie mixte (SAEM) du Marché cadran, soutenue par la communauté de communes de Semur-en-Brionnais ? Un début de réponse a été donné en marge de la visite du préfet de Saône-et-Loire, mercredi 14 novembre à Saint-Christophe-en-Brionnais.

Par Ariane Tilve
La salle des ventes du Marché au Cadran.
La salle des ventes du Marché au Cadran.

2022 se révèle être un bon millésime pour le marché au cadran. « L’exercice devrait s’achever avec un chiffre effectif de 150.000 €, malgré les déboires auxquels nous avons été récemment confrontés. Ce chiffre nous permet d’avoir la confiance des banques et de croire en l’avenir », se félicite Jean-François Péguet, président de la SAEM du marché. La réalité n’en est pas moins complexe. Déboires économiques, recul de la consommation de viandes en France, tout n’est pas rose comme il le concède : « la loi sur la santé animale, la diminution des cheptels bovins, la difficulté des transmissions d’exploitation sur notre territoire, etc. Tout cela nous inquiète ». Pour rebondir et envisager l’avenir sous de meilleurs augures, il propose plusieurs idées de projets qui passent par l’agrandissement ou la rénovation du site.

Les projets du marché 

La première idée, accès sur la valorisation touristique, est de créer un nouveau pavillon sur le site, entièrement dédié aux visiteurs. Ce pavillon abriterait un marché aux viandes, une salle de dégustation et une salle de projection de films retraçant l’histoire du Brionnais et de son terroir. Il s’agirait en outre d’élaborer de nouveaux parcours, en installant notamment des passerelles surplombant le bétail. Les parcs seraient entièrement rénovés, munis de galeries visiteurs, sans perturber l’activité commerciale. Ces différents aménagements permettraient en outre d’améliorer le bien-être animal et celui des bouviers. « Pas question pour autant de refaire ce qui existe déjà non loin de là, telle la Maison du Charolais, mais plutôt de trouver un moyen de générer de l’activité autour du marché », insiste David Cordeiro, président de la Communauté de communes de Semur-en-Brionnais. C’est d’ailleurs l’un des axes privilégiés par l’étude de l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT), qui insiste sur le besoin de développer et de diversifier des activités connexes au marché. Autre idée, celle de la valorisation de l’existant pour développer des énergies renouvelables en installant des panneaux photovoltaïques sur les toitures. L’éventuel excédent pourrait servir la collectivité, sachant que le générateur existant du marché le permet, selon David Cordeiro. Pas question pour lui, en revanche, de voir fleurir des installations financées par des acteurs extérieurs au territoire dans les champs voisins. Ce dernier « souhaite porter le projet » tout en reconnaissant que sa collectivité, partenaire historique du marché, ne pourra le financer.

Les inquiétudes du Département

Lorsqu’il s’agit de financements ou de subventions, les regards se tournent souvent vers le préfet de Saône-et-Loire, Yves Séguy, et le président du Conseil départemental, André Accary. Ce dernier, qui rappelle que le Département a déjà aidé le marché, interroge : « avez-vous repensé le modèle économique du marché au cadran ? De faire entrer de nouveaux partenaires ? Certains, comme la Banque des territoires, y seraient très favorables. Il s’agit de solidifier les finances du site et d'anticiper d’éventuels accidents économiques futurs ». À l’heure actuelle, la Communauté de communes porte le marché au cadran, alors qu’elle n’a pas vocation initiale à le faire. Premier marché de France en bovins maigres, avec près de 20.000 broutards et 29.000 gros bovins maigres apportés en 2021. « Chaque semaine, 900.000 € en moyenne sont reversés aux apporteurs du marché dans les 48 heures, voire 24 h si les acheteurs travaillent avec la même banque que le marché. Beaucoup de gens s’en servent pour travailler. Certains s’en servent lorsqu’ils ont une grosse facture à payer. Précisons que cette somme est assurée par les réserves du marché, les acheteurs, eux, ont 14 jours pour payer », explique Jean-François Péguet. Nos cours ont monté et se maintiennent depuis deux ou trois ans », constate Jean-François Péguet. À titre d’exemple, mercredi 2 novembre, la tendance était aux bovins de moins de deux ans, avec un apport de 793 bêtes, le plus important de la semaine. Côté broutards et taurillons, les animaux lourds étaient recherchés, les transactions rapides.

Si les représentants du marché assurent que la partie crédit est assurée par la logistique, notamment grâce à l’informatisation du site, et la bonne dynamique des échanges, le Département et la Préfecture restent dans l'expectative.