Liste commune FDSEA-JA Saône-et-Loire
Faire de notre agriculture, une fierté nationale

Cédric Michelin
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La liste FDSEA-JA de Saône-et-Loire a été présentée en conférence de presse ce lundi 9 décembre à Charolles. Une liste de candidats complémentaires représentants tous les territoires et toutes les productions du département. L’agriculture familiale viable et vivable ainsi que le renouvellement des générations seront défendu par Luc Jeannin, candidat à la succession de Bernard Lacour à la présidence de la chambre d’Agriculture.

Faire de notre agriculture, une fierté nationale

C’est avec une détermination sans faille et une vision claire pour l’avenir que les candidats FDSEA-JA ont officiellement lancé la campagne électorale, ce 9 décembre à la Maison du Charolais à Charolles. Pour ses élections consulaires 2025, aucun doute sur le projet résumé dans le slogan « Tous ensemble, nous sommes l’agriculture ! ». Et de rajouter à maintes reprises : « votons le bon sens », sûr de la force des deux syndicats majoritaires qui ont le plus important réseau syndical dans toute la France et en Europe. Mais c’est bien la proximité qui tient à cœur de tous les candidats proposés sur la liste commune FDSEA-JA Saône-et-Loire. Un bon mélange d’expériences, de diversité, de jeunesse, de technicien, d’humanistes… qui sont « crédibles » en étant depuis longtemps impliqués et reconnus par leurs pairs sur le terrain ou dans les organisations agricoles et viticoles du département, de la région et même au national. FDSEA et JA « dialoguent » également en permanence avec toutes les organisations agricoles professionnelles du département, tous les acteurs et partenaires du monde agricole.

« Remettre de la noblesse à l’art de produire »

À Charolles, le président de la FDSEA, Christian Bajard débutait la présentation à la presse du film national FNSEA appelant à voter FNSEA-JA. Ce clip vidéo a été tourné en Saône-et-Loire, avec des agricultrices et des agriculteurs du département. Les images sont sublimes, les messages sont forts, l’émotion suscitée est universelle. « La Saône-et-Loire est un grand département agricole qui a toujours eu de grands projets. Nous avons choisi Charolles car c’est un symbole. Ici se sont lancées de grandes batailles », rappelait Christian Bajard qui se bat pour la valeur ajoutée en élevages, en céréales, en viticulture… alors que la « démographie pose le vrai enjeu du renouvellement des générations » et le dérèglement climatique pose « le défi des aléas, des crises sanitaires, de l’adaptation… ».

Sans oublier, un contexte « compliqué », faute de gouvernement, de guerres géopolitiques ou économiques, « avec des agriculteurs qui ne peuvent plus comprendre les injonctions contradictoires des politiques et une société qui a perdu le lien et le sens de son agriculture ». FDSEA et JA continuent donc leurs réunions (CSEA) pour inviter à « co-construire » et compléter le projet électif « d’une agriculture productive dynamique sur tous les territoires ». Il n’est pas question ici d’être productiviste, précisait-il, mais « de remettre de la noblesse à l’art de produire », tant décriée par les bien-pensants de l’agriculture, qui refusent pourtant de voir le déficit commercial se creuser et les importations ne respectant ni les Hommes, ni l’environnement, nourrir des populations urbaines de plus en plus malheureuses.

Pour une agriculture « viable et vivable »

Des citoyens pourtant lucides, reconnaissant les qualités de leur agriculture française, la meilleure au monde même, et qui soutiennent à près de 90 % les mouvements syndicaux depuis le début d’année, à condition qu’ils soient respectueux et sans dégradation. « Depuis nos actions, on marche sur la tête et les panneaux communaux retournés », la France soutient la profession agricole dans son combat d’obtenir enfin une valorisation juste, une simplification administrative, des perspectives d’avenir… Pour Maxime Bonnot, président JA71, une seule solution, « le bon sens de défendre une agriculture viable et vivable, ancrée dans les territoires ». Il a pu constater tous les leviers activés par le réseau syndical face à une année de crise, notamment sur les fonds Feader. « Nous nous sommes tous mobilisés et nous allons obtenir de réelles avancées », annonçait-il en prévision d’annonce par le Conseil régional dont il a eu la primeur. Il remerciait au passage chambres et DDT qui ont repris des dossiers.

Vendre « à sa juste valeur »

Après cette riche entrée en matière, les candidats se succédaient pour détailler le projet syndical collectif. Membre sortant et repartant donc, Joffrey Beaudot donnait les cinq axes prioritaires pour la liste FDSEA-JA71. « Avoir des agriculteurs nombreux sur tout le territoire, avoir des agriculteurs qui vivent dignement de leur production, avoir des agriculteurs engagés dans les transitions climatiques et énergétiques, avoir des agriculteurs qui retrouvent le goût d’entreprendre et de nouveaux qui s’installent et avoir une chambre acteur de ces dynamiques de développement », faisait-il la synthèse. Anton Andermatt revenait sur l’engagement de vendre sa production « à sa juste valeur ». Cela passe, pour lui, par le levier de la réduction des charges dont les charges liées à la complexité administrative. Côté produit, l’application des lois Egalim doit enfin permettre la construction du prix en marche avant depuis les coûts de production et de revient (2 Smic).

