Elevage laitier
Le croisement en élevage laitier, une solution qui se développe pour adapter le troupeau

Publié par Cédric Michelin
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Adaptation du troupeau, objectifs de production, les raisons qui poussent les éleveurs laitiers à croiser leurs vaches sont diverses, mais la pratique est de plus en plus répandue.

Le croisement en élevage laitier, une solution qui se développe pour adapter le troupeau

Face à la diversité des conditions d’élevage, des conduites, des objectifs de production, les différentes races de vaches laitières ont leurs atouts propres. Néanmoins, le croisement se développe dans les troupeaux laitiers, explique Pascale Le Mézec, de l’Institut de l’Elevage. En 2018, le contrôle laitier recensait 80 % des troupeaux en race pure, et 113.000 vaches croisées. Il s’agit avant tout d’équilibrer les grandes fonctions, par exemple les Prim’Holstein, les plus productives, ont cependant une capacité d’adaptation moindre en milieu contraint, même si la plupart des troupeaux multiraces élèvent des Prim’Holstein. Elles constituent 53 % des troupeaux d’une seule race en élevage conventionnel, 22 % en bio (mais 40 % des vaches conduites en élevage biologique sont des Prim‘Holstein). Les Normandes sont plus équilibrées, mais également moins réactives.

Pourquoi croiser les troupeaux ?

Pour les éleveurs, accoupler ses femelles avec des taureaux d’autres races laitières permet de bénéficier de l’effet d’hétérosis (ou vigueur hybride croisée), qui est d’environ +6 %. Ainsi, des femelles croisées Holstein/Montbéliardes produiront 6 % de lait en plus que la moyenne Holstein/Montbéliardes. Un effet qui existe également au niveau de la reproduction, explique Pascale Le Mézec. Après cinq ans, on constate un effet positif sur la santé des vaches, avec moins d’interventions (en matière de santé mais aussi de reproduction). Si l’on compare la situation d’un troupeau Holstein et d’un troupeau croisé, l’avantage économique, après cinq ans, est surtout manifeste dans un contexte de prix défavorables, pour des niveaux de production moyens et modestes. Accroitre la diversité des troupeaux apparait ainsi comme sécurisant, dans un contexte de plus en plus incertain pour la production laitière. Pour faciliter encore les croisements dans les prochaines années, des avancées seront néanmoins nécessaires pour pallier l’absence d’index, en rameau croisé, et permettre aux éleveurs d’effectuer des choix individuels de femelles.