Abattoir d’Autun
La forte croissance nécessite une nouvelle organisation à l'abattoir d'Autun

Marc Labille
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Depuis cinq ans, l’abattoir d’Autun a doublé son volume d’activité. Ce succès oblige aujourd’hui l’outil à planifier l’arrivée des animaux au cours de la semaine. Désormais, les usagers sont invités à annoncer leurs animaux minimum 48 heures à l’avance. 

La forte croissance nécessite une nouvelle organisation à l'abattoir d'Autun
Le directeur de l’abattoir d’Autun Louis-Bertrand Jeannerod en compagnie du bouvier David Blondelle.

Le volume d’activité de l’abattoir d’Autun a bondi depuis 2019. L’outil communautaire abat aujourd’hui 3.000 tonnes alors qu’il n’en traitait que 1.300 il y a seulement cinq ans. Ce succès permet à la chaîne d’abattage de l’Autunois de fonctionner à plein, soit quatre jours par semaine du lundi au jeudi, ce qui n’était pas le cas auparavant. Mais avec un tel accroissement du volume, certaines journées étaient devenues « beaucoup trop chargées pour nos opérateurs », confie Louis-Bertrand Jeannerod, le directeur.

Travail mieux réparti dans la semaine

La Sica gestionnaire de l’outil a donc décidé d’une nouvelle organisation de sorte à « avoir des journées plus uniformes suivant un rythme de travail plus homogène et étalé dans le temps », explique le directeur. Désormais, le lundi est réservé aux porcs et aux bovins ; le mardi aux bovins et aux ovins ; le mercredi aux porcs et aux bovins et le jeudi aux bovins et aux ovins. Il n’y a plus de journées ouvertes aux trois espèces comme c’était le cas le jeudi auparavant.

Pour les responsables de l’abattoir, l’enjeu était de préserver les conditions de travail des opérateurs. Les tâches sur la chaîne d’abattage sont exigeantes tant d’un point de vue physique qu’en termes de qualité. Et pour le directeur, la qualité de prestation est indissociable du bien-être des opérateurs et du respect du bien-être animal. À cela s’ajoute « la difficulté à recruter des collaborateurs et à les garder », témoigne Louis-Bertrand Jeannerod. La régularité des horaires et de la charge de travail est un argument de poids pour séduire les candidats.

Annonce des animaux à 48 heures

Une autre adaptation concerne l’arrivée des animaux. Outil de proximité au service du territoire, l’abattoir d’Autun était parfois saturé au niveau de la bouverie. Avec un nombre de places de bovins limité à 15, il lui arrivait de recevoir d’un coup jusqu’à 40 bovins. Une affluence qui générait « embouteillages et tensions à l’entrée de la bouverie », confie Louis-Bertrand Jeannerod. La décision a donc été prise de rendre obligatoire l’annonce des animaux au moins 48 heures à l’avance. Cette annonce est assortie d’une prise de rendez-vous. « Les animaux qui n’ont pas été annoncés passeront en dernier et seulement s’il y a de la place », informe le directeur. Et ils feront l’objet d’une « pénalité de 10 % sur la facture d’abattage avec un minimum de 50 € », ajoute-t-il.

Cette nouvelle disposition permettra de mieux répartir l’arrivée des animaux dans le temps pour une optimisation de la capacité d’accueil de la bouverie et du travail du bouvier, explique Louis-Bertrand Jeannerod. Cela s’inscrit aussi dans le plan de maîtrise sanitaire imposé par la DDPP qui exige un planning d’abattage hebdomadaire.

Bien-être des apporteurs, des opérateurs et des animaux

La nouvelle organisation profitera au bien-être de tous : opérateurs, animaux et apporteurs qui n’auront plus à attendre devant l’abattoir. Ce meilleur encadrement permettra aussi de « continuer à répondre à l’urgence », fait valoir le directeur. L’outil de proximité doit en effet être en mesure de faire face aux bêtes d’accident et il doit aussi pouvoir ponctuellement s’ajuster à la demande des clients dont les débouchés peuvent fluctuer au dernier moment.

Pour parfaire l’outil, la capacité de la bouverie devrait être augmentée de 15 places supplémentaires, signale Louis-Bertrand Jeannerod. Une bouverie qui avait déjà été entièrement rénovée lors de la réfection de l’abattoir et qui est à l’optimum en termes de bien-être animal, fait-il valoir.

L’abattoir d’Autun emploie aujourd’hui 26 salariés temps-plein. Ancré dans son territoire, au service de ses clients éleveurs, chevillards, bouchers locaux, il est au cœur des circuits courts dans un périmètre régional, approvisionnant en viandes de qualité jusqu’à Rungis. « Notre objectif est de déployer un maximum de services pour les éleveurs et les chevilles : découpe, transformation… », conclut Louis-Bertrand Jeannerod.