Julien Pluchaud à Saint-Vincent-Bragny
Julien Pluchaud présentera un taureau et une génisse bouchère à Paris !

Marc Labille
-

Lors du prochain salon de l’agriculture, Julien Pluchaud représentera la race charolaise avec un taureau et une femelle de boucherie. Une fierté pour cet éleveur qui ne conçoit pas la sélection sans la finition des animaux. 

Julien Pluchaud présentera un taureau et une génisse bouchère à Paris !
Isoline, Julien et Paul Pluchaud, trois générations, tous trois très fiers de pouvoir présenter un taureau et une génisse bouchère à Paris.

Julien Pluchaud sera l’un des exposants de la race charolaise lors du prochain Salon de l’agriculture du 24 février au 3 mars prochain à Paris (lire encadré). Et il aura le privilège de présenter à la fois un taureau reproducteur et une femelle de boucherie. C’est une vraie fierté pour cet éleveur qui explique avoir toujours « aimé la sélection et l’engraissement ; l’un n’allant pas sans l’autre puisque la viande a toujours été la finalité de l’élevage ». Dans sa famille, Julien représente la cinquième génération, locataire de la même ferme à Saint-Vincent-Bragny. L’inscription des animaux au Herd-Book Charolais est arrivée dans les années soixante et c’est le grand-père de Julien qui a été le premier de la famille à participer à des concours de reproducteurs.

Le cheptel compte aujourd’hui 110 vêlages. La moitié des mâles sont valorisés en reproducteurs, le reste en broutards repoussés. Exceptées les femelles destinées à la reproduction, génisses et vaches de réforme sont toutes engraissées.

Vêlage, lait, viande…

Passionné par la sélection, Julien Pluchaud cherche en permanence à améliorer les qualités de ses vaches charolaises. Le premier impératif, c’est « qu’une vache puisse faire un veau et l’élever ». Autrement dit, Julien est très attentif aux facilités de vêlage et aux aptitudes laitières de ses femelles qu’il n’hésite pas à réformer lorsqu’elles ne donnent pas satisfaction dans leurs aptitudes maternelles. Mais l’éleveur-sélectionneur soigne aussi la morphologie de ses animaux. Ces derniers doivent avoir toutes les qualités d’une vraie charolaise (gabarit, tête, aplombs…) et Julien fait « en sorte de ne pas trop s’éloigner de la viande », explique-t-il.

Tout repose dans le bon choix des taureaux, confie l’éleveur qui avoue le plaisir qu’il éprouve à partir, toujours accompagné de son père, en quête de nouveaux veaux reproducteurs. Il lui arrive aussi d’acquérir quelques taureaux en copropriété ce qui lui permet d’accéder à d’authentiques grands raceurs, issus des meilleures lignées. Pour l’un de ces taureaux acheté à trois, les acquéreurs ont investi 10.000 € !

Présentations d’adultes

Corollaire de cette passion de la sélection, Julien aime participer aux concours de reproducteurs. Et c’est sous son impulsion que le Gaec qu’il formait avec son père Paul s’est lancé dans la présentation d’adultes il y a une quinzaine d’années. « Nous préférons soigner des adultes plutôt que des veaux. Moi, lorsque j’achète un veau, je regarde toujours la mère », argumente Julien. C’est avec beaucoup de fierté que la famille Pluchaud a reçue à Charolles son premier prix d’ensemble femelles adultes en 2009 puis son premier prix d’élevage en 2011. Avec des adultes toujours, l’élevage est aussi allé concourir quelques fois au Sommet de l’Élevage.

