Dans l’ombre de Terre de Jim, la finale régionale des labours a vu s’affronter à huis clos les champions des départements de la grande région. Une compétition dont le niveau ne cesse de s’élever d’année en année.
Le labour peut aussi bien être considéré comme une opération du travail du sol presque banale que s’avérer un art d’une précision extrême. On peut s’en rendre compte chaque année dans les différentes compétitions organisées par les jeunes agriculteurs, du niveau cantonal au niveau national. « La culture des concours de labours varie beaucoup d’un département à l’autre, constate le haut-saônois Jordan Muhlematter, qui prend part de nombreuses années à ces compétitions. Dans certains départements la finale départementale réunit à peine six ou sept concurrents, et nos collègues sont surpris quand on leur dit que cette année on était plus de 40 à la départementale de Haute-Saône ! »
Une émulation qui fait progresser
Forcément, l’engouement pour ce ‘’sport’’ et sa valorisation par les JA a un effet d’entrainement et d’émulation, de nature à favoriser l’amélioration du niveau général. « Depuis le covid on constate qu’il y a plus de jeunes qui passent du temps à améliorer leur matériel et à s’entrainer régulièrement pour progresser en vue des concours de labours. Pierre Cuenot, qui a fait un labour à plat impeccable, nous a dit pour rigoler qu’il aurait pu construire une maison avec tout le temps qu’il a passé à améliorer sa charrue l’hiver dernier ! » D’une année sur l’autre, les mêmes noms reviennent régulièrement, et les adversaires sur le champ nouent des liens d’amitié, comme en témoignent les applaudissements fournis à la lecture du palmarès. Une remise des prix en catimini, sur un coin de table, sans sono, pendant que la foule assistait à l’inauguration officielle et aux discours des ‘’huiles’’…
Classé premier lors de la finale régionale, le 6 septembre à Mamirolle, lui-même constate que davantage de pratique aurait pu lui permettre d’accéder à une meilleure place à la finale nationale le surlendemain. « Pour ma première place à la régionale, j’ai été très surpris car je ne m’y attendais pas du tout, vu comment ça s’était passé. En regardant les résultats des autres participants j’ai compris que j’avais eu de moins bonnes appréciations sur les qualités de mon labour… mais aussi moins de pénalités. Le deuxième dans ma catégorie par exemple a été beaucoup pénalisé parce qu’il n’a pas réussi à terminer dans les temps. » A l’issue de cette finale régionale, Pierre Cuenot de Luxiol dans le Doubs, vainqueur dans la catégorie à plat, et Jordan Muhlematter, vainqueur dans la catégorie en planche, ont donc été qualifiés pour représenter la grande région à la finale nationale. Bravo à tous les deux !
Alexandre Coronel
