Partis et associations écologistes
Quand les "écolos" revisitent l’élevage bovin
La Fondation pour la Nature et l’Homme (FNH) a publié un rapport qui souligne les impasses de la filière allaitante. Elle préconise de baisser la consommation de moitié.
L’étude de la Fondation pour la Nature et l’Homme présente un constat plutôt sombre de l’état de santé de l’élevage allaitant. Malgré des aides publiques en augmentation depuis dix ans, on recense 30.000 éleveurs de bovins viande en moins pendant cette période. La décapitalisation entraîne un effritement de 2 à 3 % du cheptel chaque année. Cette situation s’expliquerait par une augmentation des charges en raison de l’agrandissement des exploitations et une baisse des prix de vente. Selon la Fondation, malgré les lois Egalim, les coûts de production seraient supérieurs de 99 centimes le kilo aux prix de vente et « les éleveurs de bovins-viande sont les seuls à vendre à perte ». Parmi les facteurs qui pèsent sur les prix : la situation d’oligopole de l’abattage et de la découpe. Avec derrière, la réalité des marchés : le steak haché représente 60 % de la consommation et ne met pas en valeur la viande de qualité issue du troupeau allaitant et la restauration rapide, demandeuse de viande hachée notamment importée.
Manger moins et mieux de viande
Dans ces conditions, si rien n’est fait, la FNH annonce un « scénario catastrophe » d’ici 2035. La poursuite de la concentration des outils de découpe dans le grand Ouest, un développement de l’engraissement "intensif" au détriment des prairies et la disparition d’un tiers des exploitations entrainant une chute de 20 % de la production.
La solution de sortie de crise proposée par la FNH est de « reconnecter le consommateur et la filière ». Jusque là, les éleveurs sont d'accord. C'est après... Elyne Etienne, responsable agriculture et alimentation de la Fondation recommande de diminuer au moins par deux la consommation de viande ! Dans un but louable de valoriser « le travail des éleveurs et le lien au terroir », les auteurs de l’étude mettent en avant le bio et les viandes sous signes de qualité, ignorant qu’elles ont du mal à conserver leurs parts de marché actuellement.
Si certains éléments du constat méritent attention, les solutions proposées par cette étude sont à ce point radicales et utopiques que ses bonnes intentions sont gâtées comme un mauvais roast-beef d’importation trop cuit. Toute ressemblance avec la politique du conseil Régional de Bourgogne-Franche-Comté ne sont pas forcément invraisemblable...