Rentrée scolaire
Un vent de changements souffle sur Davayé
Une nouvelle filière et toujours l'envie d'avancer malgré les coups durs, tel est le credo de l'équipe enseignante du lycée de Davayé après la suppression du financement de la Région pour ses formations viticoles.
La plus importante nouveauté de la rentrée du lycée viticole reste, sans doute, la création du BTS Gestion et protection de la nature (GPN). C’est la première fois depuis près de 35 ans que le lycée d’enseignement général et technologique agricole (Legta) ouvre une formation entièrement nouvelle. Une nouveauté qui fait sens, insiste le directeur de l’AgroBioCampus Davayé, Jean-Philippe Lachaize, qui veut faire de son établissement un modèle à la pointe d’une viticulture durable. « Les BTS Viticulture œnologie (VO) et GPN ont vocation à travailler ensemble sur des projets, notamment, liés à la biodiversité dans une perspective d’économie durable », détaille-t-il. Si, au départ, il craint quelques « frottements » entre les deux filières, Jean-Philippe Lachaise a pour objectif de réduire les antagonismes qui les opposent en apportant une meilleure connaissance des enjeux et des métiers de chacun. Et puisque l’union fait définitivement la force, le Vinipôle devrait faire œuvre de passerelle entre les deux BTS VO et GPN en tant que laboratoire viticole tourné, notamment, vers la lutte contre les impacts du dérèglement climatique. Autre outil qui fait la liaison entre les deux formations, Vitaf. Ce projet d’agroforesterie en viticulture, porté par l’AgroBioCampus, est le point commun entre les deux BTS puisque l’agroforesterie peut être une réponse au dérèglement climatique et de la biodiversité.
Du CPPA vers l’UFA
Moins bonne nouvelle, annoncée depuis près de deux ans maintenant, la Région ne finance plus les formations viticoles cette année. Impossible pour Davayé de continuer ces formations en autofinancement, « cela mettrait en péril la stabilité de notre structure » se désole Jean-Philippe Lachaize. Résultat, le Centre de formation professionnelle et de promotion agricole (CFPPA) a dû fermer ses portes pour laisser place à une Unité de formation par apprentissage (UFA). Derrière ce simple changement de sigle, c’est un pan de la formation professionnelle qui est revue est corrigée, malgré la bonne volonté de Davayé. En clair, le CFPPA permettait aux adultes de plus de 30 ans, désireux de faire une formation de base d’un an pour devenir employé ou exploitant agricole, ne pourra plus le faire à Davayé, ni ailleurs en Saône-et-Loire, dans le Jura, dans la Nièvre ou encore dans l’Yonne. Une formation pourtant essentielle à de nombreuses personnes en reconversion, comme le confirme le directeur : « c’est un public qui n’a pas forcément la possibilité d’aller se former loin ». Une porte qui se ferme pour les candidats à la formation, mais aussi pour les professionnels qui accueillaient en stage ces adultes.
L’UFA pour qui ?
Le personnel enseignant qui exerçait au CFPPA a lui-même dû être formé pour poursuivre une activité au sein de l’Unité de formation, destiné, comme son nom l’indique, à former des jeunes – pour la quasi-totalité- par apprentissage. On y retrouve le fameux BTS VO, mais aussi le BTS technico-commercial en vins, bières et spiritueux. L’UFA dispense formation initiale et en apprentissage, et pour un coup d’essai, c’est un coup de maître puisque les deux filières comptent déjà plus de 25 étudiants. La création de cette entité n’en est pas moins une réponse d’urgence au manque dénoncé par le directeur de l’établissement : « sans la création de cette UFA, j’aurai dû licencier 60 % du personnel, voire fermer le centre de formation ». Certes, l’offre des apprentissages devrait être étoffée dans les années à venir, mais la formation purement professionnelle est à l’arrêt malgré la demande des salariés, des entreprises et des demandeurs d’emploi. Dommage. D’autant plus que le CFPPA avait investi pour certaines de ces formations, à l’instar de la formation tractoriste mise en place avec la plateforme d’apprentissage Viticonduite* et qui plus est, complétée avec huit simulateurs virtuels de conduite ; mais qui est aujourd’hui fermée. « Nous aimerions la rouvrir en 2025 », conclut-il sans jamais se résigner.
La MFR d’Anzy fait sa rentrée
Lundi 2 septembre, ce sont des classes de 4e et de 3e qui ont fait leur rentrée scolaire à la MFR du Charolais Brionnais. Des jeunes en alternance qui pourront donc découvrir le monde de l’entreprise avec, au total, 19 semaines de stage. Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, cette première semaine permet de se familiariser de découvrir des savoir-faire et de développer des savoir-être. Dès le mercredi 04 septembre, ils ont enchaîné avec la visite de l’entreprise Thivent, l’une de celles qui accueille des stagiaires, des alternants et des apprentis sur son site de La Chapelle-sous-Dun.
Ici ce sont essentiellement les élève du bac pro, durant leur semaine de stage, qui sont mobilisés pour les vendanges de chardonnay, pour les blancs, et de gamay pour les rouges. Des cépages classés en agriculture biologique et placés sous trois appellations : saint-véran, mâcon rouge et pouilly-fuissé. L’établissement fait tout de même appel à d’autres classes pour venir appuyer les vendangeurs et ses salariés. Comme tout viticulteur, cette année a été très délicate d’un point de vue agronomique pour le Domaine des Poncétys, qui appartient au Lycée. Une année marquée par de très fortes pluies qui ont perturbé les traitements et qui ont provoqué la vague de mildiou que l’on connaît. La chaleur a indubitablement manqué. Le directeur du lycée, Jean-Philippe Lachaize, espère une « récolte satisfaisante mais pas à la hauteur des deux précédents millésimes ».