De retour à Paris

Cette année, Julien participera pour la troisième année consécutive au Salon de l’agriculture. Il y avait emmené une vache en 2022 et l’année dernière, il avait exposé cinq bovins dans le concours général : deux vaches accompagnées de leurs veaux plus un taureau. Ce dernier est de nouveau sélectionné cette année. « Il y avait 97 animaux engagés pour seulement 41 places ! », fait valoir le jeune éleveur. Âgé de trois ans, ce jeune taureau est un pur produit de Saône-et-Loire. Il est né dans l’élevage Bonnot à Champlecy et son père provient de l’élevage Brunel d’Issy-l’Évêque. À chacune de ses participations au concours de Charolles, il a obtenu un premier prix. À Paris, « il ne sera pas le plus lourd. S’il est dans les trois premiers prix de sa section, ce sera déjà bien », confie avec humilité Julien Pluchaud. Très complet dans sa morphologie et son développement, ce jeune taureau donne déjà des produits prometteurs à l’élevage.

Cerise sur le gâteau

Mais pour la famille Pluchaud, la cerise sur le gâteau, c’est d’avoir en même temps une génisse de viande titulaire pour Paris. Il s’agit d’une femelle de quatre ans, que Julien a pris le temps de bien finir, au-delà de trois ans. Une bête grasse, très bien conformée, à la culotte très rebondie, qui aurait pu aller au Festival du Bœuf en décembre dernier, confie l’éleveur. Mais elle a en plus tous les atouts « d’une vraie charolaise inscrite, avec des pattes d’aplombs, une belle tête », décrit Julien. Le père de cette magnifique génisse bouchère n’est autre que Macaron, un taureau record de la station de Jalogny détenu par la section « reproducteurs » du groupement Feder auquel adhère l’élevage.

Fierté de produire une viande de qualité

Cette génisse est agréée label rouge. Grâce à sa coopérative et l’Association Charolais Label Rouge, Julien apprécie d’être engagé dans plusieurs signes officiels de qualité. Il a la fierté de produire une viande de qualité récompensée par des plus-values. Produire des bêtes label rouge n’engendre pas de grosses contraintes pour un élevage charolais traditionnel, assure l’intéressé. Alimentation sans OGM, présence du veau sous la mère pendant au moins six mois, alimentation avec des fourrages de l’exploitation… C’est comme cela que la famille Pluchaud a toujours conduit ses animaux. « La meilleure alimentation, c’est l’herbe », fait valoir Julien qui parvient à engraisser certaines de ses femelles dans des prés d’embouche sans aucune complémentation. Pour la génisse de Paris, après une dernière saison de pâturage rien qu’à l’herbe, elle a été hivernée au foin avec une complémentation composée de céréales de la ferme et d’un mélange de pulpe, lin, maïs, tourteaux gras locaux, révèle en toute transparence Julien Pluchaud.

 

Rendez-vous les 24 et 25 février au SIA

Six femelles bouchères label rouge (Tendre Charolais et Plaisir Charolais) seront présentes à Paris dans le cadre du salon de l’agriculture. Quatre de ces génisses et vaches proviennent de la Saône-et-Loire. Cette présentation est organisée par l’OS Charolais France et ces animaux feront l’objet d’une vente le samedi 24 février à 15h30 sur le grand ring dans le hall 1. Les six femelles ont été sélectionnées sur leurs bonnes aptitudes bouchères (conformation U+, E-, E=) et sont inscrites au livre généalogique. Elles seront exposées dès l’ouverture du salon jusqu’au mardi soir.

Le Concours général de la race charolaise se déroulera quant à lui le dimanche 25 février de 14h00 à 17h00. 41 reproducteurs s’affronteront sur le grand ring.  Les six femelles bouchères rejoindront les champions sur le podium à l’issue du concours.

Les exposants d’animaux charolais de Saône-et-Loire : Hugues Aumeunier, Dompierre-les-Ormes ; EARL du Grand Monetois, Ecuisses ; EARL Gaudet Fabien, Marly-sur-Arroux ; Gaec Vincent père et fille, Oudry ; Guillaume Mateuil, Oudry ; Frédéric Morin, Saint-Vincent-Bragny ; EARL Pluchaud Julien, Saint-Vincent-Bragny.