Qu’ils soient en CAP, en baccalauréat professionnel ou en BTS, les élèves de l’enseignement agricole viennent de faire leur rentrée. Petit tour d’horizon de ce qui change dans les programmes et certaines structures du département.
En 2022-2023, l’Établissement public de formation agricole de Fontaines Sud-Bourgogne (Eplefpa) passe au vert. La structure est en passe de fonctionner « à 100 % à l’énergie verte », indique son directeur général, Pierre Botheron. Après les contrats de gaz durable, issus de la méthanisation notamment, c’est un hangar équipé de panneaux photovoltaïques qui est financé par le conseil régional. Un hangar qui fait office de parc de contention, couvert. Côté chaufferie, une seule machine, mise en service le 31 août, remplace désormais les neuf chaufferies installées jusqu’ici. Pour ce qui est du personnel, alors qu’en cette rentrée l’accent est mis sur le manque d’enseignants, l’Eplefpa tire son épingle du jeu avec une équipe au complet, ou presque, puisque seul un formateur CFA manquait à l’appel. Un moindre mal, de l’aveu même de Pierre Botheron, qui rappelle que la pénurie d’enseignants n’est pas un problème récent, « notamment pour les enseignements techniques et professionnels ». Un sentiment partagé par la coordinatrice des Centres de formation d’apprentis (CFA) de Fontaines, Gueugnon, Saint-Marcel et Tournus : « L’équipe enseignante est au complet, mais il a été très difficile de recruter des formateurs ». Parmi ces nouvelles recrues, Typhaine Varlet, titulaire d’une licence en droit des entreprises agricoles, est la nouvelle formatrice en économie et techniques agricoles du site de Gueugnon.
Pour ce qui est des élèves, les effectifs sont à peu près les mêmes que ceux de l’année dernière dans les différents établissements, si ce n’est dans la seconde générale du lycée de Fontaines qui compte dix élèves de moins que l’année dernière pour une classe de 25 élèves. Qu’importe, puisqu’à l’Eplefpa, ce n’est pas la quantité, mais la qualité de l’enseignement qui prime avec les valeurs d’exigence, de respect et de proximité chères au directeur général et aux parents d’élèves « motivés ». Ces valeurs sont le moteur de projets présents et à venir, puisque la structure proposera, dès l’année prochaine, un bac + 3 en gestion agricole. Plus tard, au lycée agricole de Charolles – qui fait partie de l’Eplefpa– c’est une classe préparatoire aux grandes écoles, réservée aux titulaires de baccalauréats techniques, qui devrait voir le jour.
Ce qui change pour les bacs pros
Depuis la rentrée, le tronc commun des baccalauréats professionnels est construit en quatre blocs de compétences qui visent à construire le raisonnement de l’élève autour des enjeux du monde actuel, débattre à l’ère de la mondialisation, développer son identité culturelle et agir collectivement dans des situations sociales et professionnelles. L’objectif de cette réorganisation est, selon le ministère de l’Agriculture, « de mieux prendre en compte la sécurité dans les référentiels de formation, avec la mise en place d’une semaine de stage collectif pour valoriser le vécu en milieu professionnel sous l’angle de la santé et de la sécurité au travail ». En clair, il s’agit de permettre à l’élève de « détailler son projet d’orientation global », explique Arnaud Decompoix, directeur de la Maison familiale rurale d’Anzy-le-Duc. Pour mieux appréhender ce que leur réserve l’avenir, cette MFR propose cette année des stages à l’étranger. Huit jeunes se rendront à Malaga pour y travailler dans les espaces verts ou agricoles de la ville espagnole. L’établissement prévoit en outre de renouer avec les échanges à l’étranger, déjà entrepris l’année dernière. Au cours de séjours en Espagne, en Italie, au Portugal et en Turquie, cinq jeunes se pencheront sur l’épineuse question de la génération Z et de son rapport au travail ou encore à la famille.
Semestrialisation du BTSA et nouvelles certifications ?
La semestrialisation du Brevet de technicien supérieur agricole (BTSA) est à présent possible, en théorie. C’est un pas de plus vers la reconnaissance du BTSA comme diplôme d’étude supérieur, même si rien n’est encore acquis. D’ailleurs, il faudra du temps pour mettre en place cette semestrialisation qui n’est pas encore proposée dans la plupart des établissements de Saône-et-Loire. « La rénovation des 16 BTSA* est prévue de manière échelonnée entre les rentrées scolaires 2022 et 2025. […] Cela permet de promouvoir les études en mobilité à l’étranger », précise le ministère de l’Agriculture. Côté formation professionnelle continue et par apprentissage, quatre nouvelles certifications devraient voir le jour avec des spécialisations ayant comme option : conduite de productions maraîchères ; arrosage automatique, espaces verts et sols sportifs ; sols sportifs engazonnés ; travaux mécanisés de génie écologique.
Près de 200.000 élèves ont fait leur rentrée au sein de l’enseignement agricole cette année en France dans des formations qui vont de la 4e au doctorat. Un enseignement d’une grande diversité qui regroupe les métiers des filières agricoles et agroalimentaires, ceux de la filière forêt-bois, les métiers liés à la préservation et la mise en valeur des milieux naturels, l’entretien et la création d’aménagements paysagers, les services aux personnes âgées ou à la petite enfance en milieu rural, mais aussi les services dans les territoires (tourisme, animation, communication, commerce et vente).
* Les 16 spécialités de bacs professionnels sont : Agroéquipement ; Aménagements paysagers ; Conduite et gestion de l’entreprise agricole ; Conduite et gestion d’une entreprise du secteur canin et félin ; Conduite et gestion de l’entreprise hippique ; Conduite et gestion de l’entreprise vitivinicole ; Conduite de productions aquacoles ; Conduite de productions horticoles ; Forêt ; Gestion des milieux naturels et de la faune ; Laboratoire Contrôle Qualité ; Service aux personnes et animation dans les territoires ; Technicien conseil vente en alimentation (produits alimentaires et boissons) ; Technicien conseil vente en animalerie ; Technicien conseil vente univers jardinerie ; Technicien en expérimentation animale.