Autre secrétaire-général, mais cette fois de JA71, Jérémy Gravallon sait que le climat de demain ne facilitera pas cet objectif avec une année semée d’aléas climatique (inondations…) et sanitaires (FCO, MHE…) après des années de canicule, sécheresse ou gels de printemps. « Nous sommes les premières victimes du changement climatique ». Point de défaitisme dans ses paroles, au contraire. « Nous sommes la solution », lui qui veut entretenir les fossés, tester le matériel végétal de demain, encadrer pour bien développer la méthanisation ou l’agrivoltaïsme… Et pourquoi pas l’agroforesterie pour décarboner et capter le CO2 comme nos bocages et nos prairies.

Sur tous les fronts

Cela fait beaucoup. Pas pour Marine Seckler, maman et multi-productrices en bio et en circuit court. Enfin à condition, de « simplifier la vie » des agriculteurs. « Pour une ruralité dynamique, il faut un bon maillage territorial, attirer des jeunes et communiquer avec les citoyens ». Élu sortant et repartant, Jean-Jacques Lahaye rajoutait que la chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire continuera de « développer l’accompagnement de proximité, avec une offre de conseils au juste prix », basés entre autres sur l’innovation émanant des quatre pôles de recherche (Vinipole, Ferm’Inov, pôle laitier Fontaines et ovins à Charolles). « On doit déployer les innovations techniques dans les fermes ». Mais l’éleveur de Neuvy-Grandchamp n’en n’oublie pas pour autant le plus important, l’humain, lui qui est très engagé dans l’accompagnement « des agriculteurs qui ont connu un accident de parcours de vie, qui peut arriver à tout le monde ». Les collectivités et organisations professionnelles sont toutes sensibilisées, surtout depuis que la chambre d’agriculture a renforcé ses liens avec les collectivités territoriales.

Une vitrine de toutes les agricultures

De quoi donner une nouvelle visibilité à notre agriculture, tout comme le projet de rénovation de la Maison de l’Agriculture à Mâcon. S’occupant de mener à bien « ce gros projet », datant de 1970 en réalité, Marc Sangoy veut une Maison « digne de ce nom » historique pour accueillir les agriculteurs, viticulteurs, partenaires, collaborateurs et élus… pour « montrer tous les produits et savoir » du département.

Et Christian Bajard de conclure sur la profession agricole : « ceux qui ont le plus intérêt à notre division, ce ne sont pas vraiment les autres syndicats, mais certains politiciens et administrations. Attention, attention », mettait-il en garde contre l’abstention facile notamment. « Si on se divise, au final, ce seront d’autres que les agriculteurs qui prendront des décisions à notre place ».

Luc Jeannin proposé pour prendre la présidence

Luc Jeannin proposé pour prendre la présidence

En cas de victoire de la liste commune FDSEA-JA71, l’éleveur de charolais de Saint-Eugène, Luc Jeannin sera proposé pour prendre la succession de Bernard Lacour, partant à la retraite. Administrateur FDSEA et administrateur à la FNSEA, Luc Jeannin est actuellement le vice-président de la chambre d’Agriculture de Saône-et-Loire.

Il débutait son discours en remerciant chacune et chacun des candidats mais également Bernard Lacour pour « son engagement tout au long de sa vie », lui qui restera engagé même à la retraite venant. Être candidat, « c’est une vraie responsabilité, assumée, d’autant plus à l’heure où notre démocratie cherche des repères ». Il faisait le parallèle entre « ce monde complexe face à un grand risque d’isolement » et son projet pour tous les agriculteurs de Saône-et-Loire « de ne justement laisser personne dans l’isolement ». Et pour cela, il sait pouvoir s’appuyer sur des réseaux puissants et des collaborateurs compétents. « Notre objectif est de construire. De construire un projet par et pour le collectif », projet qui peut évoluer. Aucune politique n’est immuable dans un monde de plus en plus instable, « dénonçant au passage, les parlementaires qui ont pris en otage les agriculteurs » en renversant le gouvernement, ne permettant pas le vote d’avancées importantes pour l’agriculture. « On se bat pour tous les collègues, on se bat sur du concret », affirmait-il sans crainte des critiques. « Qui se bat sur le Feader, qui se bat sur les coûts de production, qui se bat pour le respect, qui se bat pour les retraites, qui se bat pour les aides climatiques… », donnait-il une réponse en « ne voulant pas rentrer dans le jeu de la critique facile ».

Mais si le syndicaliste s’inscrit dans la lignée historique de la FNSEA, « son obsession de construire » n’est plus celle de son grand-père. En patois, il disait : « l’important, c’est pas le disou, c’est le faizou ». À l’heure des réseaux sociaux, des infox, du buzz et du clash permanent, il veut rajouter au faire, le faire-savoir. « La chambre d’agriculture sera encore et toujours aux côtés de tous les agriculteurs pour les aider à prendre les bonnes décisions. C’est notre mission essentielle ». Une « fierté » non pas personnelle, ou d’organisation, mais bien « pour relever le défi d’affirmer l’agriculture comme fierté nationale ».