Semences de ferme
Les trieurs à façon font valoir l’augmentation constante des semences de ferme, y compris en ce qui concerne les mélanges de variétés
A quelques jours des premières moissons, le Staff (Syndicat des trieurs à façon de France) souligne l’augmentation constante des semences de ferme, une augmentation qui serait liée, selon lui, à l’adaptabilité des trieurs, capables notamment d’accompagner la tendance aux mélanges de variétés…
« Nous avons toujours su faire face, nous adapter » à des campagnes de production difficiles, a expliqué le président Sylvain Ducroquet, président du Staff, le Syndicat des trieurs à façon de France, lors d’une conférence de presse organisée à quelques jours des prochaines moissons. « En période d’instabilité, les semences de ferme constituent un recours », plaide-t-il, lui qui pointe leur part de marché croissante, celle-ci étant passé de 45 % à 55 % « en 3 à 5 ans ».
Plusieurs atouts sont mis en avant par les trieurs, notamment les 30 % d’économie par rapport aux semences certifiées et la souplesse des traitements. Ils vantent leur capacité d’adaptation face à une hausse des mélanges de variétés ou aux mélanges d’espèces. Et de mentionner le programme de recherche Wheatamix de l’Inra, dont les perspectives perspectives sont encourageantes sur le sujet. Ce projet porte sur les associations variétales de blé et montre un possible gain de 1 à 2 quintaux par hectare ainsi qu’une baisse notamment d’utilisation des fongicides et insecticides, met en avant le Staff. « On constate une hausse du nombre de mélanges à la ferme », indique Sylvain Ducroquet pour qui « les trieurs sont capables de trier des bennes de 10 tonnes de mélanges. C’est plus difficile en station de semences »
Des équipements adaptées
Des tests sont par ailleurs menés sur les mélanges d’espèces, avec des machines pour nettoyer, trier les grains destinés au marché de la consommation ou des semences. « A titre personnel, j’investis cette année dans un trieur alvéolaire pour les mélanges d’espèces en semences bio », a signalé, pour sa part, Olivier Hoste, gérant de la société de triage à façon SCS à Bourguebus (Calvados).
« Nous avons une carte à jouer pour relever les nouveaux défis de l’agriculture », a insisté Sylvain Ducroquet. Et de citer l’arrêt prochain de l’imidaclopride, « un facteur nouveau déstabilisant auquel nous sommes en mesure de nous adapter ». La dynamique des semences de ferme devrait se poursuivre, parie le Staff, lequel table même sur un taux d’utilisation de 60 % lors des prochains emblavements. Le recours au triage à façon ne s’est pas démenti en 2016, malgré de faibles poids de mille grains (PMG), ni en 2014, nonobstant des taux de germination élevés. Le Staff met aussi en exergue l’importance des semences de ferme lors d’une faible récolte comme celle de l’an dernier alors que le ministère de l’Agriculture a autorisé la certification de semences R2 (deuxième génération) donnant la « possibilité aux semenciers en manque de disponibilité d’aller chercher des lots en ferme pour approvisionner les stations », fait état Sylvain Ducroquet.
Le Staff évalue le marché des semences à 1,1 million de tonnes, dont quelque 500.000 tonnes certifiées et 600.000 tonnes fermières. Des 55 % de semences fermières, il distingue cependant celles des trieurs (30 % de part de marché) et des agriculteurs (25 %).