Retour sur 2024
L'année 2024 vue par Cambon : quatrième trimestre
Toutes les semaines, Michel Cambon, dessinateur de presse, pose un regard aiguisé et parfois amusé sur l’actualité agricole. En cette fin d’année, nous vous proposons de revenir sur les événements et temps forts de 2024 illustrés par un dessin.
Octobre / Feu vert pour le déclassement du loup
Mercredi 25 septembre, le Comité des représentants permanents des gouvernements des États membres de l’Union européenne (Coreper) a donné son feu vert, pour revoir le statut du loup. En clair, le statut du loup pourrait passer du statut de « protection stricte » à celui de « protection simple ». Les loups sont responsables de la mort de 65 500 bêtes chaque année en Europe, parmi lesquels 73 % de moutons et chèvres, 19 % de vaches et 6 % de chevaux et d’ânes. Cette proposition a été présentée le 3 décembre aux membres du comité permanent de la Convention de Berne du Conseil de l’Europe qui a approuvé le déclassement. À compter du 7 mars 2025, s’il n’y a pas plus d’un tiers des pays membres qui s’y opposent, l’Union européenne pourra adapter les annexes correspondantes de la directive Habitats offrant in fine une flexibilité supplémentaire dans la gestion des populations lupines locales.
Novembre / La France s'oppose au Mercosur
En négociation depuis une vingtaine d’années, l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur est revenu sur le devant de la scène avec la reprise des discussions au Brésil début septembre. Un accord jugé mi-novembre « pas acceptable » par le Président de la République française, Emmanuel Macron. En effet, dans l’Hexagone, cet accord commercial fait face à une vive opposition politique, mais également agricole. Les syndicats majoritaires sont en effet excédés de voir l’agriculture « utilisée comme une variable d’ajustement dans les accords commerciaux internationaux » appelant mi novembre leurs réseaux à manifester. Une opposition partagée par les Italiens notamment. La voix française n’a pourtant pas été entendue. Le 6 décembre, la présidente de la Commission européenne a finalement validé l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur.
Décembre / Le gouvernement démissionne (encore)
La faute à la loi des séries ? Peut-être. Pour la deuxième fois en moins de six mois, le Premier ministre a été contraint de démissionner suite à une motion de censure votée à l’Assemblée nationale, la deuxième seulement de l’histoire de la Ve République. Michel Barnier a donc présenté sa démission le 5 décembre bloquant une nouvelle fois le système législatif. En effet, plusieurs textes prennent à nouveau du retard : le projet de loi d'orientation agricole et les propositions de loi sur les Entraves, les épandages par drone ou la Démocratie agricole. Le Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2025 qui comportait plusieurs articles agricoles portant sur les retraites agricoles, la pérénnisation du TO-DE, l’exonération applicable aux jeunes agriculteurs, la taxe soda, la fiscalité sur les sucres ajoutés est également ajourné, comme le projet de loi de finances pour 2025.