Au Sommet de l’élevage, Interbev (Interprofession du bétail et des viandes) a proposé une réflexion sur le thème : Comment valoriser notre production durable de bovins en France ?
L’élevage bovin en France figure parmi les plus durables à l’échelle de la planète. Basé sur un système autonome et herbager, il rend de nombreux services environnementaux et répond à̀ des standards élevés sur les plans sanitaire, écologique et de bien-être animal. La France est le premier producteur européen de viande bovine avec 129 600 éleveurs et un cheptel de 16,9 millions de bovins, dont 96 % de vaches allaitantes nourries au pâturage. Ce modèle valorise 12,5 millions d’hectares de prairies permanentes non labourées qui favorisent le stockage de grandes quantités de carbone dans les sols. Et contrairement aux idées reçues, ce modèle ne monopolise pas une majorité des surfaces agricoles utiles aux détriments des autres cultures végétales. La France demeure le premier pays exportateur de bovins avec 1 470 000 bovins expédiés par an vers l’Italie, l’Espagne, l’Algérie, le Maroc… L’élevage emploie 500 000 personnes et génère un chiffre d’affaires de 10,8 milliards dont 0,9 milliard pour l’export d’animaux vivants.
Vers une production durable
La filière bovine s’engage à renforcer le bien-être animal en améliorant les conditions de transport et en évaluant les pratiques à l’abattoir. Elle vise à répondre aux réglementations strictes de l’Union européenne en ce qui concerne le sanitaire, l’environnement et le bien-être animal, des conditions indispensables pour maintenir voire développer l’exportation vers l’UE et au-delà. Pour lutter contre la décapitalisation des cheptels et redonner des perspectives aux éleveurs et à tous les acteurs de la filière, la réponse semble être le renforcement systématique de la contractualisation. Ce mécanisme sécurise les relations commerciales, offre une plus grande visibilité aux acteurs de la filière et intègre les indicateurs des coûts de production, permettant d’améliorer le revenu des éleveurs. Cela passe notamment par un respect strict des prix de revient.
Pour redonner de l'attractivité aux métiers de la filière bovine et encourager les jeunes à s’y intéresser et à s’y engager, l'interprofession a décidé de collaborer avec l'Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri). L'objectif est de placer les enjeux de la filière bovin viande au cœur des politiques publiques et des stratégies privées.
« Il faut s’orienter vers le développement de signes officiels d’identification de la qualité et de l’origine, dont les modes de production répondent aux enjeux sociétaux d’aujourd’hui », a conclu Emmanuel Bernard, président de la section bovine d’Interbev.