Poterie la Luciole à Pierreclos

Lorsque deux artistes se rencontrent, entre lumineuse et luminaires

Du côté de Lucinda, elle commença la poterie comme loisir en parallèle de son travail. Encouragée par son professeur de l’époque, elle décide de continuer dans cette voie et de se professionnaliser au Centre international de formation aux métiers d’art et de la céramique (CNIFOP), en Bourgogne. C’est d’ailleurs là où elle rencontra Pascal, son « futur mari et collaborateur » comme elle précise. Ce dernier travaillait auparavant en informatique durant dix ans. Il exprimait sa fibre artistique en suivant des formations aux Arts Décoratifs de Strasbourg. Lorsque son poste a été supprimé, il décide de se tourner vers l’art, et plus précisément vers la poterie. Le hasard fait bien les choses puisque Pascal jouait au tennis de table avec un potier pendant des années avant sa reconversion. Il l’a d’ailleurs aidé dans son parcours en devenant le tuteur de Pascal pendant un mois. Et le déclic fût ! Il entra également au CNIFOP.  Les deux nouveaux potiers finissent leur formation en 1995. Puisqu’il faut faire ses armes, ils partent avec leurs sacs à dos se former chez différents potiers de France. « Nous étions nourris et logés en échange de travail ». C’est avec ces rencontres qu’ils perfectionnent leurs techniques et qu’ils construisent leur identité.

Le nom, « La Luciole », vient de Lucinda qui signait ses créations de la sorte. Comme s’amuse Pascal, « elle a pris mon nom de famille pour le mariage, alors on a pris son nom pour l’entreprise ».

De la terre à l’art

La « terre ou argile » utilisée est de la faïence de trois couleurs différentes : rouge brique, marron chocolat et blanche. Elle est cuite à 1080° et reste poreuse, contrairement aux deux autres familles d’argiles, le grès et la porcelaine. L’avantage de la faïence, c'est qu’elle a un coefficient de retrait moins important.

Une fois que les pièces sont tournées, elles sont polies puis gravées à mi-séchage. L'intérieur des pièces utilitaires est émaillé pour étanchéifier celles-ci. Le décor est émaillé également au pinceau pour apporter un contraste entre le satiné et le brillant. Pour finir, un passage au four durant 10 h avec une montée en température progressive jusqu’à 1080 degrés.

En 24 ans, la production a évolué. Elle était davantage tournée vers l’utilitaire auparavant, aujourd’hui ce qui distingue Pascal et Lucinda sont leurs luminaires. Allant d’une petite lampe de chevet à une grande colonne haute de plusieurs mètres, Pascal et Lucinda proposent un travail « à quatre mains », ce qui crée leur force. Même si le nom est « La Luciole », ce n’est pas pour cette raison qu’ils se sont tournés vers les luminaires, c’est un chemin qui est venu naturellement.

Et, bien que les potiers proposent toujours des objets clés-en-main, ils réalisent davantage de projets sur-mesure.  Avec chacun sa technique et son domaine de prédilection, les deux potiers sont très complémentaires. La spécialité de Pascal est le tournage. Cette technique consiste à créer une pièce à partir d’une boule de terre avec l’aide d’un tour. Lucinda, elle, travaille plutôt en estampant des plaques de terre dans des moules en plâtre.