Manifestations syndicales, saison 2, acte I
Le Mercosur rallume les feux de la colère !
Lundi 12 novembre, les présidents et secrétaires généraux de la FDSEA et des JA de Saône-et-Loire invitaient tous les présidents locaux (CSEA…) de leurs réseaux respectifs pour lister les principaux motifs de mécontentements du terrain. Malgré les promesses post-manifestations et dernièrement de timides annonces gouvernementales, la crise couve toujours. La perspective d’un accord UE-Mercosur est venu raviver les braises de la colère.
Président de la FDSEA, Christian Bajard a tout d’abord rappelé l’importance d’intensifier les actions alors que les attentes sur le terrain sont fortes. Bien des sujets brûlants remontent des exploitations, mais il manque encore des réponses concrètes à la hauteur des enjeux. « Nous devons, plus que jamais, faire monter la pression pour obtenir des avancées significatives » à l’heure du projet de loi de Finances qui doit absolument concrétiser nombre de promesses obtenues après les manifestations de cet hiver.
La première action est donc fixée lundi 18 novembre soir à Mâcon, avec pour mot d’ordre, non à l’accord Mercosur, un sujet de grave inquiétude pour toutes nos filières (élevages, céréales…).
Pour le président de JA71, Maxime Bonnot, l’accord Mercosur est inacceptable : « Ce type d’accord met en péril notre agriculture et nos standards de qualité ». Les produits agricoles venant d’Amérique du Sud ne respectent pas les mêmes normes sanitaires et environnementales que les nôtres. Moins disants, « ces produits n’ont rien à faire sur nos marchés ! »
Budget et fiscalité cruciaux pour l’agriculture
La Loi de Finances est actuellement en débat, et le spectre du 49.3 plane toujours sur les débats parlementaires. De nombreuses mesures fiscales favorables à l’agriculture sont dans le projet de loi. « Il est crucial de les sécuriser pour éviter que des coupes budgétaires soient réalisées sur le dos des agriculteurs », rajoute à la liste des doléances Christian Bajard. « Nous devons garantir ces avancées législatives pour que notre secteur puisse enfin respirer face aux contraintes administratives et financières et face à la baisse du nombre d’agriculteurs ».
Rendez-vous est donc donné par les secrétaires généraux, Anton Andermatt et Jérémy Gravalon, au rond-point de l’Europe, lundi 18 novembre à 19 heures, avec des points de ralliement en amont. Sous le slogan « N’importons pas l’agriculture que nous ne voulons pas », les manifestants barreront des drapeaux sud-américains devant la préfecture pour marquer leur refus catégorique de l’accord Mercosur. D’autres actions suivront en direction des sous-préfectures. « Nos élus, députés et ministres doivent comprendre que nous sommes à bout de patience ».
Ce nouvel acte, d’une deuxième saison de manifestations 2024, est en effet une mise en garde : « notre patience a des limites, et nous ne céderons pas face aux décisions qui bradent notre agriculture. Pour nous, la défense de l’agriculture française ne se négocie pas. Nos actions vont continuer, pas à pas, pour obtenir les réponses que les agriculteurs de Saône-et-Loire et d’ailleurs attendent depuis trop longtemps », concluent les deux présidents en guise d’invitation à toutes et tous les agriculteurs à répondre présents le 18 novembre à Mâcon. Un premier acte qui en appellera d’autres sur des thèmes bien définis à chaque fois.