Vin biologique
Vin biologique La production française profite de l’engouement pour le vin bio

Publié par Cédric Michelin
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En réponse à la forte demande de vin bio, les trois principaux pays producteurs vont considérablement développer leurs surfaces certifiées, la France en tête.

Vin biologique  La production française profite de l’engouement pour le vin bio

La France devrait profiter à plein du développement de la consommation mondiale de vin biologique dans les années qui viennent, estime une étude réalisée pour Millésime Bio par l’institut IWSR. Selon cette enquête internationale menée auprès des cinq premiers marchés internationaux du vin biologique, c’est en France que la production devrait se développer le plus rapidement à moyen terme, le vignoble français rattrapant une partie de son retard sur le leader incontesté, l’Italie, et creusant l’écart avec le troisième du podium, l’Espagne, qu’elle a dépassé en 2018.

De 2013 à 2023, les volumes produits en France devraient être multipliés pratiquement par quatre, bondissant de 165 millions d’hectolitres (Mhl) à 613 Mhl. Dans le même temps, la production transalpine ferait un peu mieux que doubler (de 420 Mhl à 924Mhl), celle de l’Espagne connaissant une croissance légèrement supérieure (de 241 Mhl à 599 Mhl). Le développement des vignes cultivées en bio va se poursuivre à un rythme soutenu en France dans les années qui viennent. Un quasi doublement est annoncé pour les cinq prochaines années (115.000 ha en 2023), à la faveur du rythme élevé des conversions.

La France premier marché

« La viticulture bio française a la chance de pouvoir s’appuyer sur un marché intérieur très dynamique et des consommateurs exigeants sur l’origine des produits », a commenté Nicolas Richarme, président de Sudvinbio, l’association interprofessionnelle des vins biologiques du Languedoc, la première région française de production. En 2021, selon l’étude, les Français consommeront deux fois plus de vin bio qu’en 2013 et doubleront alors les Allemands comme premier pays consommateur au monde. « Pour éviter toute forme d’opportunisme dans ce domaine, il faut être particulièrement strict en matière d’étiquetage », a poursuivi Patrick Guiraud, président du salon Millésime bio. Ce dernier a dit souhaiter que l’origine des vins issus de différents pays de la communauté européenne (VCE) arborant le logo bio soit « clairement identifiée ». Le risque que des importations de vins biologiques à bas prix viennent concurrencer la filière française est cependant limité, ont estimé les responsables professionnels. « Les ventes de vin bio sont relativement protégées par leurs circuits de distribution très spécifiques, avec la part très importante prise par la vente directe (de l’ordre de 40 %) et les circuits spécialisés », a commenté Nicolas Richarme, de Sudvinbio. « En outre, l’achat de vin bio correspond à un choix qualitatif et écologique que l’on retrouve d’ailleurs partout dans le monde. Je ne crois pas que le prix soit la priorité des consommateurs de vin bio », a-t-il conclu.