Daniel Rizet
Daniel Rizet : l'hommage à une figure du charolais

Marc Labille
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C’est une figure du terroir charolais qui s’en est allée le 7 septembre dernier à l’âge de 79 ans. Daniel Rizet avait commencé sa carrière d’éleveur au milieu des années soixante sur la ferme familiale d’Oudry. Il s’est marié à Chantal (Pluchaud de son nom de jeune fille) en 1967. Tout juste installé, Daniel s’est vu confier les rennes de son syndicat local. Bien que plutôt réservé, le jeune homme, pétri des valeurs des jeunesses agricoles chrétiennes, s’est engagé aux CDJA, devenant par la suite administrateur au CNJA pour les bovins viandes… 

Daniel Rizet : l'hommage à une figure du charolais

C’est une figure du terroir charolais qui s’en est allée le 7 septembre dernier à l’âge de 79 ans. Daniel Rizet avait commencé sa carrière d’éleveur au milieu des années soixante sur la ferme familiale d’Oudry. Il s’est marié à Chantal (Pluchaud de son nom de jeune fille) en 1967. Tout juste installé, Daniel s’est vu confier les rennes de son syndicat local. Bien que plutôt réservé, le jeune homme, pétri des valeurs des jeunesses agricoles chrétiennes, s’est engagé aux CDJA, devenant par la suite administrateur au CNJA pour les bovins viandes… 

Daniel Rizet a été secrétaire général de la Chambre d’agriculture de Saône-et-Loire durant deux mandats. Une période bien différente d’aujourd’hui, où les querelles entre les anciennes organisations du sud-est et de Saône-et-Loire faisaient encore rage. Dans cette période tendue, Daniel Rizet est resté fidèle à ses idéaux sans jamais trahir ni céder au contexte clivant du moment. Mais cet épisode l’avait tout de même « profondément meurtri », confient aujourd’hui ses proches. 

Ses années d'élu à la chambre d’Agriculture furent sans doute les plus denses de sa carrière de responsable. Sous la présidence de Paul Rhéty, Daniel a été parmi les initiateurs de l'association de promotion et de ventes Terrroir de Saône-et-Loire qui allait devenir Bienvenue à la Ferme. Il a porté « de bout en bout » le projet d’AOC fromages de chèvres Charolais, devenant président du syndicat de défense. 

Daniel Rizet a fait beaucoup pour la production caprine fermière, lui dont la ferme avait su se rediversifier dès les années 70. A l’époque Chantal Rizet et Monique Mathieu avaient créé ensemble un atelier caprin au sein d’un Gaec partiel. Une production que le Gaec relancera à l’installation des fils aînés de Chantal et Daniel. 

Ces vingt dernières années, outre la défense de l’AOP fromage charolais, Daniel Rizet a présidé le syndicat des éleveurs caprins de Saône-et-Loire. Il a aussi eu la responsabilité du pôle fromager régional de Davayé dont il a supervisé la création. 

Sa dernière casquette a été la présidence de l’Ambassade du Charolais. Une cause qui lui allait si bien, lui qui avait toujours soutenu la démarche de l’AOP Bœuf de Charolles et qui était convaincu que « nos productions sont d’excellence et qu’il faut les faire connaitre et reconnaitre ». Comme en témoignent ses différents engagements, la valorisation des produits de terroir était une obsession pour lui. « Il prenait son bâton de pèlerin et allait défendre son produit », témoigne l’un de ses proches. Ainsi, encore récemment, était-il parvenu à convertir des bouchers parisiens à la viande de Bœuf de Charolles. 

Sa dernière réalisation restera les 40 ans de l’Ambassade en 2023. Une initiative qui fait la synthèse de tout ce qui caractérisait l’engagement de cet homme. Toujours désireux d’alerter, de faire bouger les choses, il s’impatientait de voir une filière trop divisée, trop immobile alors que le monde de l’élevage ne cesse de décliner. Déployant une vision qui allait bien au-delà de ce que l’on peut attendre d’une association de promotion de la viande, il voulait un évènement qui pose les questions du renouvellement des générations, de la reprise des exploitations, de l’avenir des territoires, de l’avenir du tourisme, partant du principe que tout est lié… Un véritable enjeu de société dont il souhaitait que les décideurs prennent conscience. « Daniel était quelqu’un qui voulait que son charolais se perpétue avec son élevage, ses produits, ses exploitations, son terroir, sa nature », résume un proche. 

Avec son épouse Chantal, Daniel était le papa de cinq enfants. Trois garçons (Frédéric, Xavier, François-Régis) sont aujourd’hui installés au sein du Gaec Rizet. Ils ont été rejoints par un quatrième associé Émeric, fils de Frédéric. Un quatrième fils (Jean-Christophe) est chef étoilé à Paris. Quant à Anne, seule fille de la fratrie, elle vit en Alsace où elle exerce la profession de secrétaire comptable. 

« Daniel était quelqu’un qui allait au bout de ses idées. Il était aussi quelqu’un de rigoureux dans son travail », confie un proche. Homme engagé dans la vie associative, Daniel Rizet aimait rencontrer des gens, discuter avec eux. Une ouverture d’esprit qui en dépit de son opiniâtreté, lui donnait un abord chaleureux, respectueux, attentionné, enrichissant. 

A sa famille, ses amis, la profession agricole de Saône-et-Loire et votre journal L’Exploitant Agricole de Saône-et-Loire adressent leurs plus sincères condoléances.