Tendance commerciale semaine 03 2025

Conjoncture : Dans un monde économique où tout ne se décrète pas, il est important de regarder ce qui se passe chez nos voisins européens.

Doit-on s’inquiéter de l’apparition soudaine de cas de fièvre aphteuse sur trois buffles d’eau, dans l’est de l’Allemagne ? Toutes les mesures sont prises pour éradiquer les prémices de cette maladie, car chacun connaît la gravité d’une épizootie. Pour le moment, il est trop tôt pour faire des prospectives.

Du côté espagnol, la pression haussière persiste, car les volumes espérés par les abatteurs ne sont pas au rendez-vous. Le marché intérieur souffre avec des pièces nobles telles que le filet et le faux-filet qui perdent de leur importance. Parallèlement, le secteur se prépare déjà pour le ramadan, prévu cette année fin février. Le marché extérieur reste un moteur essentiel, notamment avec des exportations vers le Maroc à des prix très élevés. Cette tendance inquiète les opérateurs qui travaillent sur le marché intérieur.

L’Italie fait également face à un déficit important de marchandise en ce début d’année, avec des abatteurs qui ne peuvent satisfaire la demande locale. Le prix, déjà très élevé des jeunes bovins, est de nouveau annoncé à la hausse.

Ce début d’année, montre également de grand changement dans l’appréciation du marché de la viande sur la France. Janvier est traditionnellement très calme en termes de vente dans les magasins, et c’est le cas dans les pièces nobles, alors que des hausses de prix sont observées sur les morceaux plus économiques, comme la viande à mijoter. Comme chez nos voisins européens, l’offre n’est pas au rendez-vous en ce début d’année, ce qui génère une concurrence plus forte entre des abatteurs qui cherchent à couvrir leur charge de production.

Bovins de boucherie : L’activité commerciale de ce début d’année est très satisfaisante sur les marchés ou dans les campagnes. La demande se maintient dans la boucherie traditionnelle ou le rayon découpe des GMS. La modestie de l’offre permet de tenir facilement les prix dans l’ensemble des femelles blondes d’Aquitaine, charolaises ou les limousines de qualité bouchère. Une fermeté est observée dans les charolaises R et les allaitantes de choix secondaire. Les animaux d’entrée de gamme bénéficient d’un redémarrage de l’activité dans le secteur maigre.

Réformes laitières : La concurrence des promotions de viande porcine pèse sur la demande, mais le steak haché reste le produit plébiscité par les ménages notamment sur le début de mois. Le commerce est fluide et des hausses sont accordées dans les vaches prim holsteins, abondances ou montbéliardes convenables. Des écarts encore significatifs sont observés avec les animaux en manque de viande (P-1 et P-2 légères).

Jeunes bovins : L’animation commerciale reste très favorable, face à la faiblesse des sorties en ce début d’année. Le commerce est très fluide avec des tarifs qui restent sur une pente ascendante dans les charolais, les limousins ou les blonds d’Aquitaine.

Bovins d’embouche et d’élevage : Le secteur de l’engraissement se dynamise face à une offre insuffisante pour satisfaire la demande. Les gros engraisseurs qui ont servi les abatteurs pendant les fêtes ont des besoins pour maintenir leur potentiel de production face à une demande des abatteurs qui devrait s’accentuer dès que les volumes vont se tasser dans les campagnes. S‘il est encore un peu tôt pour que les herbagers préparent la saison d’herbage, la demande s’active déjà face à des volumes limités et à des perspectives rassurantes sur les prix de la viande.

Broutards : Les volumes sont plus étoffés, et le marché export s’anime avec une reprise complète des échanges vers l’Espagne. Les transactions sont dynamiques sur les cadrans avec une recherche d’animaux préparés pour l’export (vaccinés FCO 3-4-8 et MHE). Les tarifs sont fermes dans les bons mâles charolais, limousins ou croisés de 350/450 kg pour l’export. Cette dynamique est également observée dans les blonds d’Aquitaine. Les acheteurs pour la repousse sont également à l’achat et doivent suivre le tempo. Les bons broutards non vaccinés sont également plus fermes pour des mises en place sur la France avec des opérateurs qui cherchent à assurer des volumes pour l’activité future des abattoirs. La moyenne marchandise, non-vaccinée bénéficie de la tendance positive globale. Dans les femelles, le niveau de l’offre demeure insuffisant pour la demande, ce qui permet des tarifs toujours très attractifs dans les bonnes charolaises ou limousines destinées au marché italien.

Veaux : Le recul de l’offre est assez marqué, au point que les intégrateurs ont un peu plus de difficultés à couvrir leurs besoins face à la concurrence de l’export. L’activité est plus régulière avec un tri moins sévère et des tarifs qui enregistrent quelques plus-values dans les holsteins, abondances ou montbéliards convenables. Cette tendance est identique dans les taupes, gris, jaunes ou croisés blanc bleus R et O de conformation. La belle marchandise U de conformation et les limousins sont recherchés et se valorisent très bien.

Agneaux : L’animation commerciale est assurée par la qualité de l’offre dans les bons laitons, alors que la consommation se tasse face aux promotions de viande porcine. Les tarifs se stabilisent dans les agneaux laitons ou les bons gris, mais le tri est plus sensible dans la moyenne marchandise. Les abatteurs bénéficient des grosses sorties de lacaunes, pour couvrir leurs besoins avec des tarifs en baisse. En brebis, le commerce est fluide face à la faiblesse saisonnière de l’offre.

Porc : Le prix français se maintient à 1,689€, alors que de la baisse est observée en Allemagne.