Vendanges 2024
L'UPECB craint une petite récolte et des vendanges plus étalées
Mercredi 11 septembre, alors que les vendanges de pinot noir battaient leur plein pour les crémants dans le département, le directeur de l’Union des producteurs et élaborateurs de crémant de Bourgogne (UPECB), Pierre du Couëdic, nous confiait ses premières impressions.
Au moment de l’entretien, la récolte pour les fines bulles se termine dans le Rhône (zone sud de l’appellation), l’Yonne ouvre tout juste son centre de pressurage tandis que le nord (Hautes Côtes, Chalonnais) n’a pas commencé la récolte. Les vendanges en Saône-et-Loire, elles, battent leur plein. Difficile, donc, pour le directeur de l’UPECB de nous donner des chiffres précis, si ce n’est la surface engagée en crémant en 2024, soit plus de 3.300 hectares. « C’est une année record », se félicite-t-il. La situation n’en reste pas moins compliquée, en raison du climat, et très hétérogène entre les différents secteurs. « Certains ont subi de fortes pressions sanitaires, d’autres ont au contraire de très beaux rendements, comme le Mâconnais », détaille Pierre du Couëdic. Outre la météorologie, le type de cépage impacte également la récolte. « Les pinots noirs sont de plus en plus précoces, en termes de maturité, en comparaison avec les cépages blancs », ajoute-t-il. Des pinots noirs qui sont donc plus sensibles aux aléas climatiques. A contrario, les blancs ont une maturité beaucoup plus lente avec un potentiel alcoométrique de 10 degrés environ, dans un juste équilibre entre acidité et sucres qui permet de rester dans les clous du cahier des charges.
Encore faudra-t-il que la météo des prochains jours soit clémente afin d’éviter que les grains ne pourrissent. Impossible donc de prévoir quelle sera la quantité de la récolte, même si les producteurs de crémants ont bien conscience qu’ils ne feront pas les quantités de 2022 et 2023. « La question est plutôt de savoir si nous ferons plus ou moins que 2021, qui n’a pas été une année très fructueuse », rappelle le directeur de l’UPECB.
L’épineuse question de la main-d’œuvre
Cette différence de maturation entre chardonnay et pinot noir aggrave la problématique des salariés saisonniers. Certains viticulteurs, qui ont déjà du mal à trouver du personnel, doivent à présent jongler entre deux « créneaux » bien distants. Des premières vendanges de rouge, disons précoces, puis des blancs de plus en plus tardifs, à plusieurs jours, voire semaines d’intervalle. Difficile dans ces conditions de garder les vendangeurs à disposition. D’autant plus que les délais s’allongent, non seulement en raison du cépage, mais aussi pour la production de crémant et/ou de vins tranquilles. « La Bourgogne est en train d’apprendre ce que d’autres régions françaises faisaient déjà, c’est-à-dire des vendanges en plusieurs étapes avec des disparités de plus en plus prononcées. Un vrai souci en termes de planification, d’autant plus que notre appellation nous interdit le ramassage en machine », conclut Pierre du Couëdic. Affaire à suivre dans les pages de votre journal, donc, pour des vendanges de plus en plus étalées dans le temps.