Intercéréales
Ouvrez les portes de vos moissonneuses

S.C.
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Intercéréales, l’interprofession des filières céréalières, a annoncé le lancement de "Moissonneuse.fr", un site permettant au public de réserver une visite à bord d’une moissonneuse-batteuse. Plus de 140 agriculteurs à travers la France participent à cette initiative dont le Jurassien Claude Petitguyot. Les visiteurs pourront ainsi vivre une moisson de l’intérieur, découvrir le fonctionnement d’une moissonneuse, comprendre les enjeux de l’agriculture moderne mais aussi partager des moments conviviaux avec des professionnels passionnés.

Ouvrez les portes de vos moissonneuses
Claude Petitguyot ouvre régulièrement son exploitation aux visiteurs.

Claude Petitguyot, est installé en polyculture-élevage à Vaudrey dans le Jura. Sur son exploitation de 94 hectares dont 25 en herbe, il élève 35 mères charolaises et cultive du blé, de l’orge, du soja et du maïs grain, ensilage et semences. En parallèle, il a aussi créé une champignonnière dans un vieux bâtiment où il cultive pleurote et champignons de Paris. Il participera cette année pour la première fois à l’opération "Moissonneuse Ouverte". Mais il a l’habitude de faire monter des visiteurs dans sa moissonneuse : « chaque année, lorsque je fais les moissons, des gens s’arrêtent au bord de la route pour regarder. Je leur propose alors de monter dans la moissonneuse et engage ainsi la conversation avec eux », explique-t-il.

Claude Petitguyot a déjà reçu des demandes, comme celle d’une mère dont le fils de 9 ans est passionné par le monde agricole et les tracteurs. « On passera environ une heure ensemble. La première demi-heure dans la moissonneuse et la seconde à la ferme pour lui montrer le matériel et le travail », précise-t-il. « Cette immersion vise à répondre aux questions des visiteurs, par ailleurs consommateurs des produits agricoles, à leur faire découvrir nos métiers et éventuellement à susciter des vocations ».

Attendre le bon moment

Avec la météo variable de cette année, définir la date de la récolte n’est pas chose aisée. « Le blé est presque mûr. Pour pouvoir le récolter, il faudrait deux jours de temps sec, car le grain de blé a plus d’enveloppes que le grain d’orge », explique l’agriculteur. « Dès que j’aurai de la visibilité sur la date de la moisson et que j’aurais prévenu l’entrepreneur pour réserver la moissonneuse, je recontacterai les personnes pour leur proposer une date. Probablement ce week-end ou lundi. Si d’ici là, j’ai d’autres appels, j’accueillerai ces visiteurs avec plaisir ».

Parmi les sujets qui seront probablement évoqués, les conséquences des conditions météorologiques très compliquées de cette année. Claude Petitguyot exprime ses inquiétudes concernant la récolte : « la quantité d’orge sera moyenne et sa qualité limitée. Concernant le blé, les grains sont petits et les épis ne sont pas remplis. Ce serait bien qu’on ait au moins de la qualité pour les meuniers et les boulangers​​ ». Et les amateurs de gâteaux, pâtes et de pains évidemment…

Au-delà de cette opération, Claude Petitguyot ouvre régulièrement sa ferme aux visiteurs, notamment des écoles et des groupes d’adultes. Il a ainsi invité le Conseil municipal du village à découvrir son exploitation. Il contribue également au réseau France Passion, permettant aux camping-caristes de passer une nuit dans une exploitation éventuellement en échange de l’achat de produits locaux. Chaque année, il participe à l’opération « Made in Viande » et va au salon de l’agriculture rencontrer le public sur le stand de d’Interbev et d’Intercéréales. « C’est important de discuter avec le public, mais ces rencontres demandent beaucoup de temps », estime l’éleveur.

Travail avec les animaux, pesticides, agriculture biologique

Les principales questions que lui posent les visiteurs concernent souvent le travail avec les animaux, l’utilisation des produits phytosanitaires et la conversion en agriculture biologique. « Les gens sont là pour découvrir nos métiers, c’est normal qu’ils nous questionnent sur ces sujets dont ils entendent parler. Et quand on leur explique, ils comprennent nos arguments. On l’a vu en début d’année, la population soutient les agriculteurs à 95 % ».

Et pour ceux qui ne sont pas disponibles en ce début d’été pour les moissons de blé, Claude Petitguyot compte renouveler l’opération dès cet automne, à l’occasion de la récolte du maïs et du soja.

 

Pour réserver une visite ou proposer d’ouvrir les portes de vos engins agricoles, rendez-vous sur le site Moissonneuse.fr