Crédit Agricole Centre-Est
Le chantier du béguinage de Saint-Martin-Belle-Roche est lancé
Jeudi 9 novembre, plusieurs élus locaux dont le maire de la ville et la vice-présidente du Conseil départemental de Saône-et-Loire chargée des affaires sociales, Claude Cannet, ont posé la première pierre de ce projet à vocation sociale. Le futur béguinage pour seniors de Saint-Martin-Belle-Roche ambitionne de répondre aux enjeux de vieillissement de la population, particulièrement marqué en Saône-et-Loire.
Plus qu’un simple programme de logements, le béguinage de Saint-Martin-Belle-Roche, dont les travaux ont officiellement été lancés lors de la cérémonie du 9 novembre au 178 de l’allée du 19 Mars 1962, propose de lutter contre l’exclusion et l’isolement en proposant un habitat inclusif. L’objectif premier est de prolonger au maximum l’autonomie des habitants dans un environnement adapté et sécurisant. Pour y parvenir, une coordinatrice, ou un coordinateur de la vie sociale et partagée, doit être nommé sur le futur site. Il/elle sera accompagné par l’intervention d’infirmiers diplômés d’État (IDE) à des fins préventives, comme le repérage des fragilités ou le suivi de pathologies. D’autant plus que, d’après l’Insee, notre département est celui de la région dont la population est la plus âgée, après la Nièvre. En 2040, il devrait compter 37.600 nouvelles personnes âgéés de 65 ans ou plus qu'actuellement, affichant alors un total de 34 % de la population locale. Le segment des 75 ans ou plus, souvent en perte d’autonomie, présentera une augmentation encore plus significative, passant de 13 % en 2018 à 20 % de la population en 2040 et 23 % en 2070.
Une alternative à la maison de retraite
Des logements collectifs mais indépendants, dotés d’espaces communs, regroupés autour d’un jardin… Des béguinages sont créés pour "habiter" sa retraite autrement. Au Moyen-Âge, les béguinages accueillaient, dans le Nord de l’Europe des femmes célibataires logées dans des maisonnettes autour d’une chapelle. Aujourd’hui, ils prennent la forme de petits ensembles de pavillons ou d’appartements indépendants, dotés d’espaces de vie communs, ouverts aux seniors. Un logement à vocation sociale puisque ce modèle se situe entre le domicile personnel et la maison de retraite médicalisée. Proche des résidences autonomie, ces habitations accueillent un nombre limité de résidents dans 15 ou 20 logements. Les espaces communs sont animés par des personnes extérieures, souvent ouverts aux associations de quartier. Une hôtesse, un gardien-veilleur, une accompagnatrice prennent soin des résidents, les aident dans leurs petits problèmes quotidiens. Par ailleurs, les béguinages sont toujours implantés non loin d’un centre-ville et de commerces de proximité. Les résidents peuvent aussi profiter à leur domicile de services à la personne type ménage, coiffure, livraison de repas, etc. Mais attention, pour habiter en béguinage, les candidats doivent être autonomes ou en perte partielle d’autonomie (Gir 6 ou Gir 5). Certes, les logements, souvent de plain-pied, répondent au label Haute Sécurité Santé pour les seniors (H2S). Mais ils n’ont pas vocation à être médicalisés, même s’ils sont conçus pour favoriser au maximum le maintien à domicile de personnes vieillissantes : sanitaires adaptés, seuils de porte abaissés, mains courantes dans les toilettes, volets électriques, etc.
Des loyers modérés
Les béguinages, dont le fonctionnement est proche des résidences services seniors (Les Hespérides, Les Jardins d’Arcadie…), s’en distinguent par leur prix. Ils sont beaucoup moins coûteux. En effet, souvent gérés par des bailleurs sociaux, leurs loyers sont alignés sur les plafonds des aides au logement, et les résidents ne doivent pas dépasser un certain montant de ressources. Ils peuvent bénéficier des aides au logement (APL ou ALS) et de l’allocation personnalisée d’autonomie (Apa) à domicile qui contribue à payer les dépenses nécessaires pour rester vivre chez soi malgré une perte d’autonomie.
Financement et accompagnement
Les Béguinages sont financés par la société France Béguinages qui en est propriétaire et dont les actionnaires principaux sont le Fonds Finance et Solidarité d’Amundi Asset Management (Groupe Crédit Agricole) et la Banque des Territoires (Groupe Caisse des Dépôts). Dans le cas du projet de Saint-Martin-Belle-Roche, c’est l’association Vivre en Béguinage qui est garante du projet de vie. Une association créée en 2017 par les fondateurs du groupe Vivr’Alliance, reconnue d’intérêt général en 2020, qui accompagne les candidats (qui ont préalablement fait leur demande d’adhésion auprès de l’association) en amont du projet en organisant des "Journées découvertes" au cours desquelles sera notamment élaborée la Charte de Vie, véritable socle de la vie en béguinage.